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Typologie des ambiances musicales de la St-Sylvestre

Publié le 31 décembre 2013 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

reveillon20071Nous sommes le 31 décembre 2013, et dans quelques heures, nous allons fêter le passage à l’année 2014 que nous espérons déjà sous de meilleurs auspices. Nous avons la tenue, le lieu, le dîner, l’alcool à foison… Mais avons-nous pensé à la musique ? Ne vous inquiétez pas, tata Giovanna est là pour vous dépanner.

En effet, que ce soit avec ma famille, mes amis ou même quelques inconnus de l’autre bout de l’Europe, j’ai connu assez de réveillons de la St-Sylvestre en presque 31 années d’existence pour n’avoir jamais vécu deux fois le même (enfin, surtout depuis le passage à l’an 2000, premier réveillon que je faisais sans la présence de mes parents). Par conséquent, si vous n’avez aucune idée de ce que vous voulez comme ambiance musicale pour festoyer avec vos amis sans péter votre ordi à force de batailles rangées autour de la playlist, jetez un coup d’œil sur les catégories de St-Sylvestres issues de mon vécu.

La St-Sylvestre en famille (quand j’étais gosse)

Quand j’étais gosse, à chaque fois qu’on faisait un banquet de famille, il y avait forcément un moment où on virait les tables pour que les gens se mettent à danser, quand aujourd’hui, bizarrement, on préfère jouer au tarot (c’est tout aussi rigolo, mais c’est sûrement moins sportif). Quand on avait réussi à faire valser mémé pendant 1/4h environ, venaient le temps des tubes de l’été, des morceaux tropicaux et des chorégraphies de dingue qu’on répétait tous ensemble. C’était grave chouette.

Le titre : Kassav’, Zouk la sé sel médikaman nou ni

Entre mon parrain qui a navigué partout et qui a rapporté les musiques de chacune de ses escales, mes cousins franco-mauriciens et ma tante qui a appris à danser avec ses voisins antillais, tout ce qui est zouk, soukouss, séga, tamure et autres danses de l’outre-mer n’avait plus aucun secret pour nous.

Mais aussi : Chris Anderson, Last Night

L’autre spécialité de la famille, c’est le M.A.D.I.S.O.N (c’est le madison). Je crois en connaître 5 ou 6 chorégraphies, toutes répétées grâce à une de mes tantes. Et en soirée, c’est plus efficace que la valse…

La St-Sylvestre avec les potes de la famille (une fois adulte)

Quand je ne suis pas prise par d’autres feux, ma mère prend pitié de moi et me fait réveillonner avec sa bande de potes. Bon, c’est vrai, on ne danse pas beaucoup, mais ça leur prend juste après minuit, pendant environ une heure, ils ont envie de danser en se souhaitant la bonne année. Le reste de la nuit, on mange beaucoup, on se marre beaucoup (je renouvelle à chaque fois mon stock de blagues, même si elles sont tirées des Grosses Têtes)… Bref, ce n’est pas parce qu’ils ont tous minimum le double de mon âge que l’ambiance est moins bonne. Et je me dis parfois : qu’est-ce que ça doit être, un réveillon avec ma grand-mère et sa bande de potes…

Le titre : Gipsy Kings, Bamboleo

La dernière fois que j’ai réveillonné avec la bande de potes de ma mère – le passage à l’année 2011 –, j’avais posté comme statut en début de soirée : 19h, déjà les Gipsy Kings… En partant de la soirée, j’ai posté : 5h, toujours les Gipsy Kings… Il est vrai que ce groupe de gitans cooptés par Brigitte Bardot ont tellement représenté le festif à une certaine époque de l’histoire française de ces trente dernières années que ça ne m’étonnait pas d’entendre retentir Bamboleo sporadiquement dans la soirée.

Mais aussi : Claude François, Alexandrie Alexandra

Rha ! Aaaaaaaaah ! Grand poncif des fêtes de baby-boomers (pour rester polie), c’est aussi l’occasion de tester sa mémoire en ce qui concerne la chorégraphie, bien souvent massacrée…

La St-Sylvestre We are the 90’s

Ainsi va la vie : au même titre que mes parents et oncles ont vécu avec bonheur le revival Woodstock & île de Wight dans les années 1990, comme pas mal de quadras actuels ont suivi la tournée Stars 80 il y a quelques années, ma génération, une fois la trentaine venue – et même moi la première, je dirais – ressort tous ses vieux 2 titres qu’on passait pendant les boums. Je n’ai philosophiquement rien contre les soirées We are the 90’s, mais je trouve cool l’idée que ce qui se passe en 1994 reste en 1994 – même si, bon, avec le Chevalier, on se fait un revival Oasis & Blur, mais chuuuut.

Le titre : Corona, The Rhythm of the Night

Quand je disais que ce qui s’est passé en 1994…, c’est que je suis réellement nostalgique de mes premières boums, de mes premiers bisous, de mes bals du village, cooptée par ma maman qui faisait partie de l’organisation des dits bals… Quand j’écoute ça en soirée aujourd’hui, je danse tranquille, mais je me dis que ça n’avait pas la saveur du réchauffé à l’époque où j’usais des VHS-240 à enregistrer les concerts Dance Machine.

Mais aussi : Sash!, Adelante

Là, on passe à une autre dimension : les boums SANS maman, avec des choses que je ne lui avouerai jamais mais qu’elle a grillées de suite. Je parle de cette époque bénie où je l’appelais avec le téléphone de la maison, à 7h du matin, avec la voix pâteuse, pour lui dire que la fête était finie et que ce serait bien de venir me chercher pour que je dorme toute la matinée. Là encore, c’est compliqué d’avoir de nouveau 14 ans quand on s’apprête à en avoir 31.

La St-Sylvestre internationale

Grâce encore à la communauté de Taizé, les rencontres européennes m’ont permis de faire autre chose qu’évoluer par rapport à ma foi de chrétienne. Cela m’a permis aussi de faire la fête avec des gens de différentes nationalités, pour s’apercevoir au final que, si on vire tous les trucs folkloriques, les Européens kiffent sur les mêmes sons, parfois hallucinants.

Le titre : JJ Lionel, La danse des canards

Je vous jure que c’est vrai et que je l’ai vécu plusieurs fois : quand on veut fédérer toute l’Europe autour d’une chanson, il suffit de mettre La danse des canards. En vérité, JJ Lionel a importé en France en 1981 un morceau suisse composé dans les années 1960, qui s’appelait d’abord Der Entertanz, puis Der Vogeltanz. Morceau qui est ensuite passé par les Pays-Bas dans les années 1970. True fact : à ce jour, le single reste l’un des titres les plus vendus en France, avec 2,5 millions d’exemplaires.

Mais aussi : Los Del Rio, Macarena

What else ?

La St-Sylvestre 27e degré

Il fut une époque où j’avais des potes d’aumônerie assez barrés pour me faire jouer le générique de 30 millions d’amis durant la messe hebdomadaire. Vous comprendrez aisément que passer une St-Sylvestre avec eux était synonyme de nuit où les blagues les plus absurdes et les chenilles à travers champ étaient de mise, quand on ne jouait pas aux loups-garous ou dansait la salsa sur du Dany Brillant. Déglingos, ces cathos.

Le titre : Dschinghis Khan, Moskau

Aaaaah… La RDA… Ses cornichons de la Spree, ses bâtiments de brique, son Erich Honecker… Et donc ces énergumènes qui représentent le pays à l’Eurovision en 1979 avec cet hymne au communisme romantique à la russe. Tellement kitsch qu’il devint vite le cri de ralliement de mon groupe d’aumônerie durant quelques années.

Mais aussi : Günther & the Sunshine Girls, Ding Dong Song

Oui, puisque si la vocation de notre groupe était la prière et l’avancement dans la foi, nous avions parfois nos moments de vrais pétages de plombs. Ce qui était au début une blague de potache est en fait devenu à la fois un mème au sein du groupe et une jolie musique méditative à la guitare.

En espérant vous avoir donné des idées pour guincher jusqu’au bout de la nuit, je vous souhaite à la fois une joyeuse St-Sylvestre et une bonne année 2014.


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