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Oldboy - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Sinistre remake !

Oldboy est le remake américain de Spike Lee, du célèbre film coréen Old Boy de Park Chan-Wook, racontant l'histoire d'un homme enlevé sans raison, relâché 15 ans plus tard, contacté par celui qui l'avait kidnappé.
Oldboy-Photo-Josh-Brolin-01Le(s) plus

Adapté du film du même nom de Park Chan-Wook, ce nouveau « Spike Lee joint » ne partage avec son illustre ainé que le nom.

On peut en tout premier lieu saluer l'ambition du film de changer complètement de style par rapport au film original.

La performance de Josh Brolin est également à saluer.

Le(s) moins

Malheureusement, il est impossible de se rendre devant ce film avec un œil neutre, dès lors qu'on a vu le film de Park Chan-Wook.
Évidemment, ce qui frappe tout de suite est la différence de style entre les deux cinéastes, car malheureusement, le style de Spike Lee, loin de décaler légèrement la mise en scène du premier opus part sur quelque chose de complètement différent.

De manière générale, on peut dire que le film original était glauque, très graphique, et jouait sur une violence sourde et souvent suggérée, le film de Spike Lee est volontairement grotesque, frontal, hyperréaliste et très lumineux. Les acteurs sont placés volontairement dans un surjeu permanent, ce qui n'est pas un problème, puisqu'ils y sont habitués, que ce soit Sharlto Copley, insupportable, et Samuel Lee Jackson qui se ridiculise.
La lumière est ultra lumineuse et Spike Lee montre tout, même la chair découpée en gros plan. Du coup, au lieu de se torturer l'esprit à imaginer les épouvantables tortures du film original, on s'ennuie ferme.

Oldboy-Photo-Josh-Brolin-Elizabeth-Olsen-01Mais les scènes marquantes du film ne sont que les petits morceaux d'un puzzle, que constitue le film entier. Au lieu de semer son film d'indices, de faire en sorte qu'on revoit le film avec plaisir une deuxième, une troisième et une quatrième fois, comme le faisait Park Chan-Wook, Spike Lee préfère multiplier les fausses pistes, pour créer un twist final bien ridicule, de façon à incriminer de façon artificielle et factice la télévision, comme aime le voir le public américain.
Du coup, il ne peut que nous emmener d'un point A à un point B, à un rythme surexcité.

Tous les effets de l'original étaient basés sur le rythme, la longueur de certains plans. Ici tous les plans ont la même longueur, tout est expédié comme à l'abattoir. On notera cependant que le montage, une fois passé à la moulinette de la production, n'a pas été reconnu par Spike Lee lui-même.

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Conclusion

Le plus gros défaut du film est qu'il devrait suffire à ceux qui n'avaient pas vu l'original, et qui n'auront jamais l'envie de le découvrir, et ça c'est impardonnable.

Ma note: 3/10


Oldboy

Oldboy-Affiche-France

Synopsis : "Fin des années 80. Un père de famille est enlevé sans raison et séquestré dans une cellule. Il apprend par la télévision de sa cellule qu'il est accusé du meurtre de sa femme. Relâché 15 ans plus tard, il est contacté par celui qui l'avait enlevé..."
Réalisé par: Spike Lee / Avec: Josh Brolin, Elizabeth Olsen, Sharlto Copley / Genre: Thriller / Nationalité: Américain / Distributeur: Universal Pictures International / Remake de: Old Boy
Durée: 1h44min / Date de sortie: 1 janvier 2014
Public: Interdit aux moins de 16 ans
Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Le projet du film de Spike Lee est un remake du film coréen Old Boy (2003) de Park Chan-Wook, lui-même adapté du manga de Tsuchiya Garon datant de 1997. La version coréenne a été encensée par la critique au moment de sa sortie et a même reçu le Grand Prix du jury au festival de Cannes 2004. Le remake américain avait déjà été mis en chantier peu de temps après le triomphe du film asiatique auprès de la presse et des spectateurs.

    Le rôle de Joe Doucett a d'abord été proposé à Daniel Craig et à Will Smith avant que le choix ne se pose finalement sur Josh Brolin pour incarner cet homme enlevé puis séquestré dans une cellule pendant quinze ans. Les noms de Colin Firth, Clive Owen et de Christian Bale ont été mentionnés pendant un moment pour incarner Adrian, le "méchant" du film avant qu'il ne soit interprété par le Sud-Africain Sharlto Copley connu pour son rôle dans District 9 (2009). Du côté féminin, le choix de l'actrice a également été nébuleux puisque Rooney Mara, Mia Wasikowska et Lily Collins étaient en lice pour entrer dans la peau de Marie. Un sésame décroché par la jeune Elizabeth Olsen.

    Par ailleurs, le film lui-même devait initialement être tourné par Steven Spielberg, avant de voir son projet annulé. Spike Lee reprendra finalement le flambeau.

    Lorsque Joe Doucett, interprété par Josh Brolin, retrouve sa liberté, celui-ci se promène dans la rue et observe des pieuvres nageant dans un aquarium dans la vitrine d'un restaurant. Cette scène fait référence à une célèbre séquence du film coréen de 2003 où Oh Dae-Soo, le personnage principal incarné par Min-sik Choi, dévore un poulpe vivant.

    Pour cause d'indisponibilité de certains comédiens, le tournage d'Oldboy s'est vu repoussé de plusieurs mois. En effet, le tournage, prévu en mai, a dû se freiner, suite aux nombreuses sollicitations de Josh Brolin pour la promotion du film Men in Black III. Résultat des courses, Spike Lee n'a pu entamer ses prises de vue qu'à partir de l'été. Par ailleurs, cette décision a obligé Clive Owen à se retirer de l'aventure, car il était déjà engagé sur un autre tournage durant cette période.

    Une vingtaine d'années en captivité pour le personnage principal ! Spike Lee semble s'y attarder plus particulièrement, à la différence de son confrère Park Chan-wook (où le personnage restait enfermé 15 ans). En effet, les extraits et les affiches promotionnelles nous montrent un Josh Brolin enfermé, tandis que de nombreux événements marquants de l'Histoire américaine se déroulent sous ses yeux. Connaissant Spike Lee et son attitude perpétuellement contestataire, on s'attend à un message fort délivré de sa part.

    Malgré le fait que le metteur en scène et l'acteur aient déjà collaboré à deux reprises (Do The Right Thing et Mo' Better Blues), ça n'a pas toujours été l'amour fou entre les deux hommes. En effet, Quentin Tarantino (avec lequel Samuel L. Jackson a énormément tourné) a souvent subi les vives critiques de Spike Lee, ce dernier l'accusant d'être raciste, à force d'utiliser des expressions telles que le mot "nègre" dans ses films. Jackson a défendu Tarantino en arguant que ce terme n'était pas offensant selon le contexte de l'oeuvre, et que Spike Lee devrait plutôt s'occuper à faire de bons films... Cette participation de l'acteur à ce nouvel Oldboy marquerait donc la fin des hostilités entre les 2 stars.

    Dans le Old Boy coréen, la scène la plus mythique reste bien évidemment ce plan-séquence de 3 minutes, dans lequel Oh Dae-su combat de nombreux adversaires dans un couloir. Visiblement fan de cette scène, Spike Lee était bien décidé à la reproduire, mais de manière plus longue (7 minutes au total !) afin de surpasser celle de Park Chan-wook.

    Malheureusement, son objectif louable n'a pas abouti. En effet, le distributeur Film Discrict a dû couper de nombreuses minutes du film pour qu'il atteigne la durée suffisante. Du coup, la scène de combat a été fortement réduite. Dommage...

    Depuis le triomphe d'Inside Man en 2006 (185 millions de dollars dans le monde), on ne peut pas dire que la carrière de Spike Lee ait été brillante par la suite. Le réalisateur virtuose des années 80 et 90 n'est plus aujourd'hui que l'ombre de lui-même : des documentaires en pagaille (Katrina (When the Levees Broke), Kobe Doin' Work, If God Is Willing and Da Creek Don't Rise, Michael Jackson : Bad 25th anniversary), des films méconnus à la critique partagée (Miracle à Santa Anna, Red Hook Summer) et des déclarations à l'emporte-pièce auront eu raison de lui ces dernières années. Ce nouvel Oldboy est l'occasion pour lui de revenir dans la lumière.

    Fasciné par le travail de Park Chan-wook, Spike Lee n'a pas souhaité pour autant considérer cet Oldboy comme un remake : "Je n'ai jamais envisagé OLDBOY comme un remake. Je l'ai approché comme l'interprétation d'une redoutable histoire qu'il est possible de raconter de différentes façons. Le film de Park Chan-wook est génial, mais avant celui-ci, il y avait le manga japonais. C'était l'opportunité d'explorer une nouvelle forme stylistique et narrative de cette histoire". Par ailleurs, le réalisateur a reçu un subtil conseil de son homologue sud-coréen : "Quoi que vous fassiez, faites-en votre film."

    Pour s'immerger plus profondément dans l'écriture du scénario, Mark Protosevich s'est documenté méthodiquement sur des témoignages de personnes s'étant réellement retrouvées en isolement : "J'ai commencé à imaginer la myriade d'émotions et de sentiments qui doivent jaillir dans ce genre de situations, les conséquences sur la psyché, sur l'âme, et je me suis demandé si celles-ci pouvaient affecter une personne au point de la faire devenir autre."

    L'acteur américain n'a pas chômé pour préparer rigoureusement le rôle qu'il incarne. Non seulement il a subi un entrainement physique hors du commun (ses kilos de muscles le prouvent) mais il s'est également entretenu avec d'anciens condamnés à mort emprisonnés à tort.

    Spike Lee et le directeur de la photographie Sean Bobitt ont utilisé différentes pellicules, permettant de souligner les ambiances multiples du film : "Spike tenait beaucoup à tourner Oldboy « à l'ancienne », sur pellicules, et qui plus est en Techniscope (format d'image 2,33), qui donne une image plus large et un grain et une texture très particuliers", explique Sean.

    Le tournage d'Oldboy s'est principalement déroulé à la Nouvelle-Orleans. Spike Lee s'y était déjà rendu il y'a quelques années pour les besoins de son documentaire, Katrina (2006).

    Révélé dans Les Soprano, Michael Imperioli a régulièrement tourné sous la conduite de Spike Lee par le passé. On le retrouve dans les films Jungle Fever (1991), Malcolm X (1992), Clockers (1995), Girl 6 (1996) et Summer of Sam (1999). Pour ce dernier, il est également crédité comme producteur délégué. Oldboy marque donc les retrouvailles entre l'acteur et le metteur en scène, 17 ans plus tard.

    Voilà plus de 30 ans que Barry Alexander Brown est le chef monteur attitré de Spike Lee, pour ses longs-métrages. Leur première collaboration a eu lieu dans les années 80, pour les besoins de Nola Darling n'en fait qu'à sa tête (1986) pour lequel il a signé le montage. Puis, c'est le montage image de School Daze (1988) qui a suivi. Il a depuis monté Do the Right Thing (1989), Malcolm X (1992), Crooklyn (1994), He got game (1998), Summer of Sam (1999), The Original Kings of Comedy (2000), La 25ème heure (2002), She hate me (2004), Inside Man (2006), Katrina (2006), Miracle à Santa-Anna (2008), Kobe Doin' Work (2009) et BAD 25 (2012).

Et vous qu'avez-vous pensé du film Oldboy ?

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