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Intérieur de Thomas Clerc

Par Jellybelly

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Après La conjuration, au grand air, j’ai déposé mes bottes de sept lieues dans l’entrée de Thomas Clerc pour une visite de son appartement, passé au peigne fin.


« L’appartement de T. Clerc fait 50 m2. Il y vit depuis 10 ans. Il y passe la majeure partie de son temps. Sans doute parce qu’il est un homme d’intérieur, il a entrepris d’en faire le tour intégral avec cette espèce de vertige qui le pousse toujours à épuiser la totalité de son espace ».


Loin d’être une simple énumération du contenu de son intérieur et dans un style un brin précieux, l’auteur enrobe de souvenirs les objets, les tissus, les matières, théâtralise de temps à autre, théorise parfois, conceptualise souvent, si bien que petit à petit le lecteur considère le maître des lieux comme un ami connu de longue date.


Ce tour de maison rendu sur papier, avec la minutie d’un notaire, a duré 3 ans (nous prenons connaissance d’infimes détails, jusqu’au code barre de sa boîte d’allumettes) et le livre contient 386 pages, composé de centaines de fragments de textes, toujours chapeauté d’un titre choc.


Je cite un passage :
Bonheur standard
« Considérant ces chaussettes de qualité moyenne, je me demande si le secret ne réside pas, comme en d’autres domaines, dans le règne du 12/20. Trop d’exigences fait le malheur et pour le mien, d’avoir choisi la littérature, où les sommets font souffrir »
Message personnel pour Monsieur Clerc :
En remerciement de la visite fouillée de votre intérieur qui m’a fait passer un moment inoubliable, je fais livrer des fleurs à votre adresse, rue Faubourg Saint-Martin, qu’il est aisé de trouver, par déduction au fil des pages. J’espère que cela vous fera plaisir car sur la cheminée de votre chambre se trouve un « vase d’avril, sublime », et vous dites « rares sont les fleurs que j’invite à ce vase parce que je vis seul et que les fleurs sont surtout celles qu’on offre. Pourtant, à la différence des plantes qui font salle d’attente, je plébiscite les fleurs. Les fleurs ont la performance éphémère. Elles sont impatientes »


Quant à moi, je suis impatiente de lire votre prochain livre.
mjo


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