"Les garçons et Guillaume, à table!", Guillaume Gallienne. * * * *

Une comédie française hors-norme.
 Sociétaire de la Comédie-Française, Guillaume Gallienne a choisi de porter à l'écran pour son premier film son one-man show couronné de succès. Il y raconte sa quête d'identité évoluant sur les sables mouvants d'une enfance délicate. Traité comme une fille  par sa mère, et jugé homosexuel par son père et ses frères, pas facile de se construire sereinement. Cette comédie oscille entre sketches, souvenirs d'adolescence et scènes standards, le tout interprété avec brio par un Guillaume Gallienne très touchant. Sur le papier, le pari était risqué de jouer son propre rôle à divers âges et celui de sa mère en sus. Ce serait ignorer les talents d'interprétation de Guillaume Gallienne. Observateur fin, il nous raconte comment il a appris à s'emparer des subtilités féminines pour les faire siennes. Ce don pour le mimétisme nous embarque avec lui là où il veut, sans réticence, sans résistance.  Le spectateur se balade de son univers familial, à la pension pour garçon, en passant par l'Espagne, Londres, la Bavière, où il partage des anecdotes tout à fait singulières. On rit, on est ému, touché par l'histoire d'un petit garçon qui veut avant tout plaire à sa mère, une figure froide et pudique aux expressions triviales, un personnage. Ma scène préférée: lorsque son père le surprend jouant une entrevue entre Sissi et une duchesse dans sa chambre. Sa cure en Bavière vaut également le détour, et sa façon de se jouer du psychiatre de l'armée pour se faire réformer également... Le jeu est juste, le casting et la mise en scène réussis. Un conseil: allez-y! (Sorti en salle le 20 novembre 2013).