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Au diable le manger proprement!

Publié le 03 janvier 2014 par Theworkingmum @theworkingmum1

Je me souviens quand ma fille a voulu manger seule à 13 mois. J’étais ravie d’habiter à la Réunion, que notre table soit sur la terrasse pour effacer rapidement toutes les traces du repas, il y en avait en effet plus en dehors de l’assiette et de son estomac… Et ce n’est pas parce qu’elle n’aimait pas mes petits plats maison ;-) Mauvaises langues que vous êtes!

Les repas faits maison ça a du bon!

Les repas faits maison ça a du bon!

C’est vrai que ma fille adore manger salement. Parfois oui ça me déprime: quand elle est bien habillée et que dès le matin elle se salit, quand je viens de lui mettre de la crème sur le visage et qu’elle se tartine juste après, quand elle se tâche un peu partout avec la soupe qu’elle veut boire au bol comme nous juste après le bain…

A deux ans et demi, couteau, fourchette et cuillère sont des mots de son vocabulaire mais les doigts sont surtout son outil préféré du quotidien pour manger! Elle teste ainsi la texture, la chaleur du plat, si elle peut étaler tout cela pour "dessiner"… Bref, le repas pour elle c’est un jeu.

Elle ne reste pas à table longtemps, aime descendre et monter de sa superbe chaise Stokke… Vous l’aurez compris pas de resto avec elle ni de longs repas de famille sans avoir prévu de quoi l’occuper!

Suis-je désespérée? Au secours ma fille n’est pas polie! Bon… Soyons honnête, les bonnes manières je les ai mais il ne faut pas trop pousser: les deux mains sur la table et pendant tout le repas à se regarder dans le blanc des yeux avec en fond le bruit de la mouche qui vole… NooooN! Je suis une partisane de "chaque chose en son temps", elle y arrivera à manger proprement, elle y arrivera à dire presque systématiquement merci ou s’il te plait…

Quand tu deviens parents, tu sais que l’apprentissage passe par le jeu mais à quel point, c’est là la véritable découverte. En tant qu’adulte, tu vois un salon en bordel, à l’échelle de ton môme, c’est génial, "y a trop de possibilités de jeux". Pourquoi le repas devrait en être autrement? Par exemple, la salle de bain est la pièce pour se laver, c’est fonctionnel et pourtant qui va me dire que pendant le bain, l’enfant ne veut que se laver et surtout pas jouer?

Bref, j’ai donc laisser tomber ou presque le manger propre… Je suis ravie de tomber sur une étude qui démontre que "Envoyer valser sa purée dans toute la pièce pour rigoler, c’est apprendre. " et pas vouloir faire sortir de ses gonds ses parents à tout prix!

Une étude trouvée sur le magazine Slate qui met en évidence que des enfants de 16 mois ont mieux intégré le vocabulaire des aliments avec lesquels ils avaient "fortement interagi" . Cela ne fait que renforcer le rôle du jeu (et de l’imitation) dans l’apprentissage et l’acquisition de savoir. Quel dommage qu’on oublie cela après la maternelle et dans notre vie d’adulte (enfin, je m’égare, qui prend en charge ce débat?!).

L’étude met également en avant que la nourriture n’est pas toujours facile à identifier: en effet, ce n’est pas un objet. Il y a donc davantage besoin de la toucher. Cela parait si logique, c’est vrai, prenons l’exemple des livres: ma fille peut y passer beaucoup de temps notamment ses premiers livres qu’il fallait toucher. Elle y passait du temps, plusieurs fois par jours et sur de grandes périodes. A la fin le livre n’avait même plus de reliure! La purée, les pâtes, le riz, les tomates, le kiwi…. A y regarder c’est même passionnant! Enfin, surtout à toucher, sentir toutes ces petites nuances… Avez-vous déjà fait le test de séparer les jaunes et blancs d’oeufs avec vos doigts? Je l’ai fait et malgré mon grand âge, j’ai trouvé cela génial: cette matière qui file entre vos doigts et découvrir ce jaune d’oeuf intact. Aujourd’hui, j’ai adopté cette méthode qui m’apporte un peu plus de fun dans la préparation de mes gâteaux!

"Le mangeur sale fait travailler son cerveau" Laissons donc nos enfants évoluer! Mettons-nous en condition et c’est souvent là le plus dur: une éponge prête, une nappe cirée, un aspirateur opérationnel,  des bavoirs…

Cette étude montre bien encore une fois qu’il ne suffit pas de dire "c’est chaud" pour que l’enfant comprenne: il faut qu’il expérimente par lui-même. Cela commence avec les repas et se poursuit toute notre vie (à l’adolescence, nous aurons d’autres exemples sur lesquels nous plaindre!). Il y a une différence avec le bébé qui découvre et l’enfant qui a bien saisi la différence et qui participent aux batailles de petits pois à travers le réfectoire! (vécu au primaire)

La complexité de ce principe de laisser notre enfant découvrir "salement" ce qu’il mange réside dans le regard aux autres (encore une fois). Sous l’oeil de la famille ou d’amis, on peut paraître laxiste, dépassé, sans manière et cela je l’ai subi au moment du repas de ma fille, certains regards noirs ou les yeux au ciel, une incompréhension à faire sortir ma fille de table mais accepter qu’elle reprenne du fromage parce qu’elle me le demandait… Ceux-là ont bien oublié l’importance du jeu!

Et de votre côté, avez-vous besoin de vous justifier avec ce genre d’étude? Sur quels sujets? Mais rassurez-moi quand même, manger propre c’est vers quel âge?!

Article à retrouver chez les Vendredis intellos mais j’aime bien aussi les commentaires chez moi!

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