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Interview de GABRIEL KATZ - Tome 2 -

Par Phooka @Phooka_Book

Voilà déjà le tome 2 !Le premier volet de cette ITV se trouve ICI
Interview de GABRIEL KATZ - Tome 2 -© Lelf
Salut aux lecteurs de Bookenstock !
Plutôt qu’une présentation soporifique étayée de vannes et de remerciements, je vous propose en exclu un extrait du Puits des mémoires tome 14 (si vous n’avez pas lu les 13 premiers, profitez-en : ils viennent de sortir dans une très belle édition collector reliée en cuir de buffle, enluminée à la feuille d’or, et intitulée : Gabriel Katz, œuvres essentielles).
Aux premiers jours de l’hiver, la ville scintillait sous la neige. Chaque maison, chaque échoppe, s’était parée d’une lampe à huile qui brûlerait jour et nuit, durant un mois. Une coquetterie qui coûtait cher, mais il n’était pas dans les habitudes du petit peuple de s’élever contre un décret royal. C’est du moins que ce que se répétait le brave poissonnier juché sur son échelle, tandis que sa femme lui passait la lampe à huile.
- J’ai toujours pas compris pourquoi on fait ça, grogna la poissonnière.
- Ordre de la reine ! C’est le mois de Gabrinelkaz.
- Ah.
La grosse femme hocha gravement la tête, puis se ravisa.
- Et c’est qui ? Un prince ?
- M’étonnerait. Avec un nom pareil… Gabrelnikatz, c’est un nom de nécromant.
- Ah.
L’échelle grinçait sous le poids du poissonnier, qui s’échinait à planter sa lampe dans la neige.
- Tu crois vraiment qu’on fêterait le mois d’un nécromant ?
- J’en sais rien, moi ! C’est peut-être un héros de guerre… Gabrikatznel, le fléau des barbares… Je vois bien un truc comme ça.
- Ah.
Agrippé à la gouttière, le poissonnier se mit sur la pointe des pieds. A l’idée de remplir cette fichue lampe tous les jours, il se mit à maudire la reine, son ascendance, sa descendance et jusqu’à son chien.
- Si tu veux mon avis, siffla la poissonnière, ce Gakrielbatz, c’est encore un arriviste qui a couché avec la reine.
- T’es folle ! Dis pas des trucs pareils !
A cet instant un barreau céda, puis un autre, et le poissonnier vint se briser le cou aux pieds de sa femme.
- Ben merde, il avait raison, fit-elle, impressionnée. C’est sûrement un nécromant.

(extrait du T14 : La malédiction du hareng, page 644)
Note de l’auteur : je n’ai couché avec personne pour arriver ici, hein. C’est juste de la fiction. Je compte sur vous pour me poser toutes les questions du monde, sauf celle-là.
Bises à tous, et bienvenue dans le mois de [censuré pour cause de nécromancie]
GK
Ptite trolle :
Hello Gabriel !
Je voulais savoir pourquoi tu avais choisi d'écrire du point de vue d'une femme dans La Maîtresse de Guerre, et comment tu t'y étais pris pour te mettre dans la peau de Kaelyn (me dis pas que tu portais un string en peau de bête pendant la rédaction du roman hein, si c'est ça, je préfère pas savoir xD )

Gabriel :
Hello Ptitetrolle (la pro du string léopard),Les héros de roman, c’est un peu comme des gosses : quand tu as déjà eu trois mecs, tu croises les doigts pour avoir une fille !Bon, c’était aussi (et surtout) un challenge. L’univers dans lequel se déroule l’histoire est profondément masculin, pour ne pas dire profondément macho. Je trouvais intéressant d’aborder ce récit sous un prisme féminin, c’est-à-dire avec tous les écueils que n’aurait jamais rencontré un homme à la place de Kaelyn. Les à-priori négatifs, l’ironie, le mépris, la condescendance... Etre une femme en contexte de guerre, c’est déjà une épreuve en soi ! Et comme elle a la mauvaise idée d’être jolie, les hommes veulent systématiquement la séduire, la protéger ou la [oui, bon]. Kaelyn n’a aucune envie d’être séduite, protégée, et encore moins [oui, bon]. La seule chose qu’elle veut, c’est devenir maîtresse de guerre.Maintenant, j’aimerais bien savoir comment tu sais que je portais un string en peau de bête pour m’identifier à Kaelyn ! (qui d’ailleurs n’a jamais porté de string, mais c’est un autre sujet). Je soupçonne mon chat de faire passer des infos en douce...
Cela dit, tu me parais trop bien maîtriser le sujet, je te soupçonne d’avoir toi-même porté un string en peau de bison au cours de la lecture, pour mieux te mettre dans la peau (c’est le cas de le dire) du personnage. Va falloir qu’on cause.

Cerise timide :
x) ça commence bien! Je n'ai lu que le premier tome(que je finis à l'instant d'ailleurs, je fais un tour ici juste avant de rédiger la chronique) mais je vois que vous avez un style bien à vous! Un peu surprenant au départ, mais agréable une fois qu'on s'y fait.
Alors puisque je découvre tout juste tout ça, une petite question un poil personnel pour commencer :
De Olen, Nils ou Karib, auquel vous identifiez vous le plus? Lequel a été le plus drôle, sympathique à écrire? Lequel au contraire vous a parfois fait vous arracher les cheveux?

Gabriel :

Salut Cerise timide (décidément c’est le festival des noms incroyables) !J’avoue avoir bien ri en lisant ton commentaire : mon style est un peu particulier, mais à force, on s’y habitue ! Tu me diras : ça pourrait être pire, on pourrait ne pas s’y habituer...Concernant ta question, Licorne l’ayant déjà posée, je ne peux pas ajouter grand-chose, si ce n’est que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire alternativement dans la peau des trois héros. Plutôt qu’une voix de narrateur monocorde, j’ai eu envie de passer de l’un à l’autre, chacun voyant – si j’ose dire – midi à sa porte. La même situation abordée par Olen, Nils ou Karib pourrait presque donner trois chapitres distincts... C’est une mécanique très agréable à l’écriture, même si c’est plus compliqué qu’un seul et même angle de narration.Ps : aucun ne m’a fait m’arracher les cheveux, et c’est une bonne chose, parce que pour m’arracher les cheveux, il faut une pince à épiler.

Harmonie :

Génial :) On pourra te découvrir dans un nouveau genre, je me languis d'en savoir plus sur ce nouveau projet !!
Tu es plus chat ou chien ? Poisson rouge ou hamster ?
Tu as prévu des dédicaces en 2014 ? Car maintenant j'ai La maîtresse de guerre à faire dédicacer :)

Gabriel :
Euh... Chat. Et chien. Et même hamster, pourquoi pas, même si j’ai un doute sur le fait de nouer un lien d’amitié durable avec un hamster. En gros, j’aime tout ce qui a des poils (sauf les mecs), une tête un peu sympa, et la capacité de communiquer avec moi. Ca exclut le poisson rouge, le plancton, les serpents, les insectes et les araignées.J’ai pas mal de dédicaces de prévues 2014, et ça ne fait que commencer ! Le 24 janvier à Nantes avec des collégiens, le 15 février à la FNAC de Mulhouse, le 11 avril au festival de Montaigu, et un paquet de salons dont je n’ai pas encore les dates. On se croisera sûrement à un moment ou à un autre !

Cerise timide :
Je savais que tu avais un talent de MJ, je l'ai senti dès les premières pages!
J'ai une autre question, maintenant qu'on sait que tu tiens beaucoup à tes trois larrons :
Comment as-tu écris les chapitres qui ne les mettaient pas en scène directement, et qui néanmoins sont essentiels pour liés le tout? Ou plus généralement, comment écris-tu? Les chapitres les uns après les autres, plus ou moins tels qu'on les a lus, ou plutôt à la manière d'une couturière? 

Gabriel :
Alors comme ça, Cerise, tu détectes les MJ ;-)Les personnages “jetables” se gèrent exactement comme des héros... sauf qu’ils ne font que passer. C’est une façon un peu originale – en tous cas immersive – de montrer au lecteur ce que les héros ne voient pas, sans pour autant passer par d’interminables descriptions en “voix off”.Quant aux personnages annexes, même les plus anodins, j’essaie de les faire vivre, de leur donner de l’étoffe, comme s’ils étaient vitaux pour l’intrigue. Ils ont leur façon d’être, de penser, de se comporter, ils ont leur propres motivations. Et je suis parfois pris à mon propre piège ! Certains personnages qui n’étaient que des morceaux de décor se sont retrouvés au premier plan, parce qu’ils me paraissaient soudain intéressants. Je ne dirai pas lesquels, mais certains des protagonistes du cycle sont des figurants embauchés à la dernière minute comme acteurs de l’histoire !J’écris au fil de la plume. Chapitre après chapitre, pour bien me laisser porter par l’histoire. Pour les scénarios (télé ou ciné), c’est différent, on peut plus facilement fonctionner en patchwork, et recoudre le tout à la dernière minute. Mais je ne crois pas à la possibilité d’écrire un bon livre en commençant par le milieu.


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