Rio terà

Après la chute de la République de Venise en 1797, Bonaparte ordonna, afin de moderniser la ville, que près de 6 kilomètres de canaux soient enterrés.

Vint une deuxième période, après 1866, 30% de canaux de San Polo et de Dorsoduro furent également enterrés.  D’où le nom de rio terà.

Le rio terrà Antonio Foscarini dans Dorsudouro reliant les Zattere près de l’église des Gesuiti au Ponte del Academia est un bel exemple pour en comprendre le principe. On y voit parfaitement les voûtes de l’ancien canal.

En surface, le plus souvent, le passage du canal en sous sol est symbolisé par des lignes en pierre blanche dans le pavement.

Le plus connus de tous ces rii qui ont été recouverts, est peut être le rio de Sant’Ana dans le sestière de Castello, qui est désormais à moitié souterrain, sous la Via Garibaldi.

L’exemple le plus célèbre de Rio Tera est donc la Via Garibaldi à Castello : Bonaparte à ordonné ce chantier, souhaitant que l’on enterre partiellement le canal de Sainte-Anne (que ne reste plus découvert que dans sa dernière partie, proche de San Pietro di Castello) pour créer une voie monumentale qui devait être, à l’origine appelée Via Eugenia, en l’honneur de l’une des nombreuses sœurs de l’Empereur. Selon d’autres sources, on devait la baptiser en l’honneur de son frère et vice-roi Eugène de Beauharnais. On raconte que Bonaparte voulaît vouer la nouvelle rue aux parades de son armée… mais il a donné Venise aux autrichiens bien avant.

Vers 1970, on a commencé à évoquer l’idée de redonner à la Via Garibaldi son état initial, et son canal à ciel ouvert, une proposition qui a été rejetée en raison de la grande importance de cette rue a pris au fil du temps dans la vie sociale du sestiere.

On peut voir le départ de la voute derrière les barques du marché flottant. Il se dit même que, lors des marées basses d’exception, il est possible de parcourir la partie souterraine… pour tout vous dire, une expédition qui nous tenterait bien, avec des ami-e-s, si nous en avions un jour l’occasion