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TOURISME - Les premiers indicateurs d’une timide relance

Publié le 05 janvier 2014 par Ouadayazid1

TOURISME - Les premiers indicateurs d’une timide relance

 

Les dernières mesures prises par le ministère du Tourisme pour relancer le tourisme saharien dans l’extrême sud du pays sont prometteuses.

Après un arrêt quasi total de l’activité pendant plusieurs années, suite à la décision de fermeture des circuits touristiques dans le Hoggar et le Tassili due à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel, l’espoir semble renaître grâce à la mise en place d’une politique de relance du tourisme. L’accent sera mis, cette fois-ci, sur le tourisme domestique. « Le plus important pour nous, c’est de relancer le tourisme dans la région, ce qui va nous permettre de reprendre notre activité que nous avons été contraints d’abandonner depuis plus de trois années », relève Mouloud Ourzine, directeur d’une agence de voyage à Tamanrasset. Pour ce professionnel, le recours au tourisme domestique est une solution idoine à même de sauver les centaines de guides, chameliers, cuisiniers et autres acteurs exerçant dans ce secteur et d’améliorer la situation déplorable dans laquelle ils vivent depuis l’arrêt de l’activité. « Si certains acteurs ont trouvé le moyen de louer leurs véhicules à l’occasion du déroulement de quelques activités culturelles, d’autres n’ont trouvé comme solution que de vendre leurs chameaux pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles », ajoute-t-il. La décision de fermer les circuits touristiques a été « surprenante et inattendue » et aucune solution alternative n’a été prise pour parer aux lourdes conséquences occasionnées.

Mesures d’urgence

La visite du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed-Amine Hadj-Saïd, dans cette wilaya, en novembre dernier, a été porteuse de beaucoup de bonnes nouvelles. « On ne s’attend pas à des solutions miracles mais, cette fois, on sent la volonté de changer et, surtout, d’améliorer les choses », note Ahmed Hamdaoui, président de l’association des agences de tourisme et de voyage de Tamanrasset. Le ministre a eu des entretiens avec les opérateurs du secteur a écouté leurs doléances et a annoncé les mesures d’urgence applicables immédiatement pour sauver l’activité du déluge certain qui la guette. Ainsi, l’arrivée en masse de touristes nationaux va se faire, dans un premier temps, grâce à la signature d’une convention-cadre entre les œuvres sociales des ministères et des institutions nationales, des opérateurs hôteliers, des transporteurs et des organisations d’agence de tourisme et de voyage. « La signature de cette convention concerne tout le monde, les agences publiques et privées », précise M. Hamdaoui. Le premier groupe de touristes a atterri à Tamanrasset juste après la visite du ministre. Quelque 70 fonctionnaires du groupe Sonatrach ont effectué le déplacement, en vertu de la signature d’une convention avec l’Office national algérien du tourisme (ONAT), pour un circuit de quatre jours dans le grand désert. La même initiative a été reproduite par un deuxième groupe qui a visité les sites touristiques de Tamanrasset fin novembre dernier. D’autres groupes sont attendus d’ici la fin de l’année en cours avec comme objectif de redonner à la fête de fin d’année le succès d’antan.

Les revendications des professionnels

Ayant supporté des pertes sèches durant la suspension de l’activité touristique, les opérateurs ont saisi le ministre pour lui demander « l’effacement de la dette fiscale des agences, estimée à 2,3 milliards DA, et une subvention pour l’activité », note l’association des agences de voyage dans un communiqué. « Le secteur est sinistré et sa pérennité est tributaire d’une prise en charge et d’un soutien solide de l’Etat », plaide M. Hamdani. Les professionnels ont également demandé « l’allégement des procédures d’acquisition des visas pour les touristes et l’abrogation de l’article du décret exécutif n°10-186 sur le renouvellement systématique de leurs licences au bout de trois ans ». L’étude de la possibilité de contracter des crédits pour le renouvellement de leur flotte est aussi suggérée avec insistance par les opérateurs. La question de réduire les tarifs de transport aérien a été également abordée avec des promesses de revoir les mécanismes en vigueur consistant à réduire les prix pour des groupes composés de 10 personnes minimum. « Nous avons aussi demandé des vols à partir et vers les autres villes du Nord et non pas d’Alger seulement d’autant que nous avons fait un travail énorme sur l’échange touristique avec Ghardaïa et Oran mais cela n’a pas été suivi d’effet en raison de l’inexistence d’une liaison aérienne », signale M. Hamdaoui. Même argument défendu par la direction du tourisme de la wilaya. « La question de réduction des tarifs des billets a toujours été posée comme facteur important et déterminant pour la promotion du tourisme saharien », renchérit Mohamed Ami Hamou, directeur du tourisme par intérim. « Nous avons même plaidé pour la généralisation de la réduction des prix sur toute l’année et pour les deux compagnies aériennes nationales à savoir Tassili Airlines et Air Algérie », précise-t-il.

Ouverture exclusive des sites touristiques aux nationaux

La relance du tourisme domestique dans le Sud est synonyme d’allégement des procédures administratives appliquées depuis quelque temps en direction des touristes étrangers désirant visiter ces régions. « Aucune procédure administrative spécifique n’est exigée pour l’organisation des circuits au profit des touristes nationaux. L’agence de voyage est juste tenue de fournir à la tutelle des informations sur les noms des personnes en déplacement et les circuits à visiter », précise M. Ami Hamou. Ce dernier confirme l’ouverture de tous les sites touristiques de Tamanrasset pour les Algériens. « J’ai tiré une grande satisfaction de mon travail avec les touristes nationaux. J’ai eu deux groupe de 10 personnes en 2010 et 10 depuis octobre dernier. Nous avons été au Tassili, au Hoggar, fait un circuit sur Itafedest et Attakor. Curieux puis impressionnés, les touristes ayant découvert la région pour la première fois de leur vie ont éprouvé un plaisir énorme », raconte M. Ourzina, estimant nécessaire le soutien de l’Etat pour relancer l’activité. Les idées pour remonter vite la pente ne manquent pas chez les professionnels, nostalgiques des beaux jours du tourisme saharien. « Outre les circuits touristiques, on peut aussi organiser des circuits scientifiques au profit des jeunes chercheurs et des universitaires. Cela va leur permettre de connaître leur pays et d’explorer les nombreuses opportunités de recherche dans les différents domaines se trouvant dans la région. Les étrangers étaient de grands adeptes de ce genre de circuits dans le temps », signale M. Ourzine. Une campagne d’information sur le tourisme saharien peut aussi s’avérer bénéfique pour la région. « Nous avons aussi proposé de faire une tournée dans toutes les wilayas du pays pour montrer aux jeunes générations les vertus et la richesse du tourisme dans l’extrême Sud. C’est aussi une façon d’attirer les touristes », ajoute-t-il.

Une inconnue : les tarifs 

Mais cet optimiste n’est pas partagé par tous les acteurs du secteur. « Ces nouvelles mesures vont être bénéfiques pour les agences de voyage seulement. Mais qu’en est-il des autres catégories ? », s’interroge M. Arbaoui, directeur d’une agence. « La relance du secteur passe inévitablement par la solidarité entre tous les acteurs », explique-t-il. A Tamanrasset, 59 agences de voyage ont renouvelé leur agrément depuis la promulgation de la nouvelle loi. Les prix des prestations sont laissés à l’appréciation de l’agence de voyage. « Nous n’interférons pas dans la question des tarifs des circuits. La question est laissée à l’appréciation de l’agence de voyage et c’est le marché qui finira par imposer ses propres tarifs », signale M. Ami Hamou. Il est, cependant, clair que les tarifs appliqués aux nationaux ne seront pas les mêmes que ceux appliqués, il y a quelques années, aux étrangers. La question ne fait pas l’unanimité chez les opérateurs. « Nous ne pouvons pas réduire les tarifs vu les importantes charges induites par les préparatifs d’un circuit touristique », affirme M. Arbaoui. Pour M. Ourzina, le plus urgent est que l’activité reprenne dans la région. « Les tarifs vont être arrêtés en fonction du pouvoir d’achat des Algériens et les choses vont être plus claires au fur et à mesure », estime-t-il. En attendant, la décision de l’ouverture d’une nouvelle zone d’extension touristique (ZET) d’une superficie de 300 ha est également accueillie avec une grande satisfaction chez les professionnels. Au début, il était question d’une ZET de 45 ha. Mais un nouveau site a été trouvé, non loin de Tedessi, à la sortie est de Tamanrasset, pour abriter cet espace plus étendu. Aucune explication n’a été, cependant, donnée sur les raisons de ce transfert. « Il est question actuellement de l’aménager et de le viabiliser », précise M. Hamdaoui.

Nouria Bourihane

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envoyées spéciales : Nouria Bourihane et Samira Sidhoum


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