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"Théâtre du Monde", une plongée dans le cœur de l’humanité à la Maison Rouge

Publié le 05 janvier 2014 par Artyficielles

"Théâtre du Monde", exposition découverte aujourd’hui et prolongée jusqu’au 18 janvier à la Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert, m’a interpellée par sa finalité : le dialogue et la mise en regard de deux collections australiennes. Deux approches : la collection de David Walsh, milliardaire et ex-joueur professionnel, conservée dans son musée privé de Hobart en Tasmanie le MONA (Museum of Old and New Art) et celle du TMAG (Tasmanian Museum and Art Gallery), musée public de type encyclopédique, créé en 1843.

Portrait du Fayoum 100-300 ap.J.-C., Egypte période romaine, peinture à l’encaustique sur bois MONA

Arts Ancien et Contemporain se trouvent ainsi mis en perspective par le biais de salles thématiques. Cabinets de curiosités à l’ancienne et artistes contemporains côtoient des œuvres ethniques, à fortes significations ethnologiques.

Tapas, peintures sur écorce, de la salle "Croisement"

J’ai apprécié la démarche de réflexion anthropologique et artistique de son commissaire d’exposition : Jean-Hubert Martin. Ayant commencé sa carrière au Louvre, passé ensuite par le musée national d’art moderne (qui siégeait au Palais de Tokyo avant d’être transféré à Beaubourg), dirigé les musées de Bern et de Düsseldorf, Jean-Hubert Martin est mondialement connu pour avoir été le concepteur et le réalisateur de l’exposition Les Magiciens de la Terre produite à Paris (entre Beaubourg et La Villette) en 1989.

Avec une vision finalement assez libre de la muséographie, Jean-Hubert Martin, rend complexe le parcours pour le spectateur qui se trouve un peu perdu sans le petit livret pour accompagner son cheminement dans l’exposition. Perdu c’est le mot, dans l’obscurité même, le spectateur doit se prendre en main pour trouver son propre sens… la curiosité l’emporte donc.

Salle "Duo"

L’intellectualisation doit-elle prendre le pas sur l’œuvre elle-même ? A mes yeux, rien n’est moins sûr… et c’est vraisemblablement la vision de Jean-Hubert Martin qui parle de sa conception du "Musée des Charmes" comme il l’appelle : "Le musée des charmes se veut avant tout visuel, il fait appel à la sensibilité et aux émotions. Il relègue au second rang le discours érudit et pédagogique. C’est une poésie visuelle et une pédagogie du sensible qu’il entend mettre en œuvre. Seule une phrase ou un mot donne si nécessaire la direction ou la tonalité d’une thématique. Pour l’essentiel, il s’agit de la mise en forme et de l’expression d’une pennée visuelle qui constitue le fondement de la création artistique, non pas pour une plongée plus ou moins nostalgique dans l’histoire, mais pour un aperçu des désirs, des peurs et des espoirs de l’humanité transcrits dans la culture matérielle."

Salle "Domestiquer"

Il n’en reste pas moins que la progression au sein de l’exposition m’a bien plus fait ressentir "les peurs de l’humanité" que "ses désirs" ou même "ses espoirs". Je n’ai perçu qu’un froid et cynique détachement assez angoissant (a fortiori un dimanche après-midi !!!), tout particulièrement en pénétrant dans la salle intitulée "Domestiquer", destinée à illustrer la domination de l’Homme sur le règne animal…

Art ancestral, art premier, brut, moderne, contemporain, dessins, sculptures, vidéos, installations, peintures, photos, objets : un véritable voyage au cœur des méandres de l’humanité !


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