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L'emprise parfois abjecte de l'homme sur la femme...

Publié le 07 janvier 2014 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique agnès catherine anne théâtre des quartiers d'ivry

Au Théâtre des Quartiers d'Ivry, Catherine Anne propose un diptyque composé  d'"Agnès", pièce qu'elle écrivit il y a vingt ans, et de "L'Ecole des Femmes", signée Molière comme chacun sait. Deux oeuvres aux couleurs différentes, visibles ensemble ou séparément, se complétant afin de mettre en lumière l'insupportable, les difficultés du beau sexe à être l'égal du fort, à lui faire face, hier comme aujourd'hui. Deux spectacles donnés dans un décor commun (qui nous emballa guère), portés par neuf comédiennes investies, incarnant personnages masculins et féminins. Hier, nous assistâmes au premier. Globalement juste, percutant, et poignant. 

Agnès. L'histoire d'une femme violée par son père lorsqu'elle était enfant. Plusieurs fois par mois. Quatre années durant. Un père régnant en despot sur sa famille, méprisant, humiliant et battant son épouse, terrorisant sa progéniture. L'histoire d'une adolescente détruite, d'une jeune fille incapable d'aimer sans voir se superposer le visage de son bourreau sur le corps de ses amants. L'histoire d'Agnès, trentenaire devenue avocate, qui se souvient et qui, enfin ce jour-là, semble trouver l'apaisement et l'amour dans les bras d'un homme. Après un long combat.

critique agnès catherine anne théâtre des quartiers d'ivry

Habilement structuré, constitué de flashbacks, d'ellipses, doté de caractères complexes, contenant des dialogues forts, âpres, sans fioriture, des monologues prenants, des situations quelquefois pénibles, mais aussi empreint d'une certaine poésie, l'ouvrage de Catherine Anne se révèle une belle partition, riche, dense, fluide, dont s'emparent intelligemment ses interprètes.

A commencer par l'époustouflante Marie-Armelle Deguy, qui nous réjouit en Madame Jourdain il y a peu aux côtés de François Morel, campant magistralement un épouvantable père incestueux. Quelle puissance, quelle cruauté, quelle perversion, quelle violence, quelle intensité dans le jeu de cette femme à l'allure plutôt frêle, qui nous fait admettre sans broncher son travestissement. Superbe composition, remarquablement maîtrisée. Aussi brillante, Morgane Arbez qui nous embarque au plus profond de l'âme de la jeune Agnès, dévoilant une errance psychologique douloureuse et bouleversante. Impeccable, encore, Léna Bréban sous l'influence de son mari... 

A voir.

Jusqu'au 2 février.

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Photos : Bellamy


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