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Casse-tête chinois│une love story à la française… mais à new york !

Par Acrossthedays @AcrossTheDays

C’est reparti pour un tour. Cédric Klapisch avait séduit des millions de spectateurs avec L’Auberge espagnole en 2002, relatant les folles aventures de jeunes parisiens passant une année estudiantine (et pas que…) à Barcelone. Après Les poupées russes, sorti en 2005, le réalisateur originaire de Neuilly-Sur-Seine présente à l’écran sa dernière réalisation, Casse-tête chinois, se déroulant à New York. Trilogie réussie ? Pas tout à fait.

Si le premier volet de la trilogie a connu un succès fulgurant lors de sa sortie il y a 12 ans, le sort des Poupées russes est à nuancer. Les histoires d’amour du film franco-britannique s’essoufflent et l’humour des personnages peine à transpercer l’écran.
En 2013, (jamais deux sans trois) les aventures de Xavier (Romain Duris) se poursuivent avec Casse-tête chinois, tourné à Paris et New-York. Xavier, étudiant vingtenaire plein de vie, est devenu écrivain à succès, frisant la quarantaine. Et la perte de contrôle. La perte de repères concernant sa propre histoire ; celle qui, contrairement à celle de ses personnages, est difficile à prendre en main.  La vie de Xavier est pourtant singulière, et demeure celle du même homme, juvénile, malgré les années qui passent. La musique jouée le rappelle d’ailleurs de manière indirecte, puisqu’il s’agit, pour la plupart, des reprises de titres déjà entendus à l’écran. D’entrée, la bande-originale de Loïc Dury et Christophe Mink, membres du groupe « Kraked Unit », remémore les premiers moments de la saga amicale aux oreilles des spectateurs.

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Un casse-tête chinois à la française

Contrairement à son titre, ce film est on ne peut plus clair et cohérent : « la vie n’est pas simple… » semble vouloir hurler Cédric Klapisch au travers des pérégrinations du héros de la saga, en quête de réponses à ce qui n’en a peut-être pas. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Concilier amour, travail et famille relève du rêve. Et Xavier, lui, a les pieds sur terre. C’est du moins ce qu’il semble croire. A l’affut de l’idée qui nourrira le succès de son prochain roman, ce bobo parisien passe à côté des alertes de sa femme Wendy (Kelly Reilly), qui le quitte et s’enfuit à New York avec leur deux enfants. À ses talons, notre héros se retrouve dans le quartier asiatique de la mégalopole américaine, valsant entre petits boulots et factures teintées de rouge… Une série de péripéties l’attendent au(x) coin(s) de rue : mariage, mariage blanc également, aventures amicales et amoureuses… le tout ponctué par des touches d’humour pince-sans-rire suscitant éclats de rire à n’en plus finir. Des thèmes on ne peut plus actuels sont abordés à l’écran : homoparentalité, immigration, travail au noir, divorces, mariages arrangés, chômage, homosexualité, mal logement et mondialisation… De quoi avoir un condensé de la société des années 2010 !

Une love story déjà vue… sans complications

Le scénario est bien construit il est toutefois peu surprenant dans l’ensemble. Les love stories brinquebalantes de Xavier captent l’attention du public, qui retrouve la bande d’amis Martine (Audrey Tautou), Isabelle (Cécile de France) et Wendy 15 ans après leur rencontre lors d’un séjour Erasmus… Mais le dénouement de la fiction semble coller à une sorte de « déjà-vu » ; les complications franchouillardes mises à part ; ce qui nuance le bilan de Casse-tête chinois. Peut-être l’heure de la fin des histoires interminables de Xavier a-t-elle sonné ? Cela n’est pas si sûr si l’on en croit les propos de Cédric Klapisch lors de la soirée d’ouverture de la Semaine du Film français de Berlin : « J’hésite à poursuivre les aventures de Xavier, annonce-t-il en réponse à une question posée par le public berlinois, ce qui est sûr, c’est que j’aime voir vieillir et évoluer les personnages ; il n’est pas exclu qu’un prochain film soit tourné en Europe, pourquoi pas à Berlin ? ». Le réalisateur souhaite revenir travailler en Europe. Et pour cause : le financement du tournage à New York a fait plus de mal au porte-feuille de Klapisch que lors des deux premiers films, selon ses dires. C’est pourquoi, contrairement aux autres fois,  Casse-tête chinois  a été minutieusement organisé, laissant peu de place à l’improvisation de dernière minute. « Tout a été préparé des mois à l’avance, alors qu’avec l’Auberge espagnole, il m’arrivait d’effectuer des modifications dans le scénario… la veille ! », s’exclame le réalisateur, le sourire aux lèvres.
Trop de crème tue la tarte; ceci étant dit: un autre épisode est-il souhaitable? Au risque de lasser le public, la trilogie devrait sûrement, et sagement, en rester là.


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