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7 Questions pour Gilles Roucaute, minotaure de la chanson...

Publié le 10 janvier 2014 par Melmont

walking Roucaute by Jabiro

(photo Jabiro)

Il est 'Hercule', il est 'Minotaure', il est 'Tout', il est rêve, il est passion, il est mélancolie, il est Brume, il est l'un des plus beaux talents de la chanson francophone de ces dernières années. Simplement. Sens du texte, de la mélodie, raffiné mais certainement pas élitiste, Gilles Roucaute est aussi bien homme de disque qu'homme de scène, et c'est à l'occasion de son concert au Forum Léo Ferré le 15 janvier que cette interview paraît. La première interview de l'année 2014. Bonne lecture, et surtout allez le voir, le revoir en concert, bref, lui faire une belle fête.

1- Bonjour Gilles Roucaute, comment vous sentez-vous à l'approche du concert au Forum Léo Ferré ?

Un peu fiévreux. Comme il ne s’agit pas « que » d’un concert mais d’une "fête Conforme », du nom de mon dernier CD, il faut tenir en même temps la technique, l’artistique et l’organisation. C’est très motivant et un peu stressant. Heureusement, je ne suis pas seul et nous sommes quelques-uns à faire en sorte que ce soit une belle fête. 

2- C'est quoi la scène pour vous ?

Un piédestal qu’il faut être très présomptueux pour oser occuper mais qui sait se rendre indispensable. On a peur avant d’y monter. Dessus, on se sent élu, choisi. On en redescend sur un nuage et déçu que ce soit déjà fini. Et le lendemain carrément déprimé dans l’attente du prochain shoot.

3- Vous avez chanté au Canada, en Chine, est-ce qu'il existe un public universel comme certains le prétendent ? C’est une très vaste question. Je crois qu’un artiste a pour mission de creuser profondément en lui-même pour y trouver ce qu’il a de commun avec tous les hommes et de le ressortir pour le polir, le façonner et le tendre à ses semblables comme un miroir un peu déformé. Bien que ma chanson comporte une part de récit importante, je sais que quelque chose passe la barrière de la langue : de la musique, une voix, le charme d’une langue, et donc au final de l’émotion.

4- Vous montrez, je trouve, un réel talent dans le choix des titres de vos chansons, qu'on retient aisément, comme dans le choix de l'image. On sent pour vous que l'image, la forme est aussi importante que le fond, ce qui est plutôt rare dans le milieu chanson, est-ce que cela vous choque si j'ose dire que vous êtes un artiste grand public ? Très riche question ! La chanson est-elle de l’art ou du divertissement ? Les deux, mon capitaine, dans des parts variables. Ce qui est sûr, c’est que je me sens plus un artiste qu’un « entertainer » (y’a pas de mot qui ne soit pas péjoratif en français, je crois). Mais je crois qu’il y a une place pour l’art dans la vie des gens. Une petite place, car nous sommes tous obnubilés par bien d’autres choses, que la chanson, art modeste, est bien placée pour occuper. Alors volontiers !

Le fond n’a que peu d’importance, toutes les chansons racontent la même chose : vie, mort, temps, amour…On peut les tourner dans tous les sens, rien n’est plus humain et émouvant que cette expérience commune : je l’aime et il/elle est parti(e). Alors les chansons pleurent les amours disparus, l’espoir du prochain qui s’annonce, le temps qui passe et creuse des rides dans les coeurs et dans les peaux…Que dire de plus que ce qui est dit depuis le début des temps ? Alors on cherche sa petite formule, son alliance mots/musique inédite…L’art est forme, mais c’est cette forme qui permettra, peut-être, d’arriver à l’essentiel, ce partage des émotions que j’évoquais plus tôt.

5 – Vos rapports avec le show-biz ? Les autres artistes, les médias ? Le show-biz ? Où commence le show business et où finit l’artisanat ? Je me sens artisan, mais si une grande enseigne veut passer un accord de licence, elle sait où me trouver. Les autres artistes ? Pas mal de copains. A ce niveau de développement, l’appât du gain ne fait pas sortir les crocs. Les médias ? Comme dit mon ami Bernard Joyet : « la presse est unanime : elle n’en a pas parlé ». Mais ça vient.

6- Si vous deviez à l'heure actuelle une seule chanson emblématique de votre répertoire, ce serait … ? Mais vous me demandez de choisir un préféré parmi mes enfants ? C’est dégueulasse ! :-) Dans quelques jours sortira mon premier « vrai clip » autour de la chanson « petit conte d’après Noël » de mon dernier CD Conforme et j’en suis très fier. Il se trouvera sur http://www.roucaute.com et les médias sociaux habituels.

7- La question à laquelle nul n'échappe depuis 2008 : votre plat préféré ? Ma mère est lyonnaise, donc j’adore les quenelles mais en ce moment c’est un peu l’indigestion*. Donc le gigot de sept heures, longuement caramélisé au four. D’ailleurs, faudra que j’essaie avec d’autres viandes.

* référence à « l’affaire »Dieudonnée qui, largement oubliée depuis, défraya brièvement la chronique en janvier 2014.

* référence à « l’affaire »Dieudonnée qui, largement oubliée depuis, défraya brièvement la chronique en janvier 2014.
 

LUC MELMONT

http://roucaute.wix.com/roucaute

le Minotaure (versions Roucaute chante Springsteen en français)


- Gilles Roucaute : chant,
- Matthieu Verguet : guitare,
enregistré lors de la finale du Pic d'Or 2011 (Tarbes)" itemprop="description" />

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