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A baby in England

Publié le 10 janvier 2014 par Pomdepin @pom2pin

Non, je ne vous parlerai pas de George, le rejeton de William et Kate, et je rassure tout de suite la famille, je ne suis pas enceinte…je sais que certains ont eu peur, (en même temps, ça m’arrive tous les quatre matins). Suite à mon dernier billet, juste en dessous, là, où je m’énervais m’extasiais sur l’efficacité remarquable de ma Health visitor, j’ai eu plusieurs échanges avec plein de sympathiques blogueuses, notamment Fedora, qui m’a donné l’idée de vous parler de la maternité en Angleterre.

Comme je n’ai aucune idée de la façon dont ça se passe en France (ou en Belgique…c’est pour Fedora), il est possible que certaines choses se recoupent. J’en suis désolée d’avance.

Tout d’abord, tout le monde est inscrit ici au NHS, le National Health Service (voir mes fantastiques explications c’est par ici). Donc, quand vous décidez, par pure bonté d’âme pour rassurer Marichéri qui s’inquiète pour rien, d’acheter un test de grossesse à la pharmacie alors que vous êtes sûre que ce sont les huîtres qui passent mal, vous n’avez jamais mis les pieds chez un gynécologue et encore moins un obstétricien anglais. C’est soit le médecin généraliste, soit l’infirmière gynécologue. On ne va voir un spécialiste que sur ordonnance de son généraliste, si il pense qu’il y a un problème. Mais ça vous fait bien rire, puisque de toute façon, le test sera négatif. Le premier affichant bêtement que vous êtes enceinte au bout de trente secondes, il est défectueux.( "mais siiiii, regarde c’est marqué sur la notice, il faut attendre deux minutes. Celui là est cassé"). Au bout du cinquième test toujours positif qui vous nargue insolemment avec ses deux lignes bien visibles , il faut se rendre à l’évidence, il y a quelqu’un.

Je vous passe les détails émotionnels, pour me concentrer sur la partie pratique: et maintenant, on fait quoi? On va chez son GP, son médecin réfèrent. Je n’ai jamais fait de prise de sang de vérification, comme ça à l’air d’être le cas en France, on m’a toujours cru sur parole. Le médecin contacte alors la maternité publique la plus proche, pour faire une échographie qui sert à dater la grossesse et le service de sages femmes dont vous dépendez. Dans mon cas, c’est celui de l’hôpital, mais dans les campagnes il y a de plus petites unités, et les sages femmes se déplacent à domicile. Ensuite, on rend régulièrement visite au service antenatal de son hôpital, pour voir les sages femmes, et une fois ou deux fois un obstétricien.

Vous pouvez opter pour un suivi 50/50: moitié au cabinet médical où vous êtes inscrite, avec l’infirmière, et moitié au service antenatal, ou 100% à l’hôpital. Il y a une deuxième échographie, où l’on vérifie que tout va bien dans le développement du bébé. Ce n’est que si il y a un problème que vous verrez un spécialiste. Depuis peu, vous pouvez aussi demander le sexe du bébé. C’est nouveau, pour mes premiers, à moins d’aller dans le privé, pas moyen de savoir. Une parenthèse: est ce que quelqu’un réussit vraiment à distinguer quelque chose sur l’écran pendant l’échographie? Même au cinquième, je ne vois rien! La malheureuse radiologue s’obstinait à le dire que le bébé faisait coucou, mais franchement, elle m’aurait dit qu’elle était en train de scanner les pommes de terre dans son sac de course, je l’aurais cru aussi. J’ai tenté de m’extasier à un moment, oh, c’est son petit nez. Non madame, c’est le pied. Ah, bon, d’accord.

À mi parcours, vous rencontrerez peut être un obstétricien, le premier venu, vraiment. Il était parti chercher du sucre, car il n’y en avait plus à la machine à café, et il est malencontreusement passé devant la salle d’attente, bondée depuis trois heures de femmes enceintes, hormonales et au bord de l’émeute. Une sage femme l’a taclé alors qu’il tentait de s’éclipser, une autre l’a attrapé par le haut du corps, et elles l’ont propulsé devant une patiente…..bon, d’accord, j’exagère un peu. A peine. Les semaines passent, les sages femmes s’occupent de vous, on vous demande vos préférences en matière d’accouchement, et bien sur, vous allaitez n’est ce pas? Ah, non. Ah. Un froid sibérien s’installe dans la salle, et plus jamais une seule sage femme ne vous sourira. Vous êtes marquée pour toujours au sceau de l’infamie, vous êtes celle-qui-veut-donner-le-biberon. La naissance approchant, vous aurez peut être droit à une troisième échographie, pour vérifier la position du bébé. Vous rencontrerez un autre obstétricien. C’est aussi le moment de l’entrée en scène de la Health visitor, qui suivra le bébé après la naissance. Elle vient généralement vous voir à domicile, et remplit son petit dossier.
-c’est votre premier?
-non le cinquième.
-haaaa….et bien sur, vous allaitez, hum?
-non.
-haaaaa…et bien sûr, c’est un accouchement naturel, hum?
-non.
-haaaa….
A ce stade, il est bon de se souvenir que les Health visitors n’ont strictement aucune compétence en matière d’obstétrique, et que votre accouchement ne les regarde pas. Elles viennent juste voir si vous êtes prête à l’arrivée du bébé, et vous rappeler d’acheter des couches.

Le suivi de la grossesse est différent dans le privé, d’ailleurs, comme tous ces souvenirs m’ont épuisée, je vous en parlerai demain. (J’ai surtout peur que vue la longueur du billet, plus personne ne lise!)


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