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Le Loup de Wall Street

Publié le 12 janvier 2014 par Olivier Walmacq

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Genre : Comédie Dramatique

Année : 2013

Durée : 3H00  

L’histoire : Jordan Belfort est un jeune courtier en bourse qui petit à petit manipule les ficelles du système et s’offre une bonne place au soleil à force de magouille et d’arnaques gigantesques.

La Critique de Vince12 :

Ha ha ha ! Fuck ! Fuck, fuck, fuck et refuck ! Et oui aujourd’hui on célèbre un événement clé de l’histoire du cinéma ! Puisque Le Loup de Wall Street réalisé par Martin Scorsese en 2013 vient de faire péter le record du nombre de fois où le mot Fuck est prononcé dans un film anglophone, 506 fois pour être exact. Mais pourquoi tant de vulgarité Marty ?

« Fuck : est un mot anglais qui, en tant que verbe, signifie « avoir un rapport sexuel ». Fuck peut être traduit en français par le verbe « foutre » ou « baiser » » Hé hé merci Wikipédia, pour cette définition simple et rapide. On pense même que le mot fuck est né à l’époque de Chaucer, il était formé de quatre lettres en majuscules placardées sur les portes des couples qui avaient l’autorisation de se reproduire. F.U.C.K « Fornication Under the Control of the King ». Pourquoi cette étymologie du mot « Fuck » ? Pour comprendre que si il est prononcé autant de fois dans ce film ce n’est pas un hasard, car Marty est en train de vous « Fucker », de vous baiser. Et oui fort de ses succès, aujourd’hui c’est lui qui a le droit de vous la mettre là où vous pensez en vous taxant une place de cinoche et en vous faisant un beau fuck à l’image de son personnage principal.

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Il faut dire que le 21ème siècle, c’est pas ton siècle Marty. Tu nous as d’abord servi Gangs of New York pseudo fresque qui avait du mal à passer après Les Affranchis et Casino avec en plus une histoire banale, un DiCaprio qui n’était pas encore au diapason. Heureusement que Dan était là. 

Puis tu nous as fait Aviator la comédie américaine au style années 30 qui était la pompe Hollywoodienne par excellence (d’ailleurs tu t’en es fait des tunes avec !). Ah et puis il y a eu Les Infiltrés ton chef d’œuvre du siècle que t’as pompé sur le Infernal Affairs de Andrew Lau. Puis Shutter Island qui pour l’instant reste ton seul potable du siècle. On peut même parler de très bon film. Puis c’est reparti avec Hugo Cabret où tu nous vendais du niais sauce Hollywood en te planquant derrière l’hommage à Méliès. Bon fallait espérer que tu te rattrapes avec Le Loup de Wall Street, surtout que les critiques parlaient d’un film magnifique dans la lignée des Affranchis avec le même côté transgressif. Beh écoute excuse moi Marty mais là, je commence vraiment à croire que tu nous prends pour des cons ! Enfin merde y a un moment où il faut arrêter ! Regardons un peu ce que tu nous as fait.  

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Attention SPOILERS !

Jordan Belfort un jeune cupide et ambitieux décide de se frayer un chemin à Wall Street. Passant d’abord des coups de téléphone interminables, il finit par obtenir son statut de courtier en bourse et là ça part ! Après un échec à Wall Street il finit par rejoindre une petite société de courtage financier qui lui permet d’enfler pas mal de monde et de s’en mettre plein les poches.

Après quoi il monte sa propre société de courtage et il recrute tous les salopards du coin pour monter une arnaque gigantesque ! Et il se fait les couilles en or le bougre. Cependant Le FBI finit par se mêler de ses affaires et les choses se gâtent.

Le scénario reprend donc les grandes lignes du livre autobiographique de Jordan Belfort et donc de sa vie. Il s’agit pour Marty de nous faire suivre la trajectoire d’un courtier crapuleux et sans aucune morale. D’autant plus que le réalisateur veut s’en servir pour dénoncer la corruption à Wall Street.

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Bon parlons scénar…..Moi désolé Marty mais là, honnêtement, je ne suis pas trop convaincu. Bon écoute je sais que t’es plus tout jeune à 71 piges mais faut pas radoter comme ça. Parce que les schémas, tu nous ressors toujours les mêmes. L’ascension du gars qui t’en met plein la vue et qui décline, tu nous le trimballes depuis un moment. La Voix-off dans le même style que Les Affranchis et Casino. Le comparse nerveux qui pète les plombs toutes les minutes, la super gonzesse roulée qui devient la femme du perso principal et qui finit hystérique à vouloir à tout prix la garde des gamins, les crises de nerfs sur fond de musiques populaires. Ecoute ça, tu nous le ressers depuis Raging Bull avec Les Affranchis et Casino encore une fois ! Non là c’est la goutte de trop ! On sait par avance ce qui va se passer, ton style radote et ton film devient prévisible comme c’est pas permis.

Bon parlons du fond, qu’est ce que tu voulais faire Marty ? La chronique d’un homme ? Ou aussi une critique de Wall Street au passage ? Parce que si c’est ça excuse moi, mais on s’est déjà fait baiser par Oliver Stone, t’es pas obligé de l’enfoncer plus profond.

Moi j’étais enthousiaste dès les premières minutes ! Avec ces débuts fracassants (qui au niveau de la voix off cependant me rappelait trop Les Affranchis mais bon ça encore), le type qui explique qu’on se fout du client, le but c’est que son fric passe dans notre poche et que toute la finance c’est de l’illusion « de la poudre aux yeux ». Ah oui là j’ai dit c’est du bon, mais alors après ça….

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Non désolé t’aurais voulu faire un film de propagande pour les milieux de courtage que t’aurais pas fait pire. Non pas qu’il les encourage Marty les courtiers, ou qu’il en donne une image correcte mais son portrait, il est tellement caricatural que c’est impossible à prendre au sérieux ! Elle est où ta critique dans tous ces gags dignes de la comédie amerloque populaire Marty ? Tu devais nous montrer comment ça craignait dans ces milieux et tu nous sors du Very Bad trip là, quand Leo et son pote ils s’en mettent des sévères !

Puis alors t’es pas fin dans ton humour parce que le coup du poisson non seulement c’est prévisible, mais ça ne sert à rien dans l’histoire (il fait quand même 3 heures le film Marty, faudrait voir à faire des coupes). Et puis les scènes de cul et de drogues à gogo ! Mais tu cherches quoi Marty ? A provoquer ? Si c’est ça permet moi de te dire que c’est plus ce que c’était. Bon une fois encore t’as 71 piges alors bon. Parce que le sexe, il est à l’américaine, c’est à dire partout et nulle part ! Il est omniprésent mais au bout d’un moment faut t’engager ! Apelle les pros du porno ou de l’érotisme, ils s’y connaissent ! Parce que là c’est du niveau d’American Pie sur le cul Marty ! Et puis tu sais l’aspect plus trash, faut pas avoir peur de le montrer ! Bon après t’a jamais été un provocateur et c’est tout à ton honneur mais n'aie pas ce genre de prétention aujourd’hui ! Moi je pense que les vrais courtiers ils doivent l’aimer ton film, ça leur donne une image sympa ce côté caricatural hyper excessif ! Qui va prendre ça au sérieux, t’as mis de l’eau dans le vin, t’as tempéré avec un humour lourd, excessif et répétitif mais eux dans tous ça, tu les arranges bien.

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Et la musique ! Faut pas trop en abuser des succés populaires ! Tu penses déjà revendre les titres les plus célèbres sous l’étiquette « BO Loup de Wall Street ».

Puis niveau durée t’aurais pu faire sauter une bonne heure parce que les longueurs inutiles y en a à gogo.

Bon maintenant niveau casting. On est pas surpris de retrouver DiCaprio (là aussi quand t’as un acteur fétiche tu fais pas semblant). Bon je ne peux pas entièrement juger sur la performance puisque je l’ai vu en VF et la version française de DiCaprio…. Putain les gars ! Qui est celui qui a eu l’idée géniale de prendre pour doubleur attitré un gamin de 10 ans ! Putain Damien Witecka 45 ans c’est une blague ! C’est le doubleur officiel mais c’est son mioche qui fait les doublages ! Vous me direz c’est pas nouveau mais c’était déjà gonflant avant et ça l’est toujours aujourd’hui. Le pauvre Leonardo j’espère qu’il n’est pas au courant parce que là….   

Je vais donc pas trop m’étendre mais on peut parler des mimiques qui renforcent l’aspect grand guignol du personnage et que c’est excessif ! Honnêtement je le dis et je le signe DiCaprio est probablement l’acteur le plus talentueux de sa génération, autant là il y a des moments où ça cabotine plein pot.

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Pour le reste on retrouve Jonah Hill pas crédible pour deux sous. Margot Robbie dans le rôle de la salope de l’histoire (personnage récurent chez Marty). Elle s’en sort pas mal et le Marty en petit coquin il s’amuse à nous la filmer dans des positions suggestives, toute en cuir avec des bottes qui feraient rêver les fétichistes. Ensuite on a Matthew McConaughey, Kyle Chandler, Jon Bernthal et Rob Reiner entre autres qui livrent une performance honnête. Et puis il y a Jean Dujardin et oui pour un suisse on a choisi le frenchy le plus en vue du moment, et qui est le chouchou fromage de Hollywood. Dujardin n’est pas mauvais et quelque part il permet au film d’assumer son côté calibré pile poil pour séduire Hollywood et « les grands festivals ».

Oui Marty tu les auras tes récompenses, t’es même foutu de ramasser des Oscars. Et oui t’es intouchable maintenant puis alors question pognon, ça tourne pas mal l’affaire Loup de Wall Street, les dollars rentrent au box office. Bon comme ton dernier film nous l’avait annoncé, tu fais dans le grand public mais tu nous ressors les grands principes et la pseudo-critique.

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Alors Marty t’es gentil, je t’adore, t’es un grand artiste, t’as fait des putains de films mais maintenant tu arrêtes de nous prendre pour des cons. Si tu veux te faire du fric sur notre dos et devenir le Loup d’Hollywood tu le fais, mais tu nous refiles pas de faux espoirs. Je sais pas moi ! Vends les droits de tes films à Disney comme ton pote George Lucas ! Et regarde De Palma, ancien artiste, qui est de la même génération que toi, aujourd’hui il assume son cinéma alimentaire depuis longtemps.

Alors bon Marty faut peut-être penser à la retraite là ou reconvertis-toi dans le show biz.

Bref une comédie inoffensive pour le système, taillée pour le format grand public et familial. 

    

Note : Fuck ! (ça fait 507)

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