Je n’avais encore jamais lu Haruki Murakami. Le coté
fantastico-onirique de son œuvre avec mondes parallèles et tout le bazar ne
m’attire pas une seconde. Mais bon, comme je ne veux pas mourir idiot,
j’ai dégoté ce petit recueil qui m’a permis de le découvrir en douceur et sans
grand effort. On m’a déjà dit que ces deux textes ne comptent pas vraiment dans
sa bibliographie tant ils sont éloignés de ce qu’il propose habituellement mais peu
importe. Au moins maintenant, à la question « t’as déjà lu
Murakami ? » je pourrais répondre « oui ». Une ligne de
plus sur mon CV de lecteur, quoi. Après
si on me demande mon avis avec une question du genre « et alors ? »
je répondrais « et alors rien ! ».
Parce que franchement, il n’y a pas grand-chose à retenir de
ces deux nouvelles. La première est sympa avec ces gars qui, crevant la dalle,
décident de s’attaquer à une boulangerie et sont désemparés par la réaction du
patron leur proposant un drôle de marché pour éviter d’être braqué. Dans la
seconde, on retrouve un des braqueurs des années plus tard au moment où la faim
vient à nouveau le tenailler. Il raconte l’attaque de la boulangerie à sa femme
et cette dernière lui propose de recommencer. Les voilà donc partis, en pleine
nuit, à la recherche d’un magasin ouvert…
Le coté absurde des deux situations est intéressant, comme
le rôle que peut jouer la faim sur le psychisme de ceux qui la subissent (ça
m’a d’ailleurs rappelé le très beau roman éponyme de Knut Hamsun) mais au-delà
de ça je n’ai pas trouvé un grand intérêt aux deux textes. Surtout, le second
est truffé d’incohérences. Dans les premières pages on nous dit que la femme du
narrateur a des principes, qu’elle refuse de sortir après minuit et quelques
minutes plus tard, la voila proposant une virée en voiture pour trouver une
boulangerie. En plus ils ne sont pas sans le sou, ils ont les moyens d’aller
dans une supérette chercher quelque chose à bouffer. On a l’impression qu’ils
souffrent de la faim par flemme, ça n’a aucun sens. Et puis alors qu’ils voulaient
s’en prendre à un type de magasin bien précis, ils se retrouvent dans un Mac Do
à réclamer des Big Mac un flingue à la main. A la fin, le mari se demande :
« Tout cela était-il vraiment nécessaire ? ». Clairement, j’ai
envie de lui répondre non…
L'avis de Nahe ; L'avis de Clara
Les attaques de la boulangerie d’Haruki Murakami. 10/18,
2013. 74 pages. 8,40 euros.