genre: inclassable (interdit aux - 16 ans)
année: 1991
durée: 1h40
l'histoire: 964 Pinocchio est un androïde confectionné illégalement par un savant fou, et dont le but unique est de satisfaire les besoins sexuels de riches clientes. Jeté à la rue par sa «propriétaire», Pinocchio tombe par hasard sur Himiko, une sans-abri amnésique qui le prend sous son aile. Tandis qu’elle lui apprend à retrouver un semblant d’humanité, l’ancienne personnalité d’Himiko remonte à la surface. De leur côté, les créateurs de Pinocchio quadrille la ville pour le retrouver.
la critique d'Alice In Oliver:
Vous avez aimé Tetsuo et ses suites ? Alors, vous devriez adorer 964 Pinocchio, réalisé par Shozin Fukui en 1991. Tout comme Tetsuo, 964 Pinocchio s'inscrit dans la vague des films cyberpunk, à la fois complètement barrés, inclassables et expérimentaux.
Pour l'anecdote, Shozin Fukui concevra son film dans la peine et dans la douleur. En effet, celui-ci avait pour projet de réaliser le long-métrage avec le chanteur d'un groupe de punk. Hélas, ce dernier décède. Ce qui repousse l'écriture de 964 Pinocchio. Pourtant, Shozin Fukui décide de maintenir le projet et veut rendre également hommage à son ami décédé.
Tout comme Tetsuo, 964 Pinocchio va se tailler une réputation auprès des amateurs au fil des années. Aujourd'hui, il fait même figure de film culte et de véritable classique, tout du moins, parmi les films appartenant à la vague cyberpunk.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! 964 Pinocchio est un androïde confectionné illégalement par un savant fou, et dont le but unique est de satisfaire les besoins sexuels de riches clientes. Jeté à la rue par sa propriétaire, Pinocchio tombe par hasard sur Himiko, une sans-abri amnésique qui le prend sous son aile.
Tandis qu’elle lui apprend à retrouver un semblant d’humanité, l’ancienne personnalité d’Himiko remonte à la surface. De leur côté, les créateurs de Pinocchio quadrillent la ville pour le retrouver. A partir de là, 964 Pinocchio se divise en plusieurs parties très distinctes.
La première narre la rencontre entre Pinocchio et Himiko, une jeune femme amnésique (je renvoie au synopsis). Cette dernière va lui apprendre à parler. De ce fait, l'androïde va peu à peu s'humaniser. Mieux encore, Pinocchio et Himiko vont même tomber amoureux.
Hélas, les souvenirs du passé refont surface et Himiko va progressivement sombrer dans la folie la plus totale.
C'est la seconde partie du film. 964 Pinocchio prend presque les allures d'un torture porn mais sans jamais sombrer dans le gore de pacotille. En vérité, la violence va monter crescendo et les souffrances infligées sur Pinocchio vont avoir des conséquences inattendues et pour le moins redoutables. En effet, parallèlement, le concepteur de Pinocchio est à la recherche de son androïde.
Un de ses employés va finir par retrouver Pinocchio. C'est la troisième et dernière partie du film. A partir de là, les âmes sensibles sont priées de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour.
La caméra de Shozin Fukui part alors dans tous les sens. La mise en scène devient totalement frénétique et hystérique, à tel point que le spectateur est littéralement assomé par les coups d'uppercut délivrés par Shozin Fukui. Séquences de vomi, bande son tonitruante et scènes "craspecs" sur fond de lobotomie générale et irrémédiable, font partie du menu fretin.
Via ce procédé, Shozin Fukui parvient à instaurer un sentiment de malaise. La dernière demie heure du film cherche clairement à désarçonner le spectateur et y parvient avec une très grande facilité. En ce sens, 964 Pinocchio pourrait s'apparenter à un long-métrage épileptique et totalement expérimental.
De ce fait, il s'adresse aussi à un public averti mais ne sombre jamais dans le grand guignolesque, à l'instar de certaines productions gores actuelles.
C'est vraiment un film de barge, encore une fois inclassable. Pas de note donc !
note: ?