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Les Heures silencieuses de Gaëlle Josse

Par Etcetera

Josse_heures_silencieusesEntre novembre et décembre 1667, à Delft, une femme de la grande bourgeoisie tient son journal, se souvenant des événements les plus marquants de sa vie.
Tout part d’abord d’un tableau : Intérieur avec une femme à l’épinette d’Emmanuel De Witte : cette femme à l’épinette – mystérieusement représentée de dos, le front réfléchi par un miroir - c’est elle, la narratrice, Magdalena Van Beyeren. Pourquoi a-t-elle choisi d’être ainsi représentée de dos, c’est le suspense de ce livre, et nous n’en connaîtrons la raison que dans les dernières pages.
Fille de l’administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, elle se montre, dès l’enfance, aussi fascinée par les navires quittant le port de Rotterdam qu’habile et consciencieuse dans l’étude des livres de compte.
Elle fait un mariage d’amour et la charge de son père revient alors à son époux, qui développe le négoce d’autres marchandises et qui s’engage même dans la traite des esclaves – ce que Magdalena réprouve pour des raisons religieuses – et qui tourne d’ailleurs à l’échec.
Suivent les naissances successives de leurs enfants, dont plusieurs meurent en bas âge, mais cinq d’entre eux survivent et leurs caractères – extrêmement différents les uns des autres – sont dépeints par cette mère avec beaucoup de finesse et d’acuité.

Mon avis : C’est un livre très joliment écrit, la narration est faite avec délicatesse et chaque phrase est minutieusement pesée et ciselée pour n’en dire ni trop ni trop peu.
La vie de cette femme, Magdalena, est intéressante et m’a semblé représentative de ce que pouvait être la vie d’une bourgeoise hollandaise du 17è siècle, confinée à l’intérieur de sa maison et vouée aux soins de sa famille et à ceux du commerce de son père, puis de son mari.
La psychologie de cette femme, marquée par un souci de moralité mais habitée en même temps par des désirs secrets, m’a semblée également en accord avec l’idée que l’on peut se faire de cette époque et de cette société.
J’ai apprécié que le tableau de De Witte (l’illustration de couverture) soit posé comme une sorte d’énigme dès le début du livre car, au fur et à mesure des pages, texte et image se donnent mutuellement du sens et de la profondeur.
Il est facile et très agréable de rentrer dans ce roman, et je n’ai pas été étonnée d’apprendre que Gaëlle Josse était poète avant de devenir romancière, cela se devine facilement d’après son style.



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