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Je l'aimais

Publié le 15 janvier 2014 par Cinephileamateur
Je l'aimais De : Zabou Breitman.
Avec : Daniel Auteuil, Marie-Josée Croze, Florence Loiret-Caille, Christiane Millet, Geneviève Mnich, Olivia Ross, Winston Ong, Antonin Chalon, Clémentine Houée, Ysée Dumay Duteil, Ludovic Pinette, Woon Ling Hau...
Genre : Drame - Romance.
Origine : France - Belgique - Italie.
Durée : 1 heure 52.
Date de sortie : 6 mai 2009.
Synopsis : En une nuit, Pierre va partager avec sa belle-fille Chloé, ce grand secret qui le hante depuis vingt ans, celui qui le mit face à lui-même, à ses contradictions et à ses choix, à son rôle d'homme et à ses manques. Le secret de cet amour pour Mathilde, pour lequel il n'a pas tout abandonné, choisissant une route plus sûre et plus connue. En une nuit, nous saurons la vie d'un homme qui n'osa pas.
Bande annonce française
"On se met pas à ne plus aimer quelqu’un. On se met à aimer quelqu’un d’autre, peut-être aussi parce qu’il y a de la place..."
4.5
Je l'aimais
Bien que j'adore le livre "Je l'aimais" de Anna Gavalda, je gardais un souvenir un peu mitigé de son adaptation cinématographique. Ayant relu le livre il y à peu, j'avais envie donc de laisser une seconde chance à ce long métrage en le revoyant de nouveau en blu-ray et avec cette fois ci peut être un peu plus de recul je l'espère afin de mieux l'apprécier.
Et ce fut le cas, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film qui ne me touche peut être pas autant que le livre d'Anna Gavalda en lui même mais dont au final j'ai trouvé cette adaptation plutôt réussie. Le scénario écrit par Zabou Breitman et Agnès De Sacy reste assez fidèle au roman, du moins dans son esprit. Si quelques passages sont de parfaits copier coller du livre, les scénaristes ont cependant pris le soin de prendre quelques libertés qui ne sont pas choquante en soit. Ne pouvant plus "lire" les pensées de nos différents personnages, le scénario nous en montre un peu plus, développe un peu plus certaines scènes et c'est peut être dans cette façon de trop nous en montrer que le film est un peu moins efficace à mes yeux car je ne peux m'empêcher de le comparer avec le roman d'origine qui est très fort à mes yeux dans mon ressenti.
Après, ce n'est qu'un simple détail et tout comme le roman, cette histoire prend le temps de se poser. La véritable intrigue qui nous intéresse, la fameuse confidence du beau-père à sa belle-fille vient plus tard. On s'assure avant de bien prendre le temps de nous présenter les personnages, de les placer dans cette intrigue, de chercher à les connaître un peu afin d'avoir un peu d'empathie pour eux et mieux ressentir ensuite la force de la confidence. Tout comme dans le livre, c'est au final une histoire assez banale, une histoire de vie qui sens le vécu et c'est aussi pour cette simplicité et cette crédibilité à mes yeux que cette histoire me bouleverse autant que ce soit en roman ou au cinéma.
D'ailleurs, je comprends aisément que cette histoire (que ce soit en livre ou en film) ne plaise pas à tous. Avec le recul nécessaire, elle est même très très simpliste et c'est vrai que lorsque l'on ressens un besoin d'évasion, ce film à tout pour paraitre trop classique. Cependant, comme pour le roman, cette histoire continue de me parler, de me toucher sans que j'ai envie d'en dire plus, de rentrer dans les détails. On connait l'issue de cette confidence, l'issue de cette histoire puisque dès le début on à fait connaissance avec nos personnages et leurs situations mais pourtant, cela m'as toujours autant captivé et je suis resté à fond dedans jusqu'à la fin, le tout en étant assez ému et bouleversé même si je sais que dans le genre il y à aussi des films beaucoup plus fort c'est juste que l'histoire me parle, me touche et que du coup ma sensibilité vis à vis de ce film s'est retrouvé accentué.
Du côté du casting, j'ai été très sensible aussi aux jeux des acteurs. C'est bizarre d'ailleurs car sur le coup en salles il ne m'avait pas totalement convaincu mais là en revoyant le film, j'étais peut être dans de meilleures conditions mais j'ai plus apprécié leurs prestations. Peut être qu'il me fallait plus de temps pour digérer ce que le roman provoque en moi avant de m'attaquer à ce long métrage mais en tout cas maintenant, je ne regrette vraiment pas de lui avoir laissé une seconde chance car même au niveau de la distribution, j'ai apprécié ce que j'ai vu.
Daniel Auteuil tout d'abord m'as beaucoup touché dans la peau de Pierre. C'est le personnage pour qui j'ai le plus d'affinités. Non pas que je cautionne ses actes, ses paroles, sa façon de vivre (chacun est libre de ses choix de toute façon) mais sa vision de cette histoire m'as paru intéressante. D'ailleurs si le roman s'attarde plus sur les pensées de Chloé, j'ai apprécié que dans cette relecture gentille, le film s'attarde un peu plus sur les pensées de Pierre. Son rôle apparait alors peut être un peu plus comme un "salaud" mais j'ai trouvé que l'exercice fait pour le comprendre sans tenter de le juger plutôt efficace. Daniel Auteuil s'en sors d'ailleurs très bien, j'ai beaucoup aimé son jeu tout en retenu de cet homme qui redécouvre la vie et la passion tout en conservant ses fêlures. La seule scène peut être qui m'as le moins plu, c'est celle où il pleure à la fin et où ses sanglots ne m'ont pas toujours paru très crédible.
Face à lui, on retrouve une Marie-Josée Croze éblouissante en Mathilde. On tombe nous aussi sous son charme et la comédienne l’interprète avec beaucoup de douceur et de conviction je trouve à tel point que ce choix de casting m'as semblé vraiment pertinent. Son personnage ne suis pas de grandes modifications comparés au livre et c'est pas plus mal car on continue ainsi de la trouver énigmatique, mystérieuse et c'est aussi ça qui fait son charme. Dans le jeu de l'actrice, on ressens bien cette passion et cette fraîcheur tout en ressentant son mal être dans l'histoire qu'elle vit. Son rôle est en tout cas très touchant, très émouvant également à mes yeux.
Dans le rôle de la confidente, Florence Loiret-Caille en Chloé m'as bien plu aussi. Pourtant, elle passe une majeure partie de son temps le regard vide et les larmes aux yeux mais son interprétation reste plutôt correcte même si on ressens quand même encore plus la force du roman qui permettait au moins d'habiller son personnage avec ses pensées tandis que là, on ne fait que les imaginer. J'ai pas spécialement eu d'empathie pour elle mais j'ai ressenti sa douleur et je trouve qu'elle à su bien exister le peu qu'on la voit à l'écran face à Daniel Auteuil. Son seul passage qui sonne un peu faux à mes yeux, c'est celui où elle se met à courir en pyjama après avoir constaté qu'elle n'as plus de cigarettes mais c'est déjà un passage dont je n'étais pas fan dans le roman même si là encore, pouvoir lire ses pensées aidé un peu mieux à ne pas être choqué par cette scène mais au contraire à la comprendre.
Concernant le reste du casting, il n'y à pas grand chose à dire car si Chloé est la femme à consoler et par qui la confidence finira par arriver, c'est surtout l'histoire entre Pierre et Mathilde qui nous intéresse. Reste que j'ai quand même apprécié le jeu de Christiane Millet en Suzanne même si on exploite pas beaucoup sa douleur à elle (mais ce n'est pas le sujet en même temps). J'ai bien apprécié aussi le personnage de Geneviève, bien interprété par Geneviève Mnich, et dont une fois encore, j'ai tout de même préféré le traitement dans le roman plutôt que dans ce long métrage ce qui accentue ma préférence même si j'aime les deux œuvres.
Dans la mise en scène, il y à de la tendresse dans la façon de filmer de Zabou Breitman. Cette douceur et cette mélancolie colle bien avec ce sujet même si après, je n'ai pas non plus été épaté plus que ça. Le rythme reste très lent mais ça reste comme dans le livre ce qui fait que ça fonctionne malgré tout lorsque l'histoire nous parle. Après, j’appréciai que le livre se lise rapidement donc c'est vrai que je trouve un peu dommage que le film ait rajouté des longueurs même si je comprends leurs utilités car on rentre encore un peu plus dans l'histoire que Pierre nous raconte.
Visuellement, c'est pas moche donc mais c'est pas transcendant non plus et si j'ai aimé la délicatesse de cette mise en scène, je regrette quand même un peu qu'il n'y ait pas eu plus de prise de risque dans le sens où là, on à l'impression que ça reste assez classique dans le traitement. En même temps, l'histoire est classique aussi, c'est juste un moment de vie et c'est donc pas plus mal qu'il n'y ait pas de surenchère ou une overdose d'effets de style mais j'aurais quand même apprécié que la réalisation se démarque un peu sur certains points surtout au début où tout semble avoir été déjà vu.
Quoiqu'il en soit, les différents décors sont bons. Pierre voyage beaucoup, on aurait pu voyager avec lui du coup mais Zabou Breitman évite de nous montrer des cartes postales pour rester concentrer sur la romance qui nous intéresse. Cela ne l'empêche pas de bien exploiter les différents lieux où on se trouve et notamment en Asie où le temps de quelques scènes, on ressens l'effervescence de cette ville qui bouge tut le temps sans pour autant s'attarder dessus. Le montage se fait lui aussi assez simplement mais on est jamais perdu même avec les ellipses de temps. Je pense juste qu'on aurait peut être pu faire quelque chose d'un tout petit peu plus dynamique.
Quant à la bande originale composée par Krishna Levy, j'ai bien aimé aussi même si là encore, pour que le film se démarque vraiment du lot et pas seulement pour ce que son histoire me fait ressentir, j'aurais aussi aimé un peu plus de risques. La musique colle avec le sujet et la mise en scène mais abuse quand même un peu trop parfois des violons. La musique classique étouffe parfois un peu l'intrigue même si elle reste quand même agréable à écouter. Seule exception, la musique de fin, "Run and hide" chanté par Anna Chalon. Cette chanson est avec le recul, elle aussi un peu classique pour ce genre de film, mais je l'apprécie beaucoup et à su rester dans ma tête même après le générique de fin, sa douceur allant quand bien avec cette histoire.
Pour résumer, je ne regrette vraiment pas d'avoir laissé une seconde chance à "Je l'aimais". Je préfère toujours le roman qui nous permet de plus ressentir les pensées des protagonistes, qui ne nous impose pas la romance visuellement et qui du coup fait plus appel à notre ressenti et à nos émotions mais le long métrage de Zabou Breitman à quand même su me toucher. Loin d'être parfait, cette histoire continue de me parler, de me bouleverser et reste bien interprété par des comédiens qui semblent investi dans leurs rôles. Dommage que la réalisation n'ait pas pris plus de risque mais au final ça reste un beau film que j'aime beaucoup. Je prends plus de plaisir à relire le roman d'Anna Gavalda mais maintenant que j'ai digéré un peu mieux ce dernier, je peux quand même revoir ce film avec beaucoup de plaisir sans pour autant en abuser je pense. Un film classique dans son fond et dans sa forme qui ne plairait sans doute pas à tout le monde, mais une très belle histoire qui me parle et qui fait que je ne suis pas resté indifférent de mon côté.
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