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[quotidien] Isabelle Filliozat – « J’ai tout essayé » : Opposition, pleurs et crises de rage, traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans

Par Consuelo

j-ai-tout-essayeUne petite pensée pour les parents de tout-petits, que je connais, et dont je fais partie…

En bon rat de bibliothèque, je plonge le nez dans les bouquins dès qu’un problème se pose, qu’il s’agisse d’enlever une tache d’un évier ou de décliner un nom commun féminin en serbo-croate (c’est du vécu).

Voici donc la lecture pragmatique du jour concernant les besoins des enfants de 1 à 5 ans. Le principe général de cet ouvrage est d’éclairer le comportement des tout-petits par les dernières découvertes en neurosciences : parce que leur cerveau est en ébullition, que certaines connexions ne sont pas en place, il est difficile de comprendre leurs actes. A la lumière de ces informations, beaucoup de gestes récurrents s’éclairent comme exprimant un besoin qu’il s’agit de combler si l’on souhaite enrayer la spirale infernale punition/pleurs/récidive.

Premier outil très utile : un test pour définir si l’enfant est capable de faire un caprice. Un caprice est défini comme un acte visant délibérément à aller contre la règle édictée par un parent ou un adulte ayant autorité. Pour faire un caprice, il faut que l’enfant soit capable d’identifier une règle et de contrôler ses actes. Ce qu’il n’est pas en mesure de faire tout de suite… Pour savoir s’il en est capable, il suffit de l’observer lorsqu’il joue avec un cube à faire rentrer dans le trou de la bonne forme : s’il ne sait pas l’y faire rentrer sans hésiter, de manière maîtrisée, c’est qu’il n’est pas non plus capable de faire un caprice. D’où : s’il agit à l’encontre de nos attentes, ce n’est pas fait exprès, mais parce qu’un de ses besoins demande à être assouvi. Reste à chercher comment le satisfaire autrement qu’en tapant, cassant, criant….

Deuxième outil : un point sur les raisons qui poussent l’enfant à crier le soir après la crèche/la nounou… L’explication avancée par les auteurs est la suivante : toute la journée, l’enfant subit des stress auquel il réagit en prenant sur lui ; ce n’est qu’en rentrant à la maison, se sentant en sécurité, qu’il s’autorise à décompresser… Oui, vous avez bien compris, maman est un punching-ball ! Car c’est le plus souvent d’elle qu’il s’agit. « Vous êtes le réceptacle privilégié de ses souffrances non parce que vous n’avez pas d’autorité mais parce qu’elle/il est en sécurité avec vous » (p. 37). Malheureusement, l’ouvrage ne propose pas de solution… A part les câlins, le jeu, bref : des manières de rassurer l’enfant et de le consoler de ses malheurs silencieux de la journée.

Autres informations en vrac : mieux vaut dire « stop » que « non », le « non » étant utilisé souvent et amenant à des confusions dans l’esprit de l’enfant ; sécuriser au maximum l’environnement pour ne pas avoir à dire « stop » à tout bout de champ, l’enfant ne comprenant pas qu’on l’encourage à explorer le monde à certains moments et qu’on le lui interdise à d’autres moments ; lui montrer le bon geste après avoir dit « stop » devant le mauvais, cela assouvit son besoin d’apprendre ; formuler des ordres positifs et pas négatifs, les premiers étant plus faciles à comprendre que les seconds.

En effet, la motivation de l’enfant de 1 an à 18 mois est, principalement, le désir « d’explorer ses nouvelles compétences ». Sous le regard bienveillant de ses parents . Lorsque l’enfant fait quelque chose d’interdit en regardant ses parents, c’est pour mieux savoir s’il fait bien ce qu’on lui dit (je tape pour voir si j’ai bien compris le mot « tape » dans la phrase « tu ne tapes pas »). Mieux vaut alors expliquer ce qui est en train de se passer et apprendre un autre geste à l’enfant plutôt que de punir : la punition ne sera pas comprise. Seule la réaction pavlovienne action/conséquence désagréable sera retenue – par le corps, non par l’esprit. Car l’enfant ne dispose, à cet âge, ni de la capacité d’inhiber ses gestes, ni de celle de mémoriser les mots ou de conceptualiser (taper aujourd’hui n’est pas la même chose que taper hier).

De plus, « un enfant de moins de 2 ans ne peut se représenter le futur ». Il n’a pas de repères temporels. Pour lui, 10 minutes ou 2 heures, cela signifie la même chose quand on le dit… Enfin, montrer du doigt sert à désigner, demander, explorer… Un peu à tout en fait ! Ce n’est pas forcément l’expression d’un désir bien défini. Nul besoin de se sentir acculé à y répondre par un don ou un achat…

Et enfin, les auteurs signalent un pic de l’angoisse de séparation entre dix et quinze mois ; seul remède : un objet « transactionnel » qui permet d’emporter ses parents avec soi où qu’on aille, doudou en tête.

Lecture utile, donc, pour le public concerné ; reste à éprouver la fiabilité des informations dispensées en mettant en pratique les conseils judicieusement mis en image. Parce que, pour vous dire mon sentiment, tout cela me semble trop beau pour être vrai. Mais je suis peut-être un peu pessimiste….


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