J'ai hésité à revenir. Je me disais que comme bonne résolution pour la nouvelle année, ça pouvait se tenir : arrêter mon blog. Cinq ans que ça durait, cela finissait par prendre trop de place dans ma vie. Entre le boulot, les gosses et le reste, je n'avais plus le temps, l'énergie, l'envie. Je devais passer à côté d'autres choses plus importantes. Forcément. Oui, c'est une drogue. Malheureusement, je n'arrive pas à m'en désintoxiquer. Je regarde toujours scrupuleusement les agendas de sorties de disques. J'essaie inlassablement de dégoter les concerts pour lesquels on pourra trouver des babysitters. Je fouille le net à la recherche de nouveautés, mais aussi de vieilleries, balancées sur les blogs, les réseaux sociaux, les webzines. Je picore à droite, à gauche, étant rarement aussi heureux que lorsque le hasard me fait rencontrer un nouveau disque/artiste ami. Comme en 2013 où l'année commençait sous les meilleurs auspices avec Aline ou Yo La Tengo. En 2014, pas de révélations en vue, rien de bouleversant à l'horizon et donc, ce curieux sentiment qu'il serait peut-être l'heure d'en finir. Du tuer la musique à papa. Parce 5 ans, c'est un beau chiffre. Cinq ans, c'est bientôt l'âge de ma Lulu. Mais, je ne peux pas lui dire décemment que son père a abandonné. Qu'il a laissé tomber sa passion, ces choses qui améliorent l'ordinaire. Qu'il a préféré continuer sans la partager... Puis, venant avec ce (noir?) désir annuel de tout plaquer, il y a cette rengaine qui me trotte soudain dans la tête. "Je n'ai pas peur de la route. Faut la voir, faut qu'on y goûte..." Bon dieu, "Le vent nous portera", il a raison, le bougre, quoiqu'on puisse penser aujourd'hui du bonhomme ! Bonne année 2014 à tous, que le vent vous porte là où le soleil brille.
Je n'ai pas peur de la route
Faut la voir, faut qu'on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien
Le vent l'emportera
Ton message à la grande ourse
Et la trajectoire de la course
A l'instantané de velours
Même s'il ne sert à rien
[Refrain] :
Le vent l'emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera
La caresse et la mitraille
Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D'hier et demain
Le vent les portera
Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l'atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis?
[Refrain]
Ce parfum de nos années mortes
Ceux qui peuvent frapper à ta porte
Infinité de destin
On en pose un, qu'est-ce qu'on en retient?
Le vent l'emportera
Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
[Refrain]