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L’étonnante mutation de la SACEM

Publié le 16 janvier 2014 par Jeanne Walton

Arrivé il y a un peu plus d’un an à la tête de la grande dame des droits d’auteurs musicaux, Jean-Noël Tronc fait souffler un vent de fraîcheur sur une maison qui en avait bien besoin. A 45 ans, son profil détonne par rapport à ses successeurs et son discours ne laisse planer aucun doute sur sa détermination. Celui qui fût conseiller nouvelles technologies de Lionel Jospin à Matignon, puis patron de la marque Orange, veut que la SACEM se mette toute entière au service des créateurs, de la musique et de sa reconnaissance comme valeur clé de l’économie.

Ses initiatives sont nombreuses et certaines font déjà du bruit. En créant un Panorama des Industries Culturelles et Créatives (lire ici), la SACEM démontre que le secteur de la musique n’est ni un secteur en berne ni un domaine d’activité accessoire pour l’économie. En prenant la tête de ce combat pour la défense de la musique, de ses créateurs et de l’ensemble de la filière, la SACEM retrouve son rôle. Elle rompt nettement avec la critique que certains lui adressent, à savoir n’être qu’au service d’un très petit nombre de nantis de la création.
Ensuite, en mettant en place tout un ensemble de services réunis autour de SACEM PLUS (lire ici), la SACEM organise son soutien aux créateurs notamment ceux qui débutent, qui ont peu de moyens et encore peu d’audience. Du kit carrière pour développer ses chances de se faire connaître, en passant par des tarifs négociés chez des vendeurs d’instruments ou des locations de salle, pour finir par des formations ou des accès facilités aux médias, SACEM PLUS témoigne du souci d’accompagnement des créateurs au-delà de la simple question de leurs droits d’auteurs.
Enfin, les créateurs retiennent dès à présent les progrès effectués par la maison pour gagner en transparence. Les nouveaux feuillets par lesquels les droits sont reversés sont plus simples, mieux organisés, plus lisibles que les versions précédentes. Un changement marquant qui devrait en appeler d’autres.

Les chantiers de transformation sont nombreux et les défis aussi. A l’heure où l’Europe s’interroge sur le futur des droits d’auteurs, la SACEM veut peser dans un débat qui, s’il tourne mal, pourrait priver les créateurs de leurs moyens et donc priver la musique de ses créateurs. Un enjeu culturel mais aussi économique qui n’a rien d’accessoire. La bataille ne fait que commencer et la SACEM nouvelle génération aura besoin d’atouts et de force pour faire face à tous ces défis.


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