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Une parisienne en 1913

Publié le 16 janvier 2014 par Cameline

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Une jeune femme se prépare pour partir en voyage. Son appartement est envahi par les malles et les caisses à chapeaux.


"Il y a la grande, la haute malle-armoire où, dût-on voyager un an de suite, les robes ne s'abîmeront jamais. Celle-là est pour les robes habillées et délicates, les manteaux du soir vaporeux.

"Sa malle commode vient ensuite avec ses tiroirs d'où il est inutile de sortir les gants, les mouchoirs, les voiles, etc., chacun de ces accessoires ayant sa place indiquée.

"Il y a aussi la malle à linge, choisie parmi les grandes malles plates d'ancienne mémoire. Elle a tendrement fait placer sous ses yeux, dans la monumentale caisse à chapeaux, grands et petits couvre-chefs parmi lesquels il en est qu'elle aime plus qu'aucune robe, tant ils savent donner à sa physionomie de charme et de mystère. Pas un voile, pas une paire de gants qui n'aient été disposés là ou là sans qu'elle l'ait voulu. Dans son petit buvard de lit en marocain violet, assorti à son bagage, elle a mis elle-même les flacons de son nécessaire ; elle s'est amusée à tous ces menus détails qui vont aider à lui créer loin de chez elle une atmosphère toute personnelle.

"Ses photographies, sa pendulette, et tant d'autres choses encore, elle a tout choisi, tout emballé, jusqu'à son service à thé de voyage qui lui permet, aux jours de rêverie mélancolique, de rester dans son appartement seule avec ses regrets te ses espérances."

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Dans le train, elle "s'installe dans le compartiment." Elle met sous ses pieds son nécessaire, "pour se caler durant le trajet, elle a sorti de son "Hold-all" un coussin de maroquin souple, ses livres, une boîte de bonbons aux fruits et des gants de renne à manchettes larges.

"Son chapeau placé dans le filet sous un grand mouchoir de soie, a été remplacé sur sa tête par un voile de dentelle noire, noué sous la nuque, et appelé à préserver ses cheveux de la poussière.

"Sa couverture de voyage est en velours mi-velours, mi-peluche, du ton du maroquin des sacs, est placée à côté du long manteau en tissu anglais, précieux à l'heure de l'arrivée tardive.

"On ferme les portières, les journaux pris hâtivement volent par le compartiment, le coup de sifflet a fait glisser le train silencieusement le long des maisons à jardinet et des grands immeubles en falaise qui font aspirer aux grandes vagues de collines, aux prairies.

"Son sac à main d'un violet de "violette des bois" posé sur ses genoux, une mains sur les yeux, la voyageuse parâit rêver."

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Source : Les jardins de la mode nouvelle, 1913 (gallica.bnf.fr - La bibliothèque nationale de France)


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