Me réjouissant de (re)découvrir la pièce de Shakespeare, je suis sortie du théâtre avec une sensation mitigée. D’ordinaire, j’apprécie beaucoup les approches inattendues des mises en scènes de Nicolas Briançon, lequel cette fois ressuscite le drame dans le Vérone des années 1950. Pourquoi pas !
Le texte adapté laisse en revanche poindre quelques vulgarités : les échanges manquent d’élégance et tombent à mon sens parfois dans le populaire gras.
La jeune génération d’acteurs ne m’a pas impressionnée outre mesure excepté Mercutio, l’ami de Roméo, incarné par Dimitri Storoge qui a pleinement investi l’espace par sa présence et son charisme. Ana Girardot — qui ne savait pas très bien son texte — manquait considérablement de crédibilité dans son interprétation d’adolescente naïve dont on ne percevait pas — ou peu — la profondeur des sentiments, cœur du rôle d’amoureuse de Juliette. Roméo, Niels Schneider, la soutient sur scène par une présence qui relève un peu le niveau de l’échange entre les deux personnages.
La "vieille garde" de comédiens valait en revanche le détour : Frère Laurent (Bernard Malaka) et Le Prince (Pierre Dourlens) émergeaient dans l’espace théâtral : de la force, de la présence et de la justesse dans le jeu !
En synthèse : qualité de la distribution bien en dessous de l’importance de Shakespeare et quelques longueurs dans la seconde partie : je ne retiendrai donc pas cette pièce comme moment inoubliable de l’année…
A bon entendeur…