Les premières pages de ce livres m'ont emballée. J'y retrouvais la fantaisie des romans de Arto Paasilina, le même air de liberté, le même type de personnages farfelus, le même esprit d'entraide et de solidarité qui anime ses personnages.
Allan, ancien artificier et spécialiste en bombes de toutes sortes, lassé de la vie débilitante qu'il mène dans une maison de retraite, s'évade le jour de ses cent ans et part à l'aventure. En chemin, il va vivre des expériences toutes plus improbables les unes que les autres et côtoyer des personnages hauts en couleur. En alternance, le parcours de sa vie incroyable est raconté : ses pérégrinations à travers le monde, d'un continent à l'autre, ses rencontres avec les plus grands de ce monde... Au passage, l'auteur nous offre un récapitulatif très abrégé de l'histoire du XXème siècle dont Allan est un témoin privilégié.
Un roman qui a tout pour être passionnant : drôle, rythmé, bourré de trouvailles originales... Et pourtant, au bout de quelques chapitres, je me suis lassée. Trop de fantaisie tue la fantaisie. Au bout d'un moment, les anecdotes invraisemblables s'accumulent et deviennent un brin répétitive, l'effet de surprise disparaît et on finit par comprendre les ficelles que l'auteur a semblé utiliser pour tenir son lecteur en haleine. Un roman léger et, avant tout, distrayant.
premières phrases : "On se dit qu'il aurait pu se décider avant et qu'il aurait du avoir au moins le courage de prévenir son entourage de sa décision. Mais Alla Karlsson n'avait jamais été du genre à réfléchir longtemps avant d'agir.
L'idée avait donc eu à peine le temps de germer dans l'esprit du vieil homme qu'il avait déjà ouvert la fenêtre de sa chambre située au premier étage de la maison de retraite de Malmköping dans le Södermanland, et qu'il s'était retrouvé debout sur la plate-bande dans le jardin.
L'acrobatie l'avait un peu secoué, ce qui n'avait rien de très étonnant, vu que ce jour-là Allan allait avoir cent ans. La réception organisée pour son centenaire, dans le réfectoire de l'établissement, commençait dans une heure à peine. L'adjoint au maire lui-même était invité. Et le journal local avait prévu de couvrir l'événement. Tous les vieux étaient évidemment sur leur trente et un, ainsi que le personnel au complet avec Alice la Colère en tête de peloton.
Seul le roi de la fête allait manquer à l'appel."