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Retour intime sur les années de plomb……..en Italie!

Par Citoyenhmida

L’Italie a aussi connu ses “années de plomb“!

Durant cette période, qui couvre les décennies 1970 et 1980, l’Italie a été le théâtre d’une très intense activité terroriste menée par des organisations d’obédience extrême, soit de l’extrême droite néofasciste soit de l’extrême gauche anarchiste. qui ont perpétré environ six cent actions terroristes, provoquant la mort de plus de 360 personnes.

Si l’on se souvient encore de l’assassinat par les Brigades Rouges en 1978 d’Aldo MORO, le leader de la Démocratie Chrétienne enlevé puis abattu et abandonné dans le coffre d’une voiture, on oublie que la spirale de la violence des années de plomb italiennes a commencé par l’attentat à la bombe perpétré sur la Plaza de la Fontana à Milan le 12 Décembre 1969  qui fit 16 morts et 88 blessés.

Ce tragique événement a marqué pour les italiens en général “la fin de l’innocence” : ils savent que désormais ils sont entrés dans de qu’ils appelleront plus tard “une guerre civile de basse intensité“.

Dans ce magma politico-social où les protagonistes de tous bords se livreront à une lutte sans merci  – anarchistes, néo-fascistes et pouvoir en place – un drame personnel se nouera autour du commissaire de police Luigi Calabresi, accusé d’avoir défenestré lors de l’enquête un des présumés coupables de cet attentat, l’anarchiste Giuseppe Pinelli.

L’accusation, sans aucune preuve concrète, portée  contre le commissaire Calabresi s’est transformée en une véritable cabale orchestrée par les gauchistes dans la presse et l’opinion publique et qui a abouti, deux ans plus tard, à l’assassinat du  policier.

Cet assassinat reste longtemps impuni et même quand les tribunaux ont fini, sur le témoignage d’un repenti, par désigner les coupables, le doute a subsisté dans l’esprit de nombre italiens.

Dans “SORTIR DE LA NUIT“, édité en 2009 par  Arnoldo Mondadori Editore et sorti dans sa version française en 2010 chez GallimardMario  CALABRESI,  fils du commissaire assassiné et journaliste à LA STAMPA, puis à LA REPUBLICA, a voulu revenir sur l’affaire.

sortir de la nuit

L’approche qu’il a privilégiée, personnelle  et intime, remue des souvenirs douloureux d’un gamin qui a perdu son père alors qu’il n’avait que deux ans, qui a grandi dans une ambiance hostile à la mémoire de son géniteur. Elle s’élargit au cas d’autres victimes des années de plomb et non  plus aux seuls responsables.

L’auteur se penche aussi sur le problème de la mémoire et du rôle de la justice, tout en restant très proche des principaux protagonistes de la tragédie de la famille Calabresi, son épouse et ses trois enfants, leurs parents.

Mario Calabresi en profite pour traiter le cas d’autres policiers et carabiniers tués durant cette période noire de l’histoire de l’Italie, notamment le sous-officier Antonino Custrà, tué cinq ans après,  à quelques centaines de mètres de là où  tomba le commissaire.

Le cas des anciens terroristes, reconvertis dans la politique et investis de mandats électifs ou de postes importants, est également traité par l’auteur.

Écrit dans un style dépouillé, et construit de façon apparemment confuse, du fait des flash-backs, des divers sujets abordés et des différents points de vue choisis, l’ouvrage de Mario Calabresi, malgré son format réduit – à peine 125 pages dans le texte original – se révèle d’une lecture ardue et  âpre, la douleur étant encore vive, des décennies plus tard,  malgré le désir de pardon exprimé par l’auteur.

Pourtant, je vous le recommande vivement.

P.S. : Pour ceux qui lisent l’italien, il existe une édition partielle de ce livre sur GoogleBook. L’intérêt est encore plus fort de l’aborder  dans sa version originale.


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