Magazine Cinéma

Vidéos de gaming « sponsorisées » sur YouTube : We love you!

Par Repostit @S2PMag

Après le mini-scandale Xbox ONE – Machinima – Youtube, et bien que ce genre d’agissements n’aient, relativement aux pratiques marketing actuelles, rien d’étonnant, voilà que font surface d’autres « arrangements » pour les Youtubers. Cette fois-ci, ce sont ceux de EA. Qui paye, d’ailleurs, mieux…

godfath Vidéos de gaming sponsorisées sur YouTube : We love you!

On savait bien qu’objectivité et condition humaine étaient incompatibles. Non?

Que penser de cette déferlante, qu’en d’autres domaines d’une vie moins « digitale », on nommerait purement et simplement corruption? Faire de la publicité, et la présenter comme telle, semble devenu moins rentable pour certains que de rétribuer des YouTubers relativement au nombre de vues de leurs vidéos.

Avec le web 2.0, ces grandes entreprises ont du constater que les communautés de fans, après avoir été brièvement perçues comme un outil de communication  gratuit, ont fini par être incontrôlables, avec des réflexion ne favorisant pas la vente de leurs produits, dans ce cas, leurs jeux vidéo. Cette liberté du journalisme citoyen ne plait pas. Et à l’heure où YouTube, qui est présent jusqu’au sein même des dernières consoles, aux côtés des promotions publicitaires adjacentes à notre bibliothèque de jeux, ce besoin de contrôle de la communication devient visiblement de plus en plus pressant.

Pour la presse « traditionnelle », les canaux informatifs habituels se résument le plus souvent à des communiqués, taillés sur mesure, par une armée de ceux qu’on nomme PR, deux lettres qui devraient signifier « relations publiques ». Sous cette appellation se cache simplement le bras masqué du marketing, qui formate sa publicité d’une autre manière, lui donnant un ton qui sonne comme de l’info. Libre ensuite aux médias de se servir de ces informations, ou non. Médias qui ont également la possibilité de réaliser un test, et de décortiquer, par exemple, un jeu vidéo. Mais cela devient de plus en plus une pratique « indésirable », parce que apte à souligner tant les défauts que les qualités. Pour preuve, il y a encore quelques années, en s’annonçant comme magazine/site web JV, il était d’une simplicité déconcertante d’obtenir des jeux en test, qui plus est 15 à 20 jours avant sortie. Actuellement, si (et seulement si) les jeux sont envoyés pour passer à la moulinette du testeur, ils n’arrivent, étrangement, qu’une à deux semaine après la disponibilité sur les étals. Une période qui équivaut à celle ou la majorité des ventes se font. Il est possible, néanmoins, de trouver des tests, même en exclusivité, sur quelques sites et magazines. Ceux qui ont un contrat commercial avec un éditeur, naturellement. Et étrangement, courant après l’exclu et les clics, d’autres publications font un copier-coller de ces articles, au lieu d’attendre d’avoir pu réellement tester le jeu, ou de ne carrément pas en parler…

Ce qui est tout de même surprenant, avec les derniers NDA (accords de non-divulgation) de EA, apparus sur NeoGaf, c’est que leurs directives sont telles qu’on ne peut les percevoir que comme de la corruption. Il nous est déjà arrivé de signer des NDA, portant, le plus souvent sur des codes de jeux non-finalisés, demandant de ne pas diffuser de vidéo, ou de tenir en compte que le titre n’est pas en version finalisée et que certains bugs et défauts sont présents. Avec en prime un embargo pour publication. Une pratique qui semble fair-play dans ces cas-là, puisqu’il ne s’agit pas du produit final.

Mais si vous prenez le temps de lire les conditions réclamées par EA dans les NDA fuitées sur NeoGaf, demandant de présenter tel ou tel point, et surtout, de ne pas parler de bugs et autres défaillances, il devient impossible d’exprimer les défauts d’un jeu, sous peine de se voir exclure du programme de rétribution. Et les blockbusters de l’éditeur sont tous présents, avec un CPM entre 3 et 5 fois supérieur à ce que proposait Machinimia pour la Xbox ONE.

On s’est même dit, en rigolant doucement : « faisons une vidéo pour souligner, à l’inverse, tous les défauts ». Oui. Sauf qu’avec la nouvelle politique YouTube et les restrictions relatives aux droits sur le contenu, le simple fait de mettre en ligne un extrait de jeu d’un éditeur peut être retiré, sur simple demande…

La prochaine fois que vous verrez une super vidéo de let’s play qui ne pointe aucun défaut d’un jeu, pensez y, peu importe son éditeur.

Ce qui s’avère un divertissement pour certains est, pour d’autres, un business juteux qui doit continuer à rapporter. A tout prix!

Inspiration : NDA EA/NeoGaf

Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis et venez en débattre sur le Forum.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Repostit 4633 partages Voir son profil
Voir son blog