J’ai découvert le blog de Marguerite un peu par hasard … enfin pas vraiment. Cette belle espagnole « likait » souvent mes billets sur la page Facebook de Writer Forever (mon site internet). Lorsque j’y ai lancé un petit jeu concours pour gagner un exemplaire de Finding Your Feet In Chicago, elle a participé et … elle a gagné. Par la suite, elle a écrit un super article sur mon livre qui a fait un vrai petit buzz. Cette semaine, elle me tague sur un sujet qui me concerne beaucoup : l’expatriation. Je ne pouvais que lui répondre.
1/ Expatriée toute seule ou expatriée par amour ?
Je me suis expatriée par amour. Mais non pas pour aller m’installer définitivement ailleurs, cela aurait été trop simple. Le métier de mon mari suppose que nous déménagions en moyenne tous les trois ans à l’étranger avec un retour / séjour de trois ans en France tous les six ans. Pour résumer, nous passons deux tiers de notre vie à l’étranger et un tier en France.
2/ Depuis combien de temps es-tu de l’autre côté de chez toi…J’ai commencé mon parcours d’expat en 1999 ! Je vis en Chine depuis l’été 2012, après les Etats-Unis (2008 - 2012), un saut de puce en France (2005 - 2008) – et je dois dire au passage que le retour au « home sweet home » n’a pas été si sweet que cela, du moins au début – le Sri Lanka (2002 - 2005) et la Norvège (1999 – 2002).
3/ Quels sont les mets qui te manquent le plus de ton pays d’origine ?Ce ne sont pas les mets qui me manquent le plus car on peut toujours s’arranger, c’est la convivialité d’un repas avec des amis et l’ambiance que cela génère. Bref, les gens me manquent beaucoup plus que la nourriture.
4/ Vis-tu à l’heure de ton pays d’accueil ou à l’heure de ton pays d’origine ?Autant aux Etats-Unis, je vivais vraiment à l’américaine (sauf pour la nourriture et les repas !), autant en Chine, je ne sais pas pourquoi mais j’ai du mal …
5/ Une chose, un objet que tu as toujours trimballé au long de tous tes voyages…Mes meubles, mes livres … en fait « tout » car nous avons fait le choix de toujours « tout » prendre avec nous. Nous déménageons si régulièrement que nous souhaitons garder un fil conducteur à notre vie de nomades des temps modernes. Je pense que procéder de la sorte facilite les transitions. Par exemple, cela permet à mes filles de savoir qu’elles vont retrouver leurs chambres telles qu’elles les connaissent mais juste dans une pièce différente, dans un nouvel appartement, une nouvelle ville, un nouveau pays. Cela crée un peu de constance dans leur vie. Bref, c’est notre fil d’Ariane. Vous remarquerez que je mets « tout » entre guillemets car les déménagements nous permettent de ne pas accumuler de l’inutile. En revanche, je garde jalousement les livres en français (les miens et ceux de mes filles) car je ne sais pas à l’avance si j’en trouverai facilement dans le pays où je vais atterrir.
6/ Te sens-tu étrangère une fois par jour, une fois par semaine, de temps en temps, jamais.En Chine, tous les jours, principalement à cause de la langue que je ne maîtrise pas … et tout le reste !
7/ Songes-tu à un éventuel retour "chez toi" ?Normalement, je rentre « pour un certain temps » en France au cours de l’été 2015.
8/ Justement, que signifie pour toi l’expression "chez soi" ?Je me sens chez moi là ou ma famille au sens très réduit (mon mari et mes deux filles) se trouve. Aujourd’hui, chez moi, c’est à Shanghai et nulle part ailleurs, ce qui peut sembler très contradictoire, n’est-ce pas !Apres toutes ces années à l’étranger, « la maison » avec un grand M est une notion très ambivalente pour moi. Il est parfois difficile de faire comprendre cela à mon entourage en France pour qui « chez moi » cela doit être en France. Ce n’est pas si simple que cela. Désormais chez moi c’est aussi un petit peu à Oslo, à Colombo, à Chicago, (pour la rime en « O » on ne l’a vraiment pas fait exprès !) et aussi à Shanghai (si on commence une rime en « aille », je crains le pire !).
9/ Quelle est la leçon que tu tires, pour l’instant, de ces années d’expatriation ?Je martèle sur mon blog et ailleurs que pour s’intégrer dans une culture différente, il faut apprendre la langue du pays. En Chine, je me rends compte que c’est quand même un chouïa compliqué même si on y met vraiment du sien. Alors, je bidouille, je m’adapte et j’essaie de trouver d’autres moyens. Bref, expatriation rime avec adaptation, toujours et encore mais aussi et surtout avec résilience. Vivre à l’étranger forge le caractère.
10/ Réponse à cette question que j’oublie de te poser et à laquelle tu voudrais tellement répondre…Dans la vie, je suis écrivain et rédactrice indépendante. J’adore mon métier. Alors, si vous souhaitez en savoir davantage à ce sujet, je vous recommande de visiter mon site internet : Writer Forever. Eh oui, j’ose me faire de la pub, car on n’est jamais mieux servi que par soi-même et parce qu’il n’y a pas que l’expatriation dans ma vie !
Merci Marguerite pour ce tag fort sympathique.
Source illustration : Free Digital Photo