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Monsieur OPTIMISTE

Par Apollinee

Monsieur OPTIMISTE 

 Un titre qui fleure les collections enfantines à la Roger Hargreaves...

Un propos qui, sous le couvert de la fraîcheur, de la sobriété et d'une enquête méthodique sur ses origines familiales, rend bel hommage à la personnalité énigmatique et attachante du père de l'auteur, Chaïm Berenbaum, pharmacien, concepteur de potions miraculeuses.

Juif polonais,   constamment "persuadé de l'avenir radieux de la planète", celui qui se fera appeler Hubert Berenboom arrive en Belgique en 1928,  décroche diplôme de pharmacien et épouse la superbe  et opiniâtre Rebecca Bieniakonski , de 8 ans sa cadette. Sauvé de la persécution juive durant la guerre par emprunt de l'identité bien belge de Janssens et celui de multiples cachettes,  le couple donne naissance en 1947 à Alain, leur fils unique.

" Alors dites-moi comment je m'appelle. Et de qui je suis vraiment le fils?  Je me console en pensant que de tous les Berenbaum, je suis le Berenboom préféré de mon père. Berenbaum, une famille avec une identité à géométrie variable"

Décidé à s'en tenir scrupuleusement aux faits avérés d'un passé qui lui a été largement tu, Alain Berenboom invite le lecteur au coeur de sa quête identitaire, religieuse, au coeur palpitant  d'une histoire familiale, nourrie d'amour, de  souvenirs rares et  émouvants,  de paradoxes, d'énigmes et de supputations. Il use, pour ce faire, de son talent d'enquêteur, de conteur et cette simplicité joviale qui rendent la lecture de son témoignage particulièrement attrayante.

 Un Prix Rossel largement mérité

Monsieur OPTIMISTE,  Alain Berenboom, récit, Ed. Genèse, oct. 2013, 242 pp, 22.5 €

Billet de faveur

AE : Votre naissance, la flamandisation du patronyme Berenbaum  intègrent pleinement le couple de vos parents en leur terre d’élection. Une intégration que votre maman opérera tout aussi  farouchement par le biais de la table…

Alain Berenboom : Lorsque mes parents à la fin de 1941, furent obligés de se cacher pour échapper aux rafles, ma mère se lança dans une activité littéraire surprenante: elle écrivit un livre de recettes de cuisine. Des recettes de cuisine plus belge que nature, qui nécessitaient, pour leur préparation, des ingrédients absolument impossibles à trouver en pleine guerre et surtout dans la situation dans laquelle ils survivaient.

C'était le message que ma mère avait jeté à la mer: son appartenance à la Belgique par l'estomac."


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