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Gros Calin de Romain Gary

Par Sylvie

ROMAN- THEATRE

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Publié en 1974 sous le pseudonyme d'Emile Ajar

Depuis la lecture de La vie devant soi et de La promesse de l'aube, je considère Romain Gary comme l'un des écrivains français  les plus brillants et les plus attachants de la deuxième moitié du XXe siècle.

C'est donc tout naturellement que je suis allée voir la semaine dernière Gros Calin, joué au Théâtre de l'Oeuvre à Paris. Et j'y ai retrouvé le même talent, le même ton tragi comique que dans les deux autres opus. Par contre, là où les deux autres romans exaltaient la générosité (la maternité et les liens intergénérationnels), ce dernier montre une profonde solitude et un malaise certain régissant les relations humaines...

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Gros Calin est un...python recueilli en Guyane par Monsieur Cousin, fonctionnaire vivant seul chez lui. Au moins, ce python lui fait de gros calins et lui montre de l'affection contrairement à ses semblables, femmes et collègues de bureau.

Monsieur Cousin va nous raconter ainsi sa vaste solitude. Et c'est encore plus compliqué quand on a un gros python dans les bras ! Une bonne occasion de Romain Gary (Emile Ajar) d'épingler tous les travers de la société, en particulier le racisme. Le python est la figure de l'autre, de l'immigré alors...

Comme d'habitude, Gary ne fait pas dans la dentelle et il nous livre quelques scènes truculentes qui auront bien choqué à l'époque la société bien pensante. Les prostituées qui lui nettoient le C..., et auss le python, métaphore sexuelle qui effraie la femme de ménage portugaise, la police et la femme du voisin alors qu'il passe dans les canalisations !

Monsieur Cousin a des vues sur Madame Dreyfus, elle aussi guyanaise, mais n'ose pas lui avouer son amour.

Monsieur Cousin fantasme-t-il ? Le python n'est-il qu'une métaphore de son sexe ? De ses bras ui veulent enlacer ? C'est peut-être après tout le cas puisque dans son monologue, il s'identifie de plus en plus au serpent...

Un monologue magique, un texte surprenant. A découvrir.


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