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Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Publié le 26 janvier 2014 par Chatquilouche @chatquilouche
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Pete Townshend

Récemment, j’ai écouté la version audio de l’autobiographie du musicien Pete Townshend, intitulée Who I Am : A Memoir, qui fut publiée chez Harper Collins en 2012.

J’ai opté pour cette version pour la principale raison que le livre est lu par Townshend lui-même.  Et ce fut une excellente décision de ma part ; marqué tantôt par de légers rires, tantôt par des larmes dans la voix, le récit prend complètement vie dans la bouche de son auteur.

Depuis l’adolescence, je suis amateur de Townshend et de son fameux groupe rock, The Who.  Son histoire, je la connais ; je l’ai lue en pièces détachées dans des milliers d’articles, dans des pochettes de disques ; je l’ai vue dans des dizaines de documentaires.  Le puzzle de ses frasques, ses drames, et ses coups de génie s’est constitué au fil des ans dans mon esprit.  Mais le tout était jusqu’à présent incomplet.

Je désirais avoir son point de vue sur toutes ces histoires que j’ai lues à son propos.  Je voulais me faire raconter, pour la millième fois certes, la genèse de mon album préféré, Tommy, à la différence cette fois-ci qu’elle serait racontée par son auteur.  Je voulais connaître le fin fond de ces allégations de pédophilie qui ont hanté Townshend au début du 21e siècle et ont fait de lui l’ennemi public numéro 1 pendant un moment.   Je voulais connaître ses pensées sur l’amitié profonde (marquée par d’innombrables conflits) qu’il entretient depuis l’adolescence avec le chanteur Roger Daltrey.  Ainsi que ses impressions sur les décès prématurés de ses comparses Keith Moon et John Entwistle.

Et j’ai eu tout droit à tout ça, et plus encore.  Raconté avec son fort accent anglais, avec sa voix parfois pleine de force, mais souvent fragile, et ses émotions à fleur de peau, ce récit d’environ 18 heures que j’ai écouté en plusieurs parties, principalement lorsque j’allais courir à l’extérieur, m’a totalement passionné.   Un récit qui va de sa naissance (à la fin de la Deuxième Guerre mondiale) aux premiers succès de The Who dans les années 60 en passant par sa vie de famille trouble, ses ambitions démesurées d’artiste incompris, ses relations toxiques avec de mauvais amis et les nombreux problèmes liés à la drogue et l’alcool.

Être un fan de The Who et/ou de l’artiste qu’est Pete Townshend est probablement un prérequis pour apprécier le livre, qui plonge au cœur de l’existence d’une rock star qui a eu au moins autant de vies qu’un chat, et qui se décrit sans fard, de la manière la plus honnête qui soit.  Quoique c’est à la base une histoire d’homme, l’histoire d’un homme simple qui fut à la recherche de lui-même toute sa vie, une histoire à laquelle bien des gens peuvent s’identifier.

C’est l’histoire d’un homme lucide, conscient de ses nombreux défauts, de ses torts, mais également de sa valeur en tant qu’artiste.  Un homme qui ne mâche pas ses mots (il ne l’a jamais fait en 50 ans de carrière !) qui parle avec une grande ouverture de la vie sur la route, du parcours intérieur de l’artiste qu’il est, de ses (très nombreuses) aventures extra-conjugales, de ses lacunes comme parent, des abus qu’il a subis alors qu’il était lui-même enfant, etc.

Si j’avais quelques réserves à émettre, ce serait attribuable au fait que Townshend passe un peu rapidement sur certains sujets et événements sur lesquels j’aurais souhaité qu’il précise davantage.  Il tourne parfois les coins ronds.  Ceci étant dit, son récit couvre plus de 65 ans de vie et offre déjà énormément de détails, ce qui n’est pas une tâche simple !

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Si vous êtes à l’aise avec la langue anglaise et que ce livre vous intéresse, je vous invite à opter pour la version audio, qui est selon moi la meilleure façon de vraiment apprécier et vivre ce récit.  L’émotion y est sincère, pure, bien réelle.  Pour tout dire, j’ai eu la gorge nouée à quelques passages du livre, notamment lors de la lecture des remerciements à la fin.  Oui, les remerciements !

Je n’ai jamais été adepte des livres audio auparavant, mais celui-ci m’a prouvé que certains pouvaient être très efficaces en offrant une expérience humaine unique !

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et

Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…
decinéma. Ila fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


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