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Projection à partir de la situation actuelle

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Le 7 mai 2013, le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie commandait au Muséum National d’Histoire Naturelle une mission d'expertise collective scientifique sur “L’Ours brun dans les Pyrénées.

Extrait de la 4 ème partie : Viabilité de la population actuelle dans les Pyrénées

Projection à partir de la situation actuelle

La dernière analyse de viabilité a été réalisée en 2010 à partir des données collectées entre 1996-2009 (Quenette et al. 2010). Il s’agit d’un modèle purement démographique pour lequel la population d’Ours bruns est structurée en classes d’âges pour les 2 sexes, les 2 noyaux de populations étant considérés comme indépendants.
Les résultats montrent qu’en absence de renforcement la population centrale n’est pas confrontée à un risque élevé d’extinction à moyen terme (Pext=9% dans 25 ans) et que ce risque augmente à plus long terme (Pext=17% dans 50 ans). Pour chaque noyau, différents scenarii de réintroduction dans un proche avenir sont examinés avec le risque d’extinction et la taille de la population médiane dans 50 ans

Scenarii-renforcement
* au moment de la rédaction du rapport le sexe des 2 oursons nés en 2009 n’était pas encore connu. Une approche conservatrice a donc été choisie en considérant qu’il s’agit de 2 mâles. Après analyses génétiques, il s’avère que ce sont 2 femelles. Les probabilités d’extinction mentionnées sont donc surestimées.


La situation est donc très contrastée entre les 2 noyaux.
Virtuellement éteint puisqu’il  n’y a plus que des mâles, le noyau occidental nécessiterait le lâcher de 10 femelles et 5 mâles, et le noyau central 5 femelles pour respecter le critère d’extinction inférieur à 5% dans 50 ans. Un travail récent est en cours (Chapron et al., non publié) pour évaluer à la fois les facteurs d’ordre démographique et génétique sur l’évolution de la population

Tendance-taille-consanguinite

Il s’agit d’un modèle individu-centré, stochastique qui inclut la génétique à partir du pédigrée des individus détectés dans les Pyrénées centrales entre 1996-2012. Les résultats montrent qu’en absence de réintroduction si la consanguinité augmente, elle ne constitue pas un risque à court terme. Par contre elle devient significative (valeur proche de 0.2) à l’horizon de 10-15 ans.
Certains risques peuvent cependant être immédiats du fait de la variance de consanguinité. Les données les plus récentes suggèrent qu’on s’attend à des problèmes surtout liés à des mutations récessives à effets forts (Charlesworth & Willis 2009) et donc à des effets instantanés. Si l'étude en cours de Chapron et al. suggère que les effets ne se feront sentir que dans 15 ans, c'est peut être que des allèles à faibles effets ont été privilégiés, dans ce cas, à très court terme, ils peuvent être considérés comme optimistes. L’étude de Chapron et al. (pas encore publiée) montrerait également que le risque d’extinction du noyau central resterait faible à moyen terme (10-15 ans) en absence de réintroduction.
Il est actuellement difficile d’évaluer l’effet qu’aurait la perte du noyau occidental sur le noyau central. De nouvelles analyses sont nécessaires. En théorie, les modèles de métapopulation montrent que cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur le maintien de la population d’Ours bruns dans les Pyrénées (Hanski 1999).

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