Dégustation de vins de la Côte-Rôtie : millésimes 2006 et 2007 à l’aveugle (fin)

Par Daniel Sériot

Les lecteurs anglophones pourront lire les chroniques du blog en anglais, avec 72 heures de décalage, ici ( http://www.webflakes.com/diary-of-a-lover-of-the-right-bank.html)

Avec les commentaires d’aujourd’hui s’achève le récit de cette dégustation à l’aveugle. La cuvée  « Les Rochains » 2006 de Gérard et Christophe Bonnefond était marquée par un élevage rédhibitoire, et apportait beaucoup d’amertume et d’astringence au vin qui laissait entrevoir discrètement qu’il était bien né. Le lendemain le phénomène s’était accentué, et le vin était devenu imbuvable. Nous regoûterons une autre bouteille ultérieurement. La Côte-Rôtie de Jamet était superbe, du même niveau à l’aveugle que le vin de Simon Maye. La dégustation, bouteille découverte, après la séance, nous a même permis de constater qu’elle était un petit cran au dessus du vin suisse( par comparaison des deux vins simultanément )

Un ami m’a fait part que mon avis nuancé qui laissait entendre que le millésime 2006 était légèrement supérieur à 2007 en appellation Côte-Rôtie n’était pas le sien, et qu’il pensait l’inverse, en comparant en dégustation la vingtaine des meilleurs cuvées parcellaires des producteurs les plus qualitatifs. Je ne l’ai pas démenti, n’ayant pu faire la même dégustation. Il m’a néanmoins confirmé que le millésime 2007 était moins homogène que 2006. Les quelques bouteilles (2007) que nous avons dégustées lors de cette séance semblent bien aller dans ce sens

Classement

1 ex-aequo : Simon Maye syrah vieilles vignes 2006 et Côte-Rôtie Jamet 2006 : noté 17

3 Villard : Le Gallet blanc 2007 : noté 16,33

4 Delas : Seigneur de Maugiron 2007 : noté 15,58

5 René Rostaing : Côte-Rôtie 2006 : noté 15,41

Gérard et Christophe Bonnefond : Les Rochains 2006

Le nez légèrement réduit est marqué à l’aération par un élevage appuyé qui domine des fruits noirs, nuancés des notes florales et poivrées. La bouche est assez veloutée en attaque et bien charpentée, les sensations boisées masquent encore discrètement les fruits. La finale est caractérisée par un élevage exacerbé qui apporte beaucoup d’amertume et d’astringence. Note plaisir 13, moyenne du groupe 12,75. Une déception sur cette bouteille.

Domaine Jamet : millésime 2006

L’olfaction est avenante et ouverte avec des arômes de sureau, de cassis, d’épices variées (dont le poivre) et de fringantes violettes, et des notes de très léger élevage. La bouche offre des tannins élégants et mûrs, finement texturés enrobés par une chair de bon aloi, les sensations sont ascendantes, le milieu de bouche est corsé, plein, d’une bonne densité, d’un séduisant velouté de texture, rehaussé de fruits purs, intenses et frais. La finale est longue, très veloutée, fraîche, précise, assez puissante, savoureuse (fruits noirs, épices, et violettes très pure). Note plaisir 17,5, moyenne du groupe 17