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La maison aux esprits

Publié le 30 janvier 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Lorsque Stéphanie a proposé une lecture commune autour de La Maison aux esprits, j'ai sauté sur l'occasion. Figurez-vous que ce roman d'Isabel Allende était dans ma PAL depuis environ 10 ans. 

La maison aux esprits

Cet immeuble de l'avenue Rapp doit bien abriter quelques esprits

Ce roman est une véritable saga familiale narrée par Esteban Trueba et sa petite-fille Alba de Satigny. Les présentations commencent avec la famille del Valle. Clara est la petite dernière et elle a des prédispositions pour communiquer avec les esprits. Elle est entourée d'une large fratrie dans laquelle se distingue la belle Rosa, à la chevelure verte, fiancée du jeune Esteban Trueba. Mentionnons aussi l'oncle Marcos, qui fait le tour du monde, ramenant de ses voyages des objets exotiques et des idées excentriques. Et Barrabas, un chien de la taille d'un poney. Après la mort accidentelle de la belle Rosa, Clara déclare qu'elle épousera le fiancé de sa sœur. C'est là le début d'une nouvelle génération, celle de Blanca, Jaime et Nicolas. Mais aussi de Pedro III. Vient ensuite celle d'Alba.  Il pourrait s'agir d'une banale saga familiale, aux membres plus ou moins dérangés et inspirés. Mais c'est bien plus que cela car chacun participe à l'écriture de l'Histoire (du Chili, même si le pays n'est jamais nommé). Celle d'un peuple qui prend conscience de ses libertés. Celle d'une industrialisation. Celle d'un pays qui hésite entre droite conservatrice, communisme et qui finit par se laisser gagner par un tyran.  L'auteur sait rendre ses personnages attachants, qu'il s'agisse des hommes ou des maisons, celle de la ville comme celle des Trois Maria. Elle décrit formidablement l'évolution des mentalités, de la résignation des paysans, à leur adoration pour le maître jusqu'à la revendication des terres. Cette histoire aux airs de comédie se teinte de tragique lorsque la politique s'en mêle. Mais même aux heures les plus sombres, l'espoir et la joie de vivre demeurent.  Par ailleurs, la plume d'Isabel Allende, à la fois vive et rêveuse, fantastique et réaliste, fait agréablement alterner les points de vue entre narration omnisciente et récit interne. On peut nager dans le loufoque avec les bêtises de Marcos. Se faire un peu frissonner avec les communications de Clara avec les (gentils) fantômes. Tomber sous le charme de Pedro III avec Blanca. Guetter avec appréhension l'avenir des personnages dans un avenir politique qu'on devine sanglant mais qu'eux-mêmes semblent ignorer... Vous l'avez compris, je suis complètement sous le charme de ce roman aux allures de conte. 
Il m'a fait penser, pour ce qui est de l'ambiance, de la température, de la région voire du style à Chronique de la maison assassinée de Cardoso qui tient plus du huis-clos familial et à Contes d'amour, de folie et de mort de Quiroga. On y retrouve notamment l'aspect religieux, les fantômes, le spiritisme, cette cohabitation permanente entre morts et vivants. Dans la même veine, n'oublions pas non plus les textes de Garcia-Marquez, très voisins également, que j'ai dévoré avant de tenir ce blog. 
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