Alors qu’on est quand même à deux semaines de la Saint Valentin, Super Mum avait décidé d’organiser la Valentine disco hier (Une disco étant une fête dansante). Il faut dire qu’elle doit préparer ses vacances au ski à partir de la semaine prochaine. Ce n’est pas le genre à jeter quelques vêtements plus ou moins de saison dans une valise au dernier moment. Son organisation ferait passer les invasions romaines de Jules César pour une promenade champêtre de vacanciers en vadrouille. Et comme elle va en France, elle m’a décerné d’office le rôle de traductrice/guide touristique/agence de renseignements. J’ai beau lui dire que non, je n’ai jamais mis les pieds à Chleulekeuh-les-cimes, ça ne l’arrête pas (je n’ai toujours pas compris le nom de sa station alors qu’elle m’en parle depuis trois mois, je ne peux décemment plus lui faire répéter). Je viens du Sud Ouest, pas des Alpes, et non ce n’est pas juste à côté. Non, je ne sais pas où elle pourra acheter son passe pour le télésiège et à quel prix. Et ça ne m’intéresse pas, je déteste le ski. La neige, c’est froid, ça glisse et c’est mouillé.
Bref, hier, c’était disco dans le hall de l’école, youpi! La fête se divise en deux parties: la disco pour les petits, de 4 à 7 ans, puis les grands. A trois heures, les sempiternelles mamans volontaires ont investi le hall, accroché guirlandes en papier crépon et gros cœurs rouges en carton. On a monté et décoré les tables pour les rafraîchissements au fond de la salle, juste à côté de la sono. Et cette fois, pas de stand, donc pas d’excuse, trésorière ou pas, je me suis retrouvée derrière ce comptoir improvisé, à servir les jus de fruits. A dix centimètres de la sono donc. A trois heures trente, les petits se ruent dans la salle, au son des meilleurs génériques de leur dessins animés préférés, en traînant leurs pauvres parents derrière. L’entrée est bien sur payante, et Super Mum se tient à la porte, donc le plus loin possible de la sono, pour faire circuler tout ce petit monde. Et c’est parti pour une heure de disco! Dès les premières notes de tintamarre musical, j’ai commencé à croquer des pain killers, des sortes d’aspirines, contre la migraine avec autant d’enthousiasme que les enfants avalent leurs bonbons. Cela dit, c’est mignon de voir tous ces gamins qui se dandinent avec force au milieu de la salle. Certains ont eu le temps de rentrer chez eux pour se changer, mais beaucoup sont encore en uniformes. Ils sautent énergiquement en musique, rebondissent dans tous les sens, se bourrent de cupcakes et de jus d’orange, devant leurs mamans atterrées qui savent qu’elles vont bientôt récupérer et ramener à la maison des enfants complètement hystériques. Certains se lancent dans des chorégraphies inspirées , mi danse des canards mi gangnam style. On enchaine avec des comptines remixées façon disco justement. J’ai beau ne pas être très musicale, je ne peux pas m´empêcher de grincer des dents, mais les enfants adorent, ils chantent en yaourt à pleins poumons. J’en suis à ma deuxième tablette de pain killers quand Super Mum sonne la fin de la première heure. C’est la mi temps.
Tout le monde dehors, on nettoie un peu, on répare les décorations, on regarni la table des rafraîchissements, et on change la musique. Nous allons passer aux choses sérieuses, c’est de la vraie musique de disco pour les 8-11ans. Comme il est 17 heures, tous les enfants ont pu se mettre en civil. La fille de Super Mum nous la joue comtesse de Ségur. Certaines gamines affichent clairement leur fierté d’être des Essex girls, et malgré leur jeune âge se déhanchent en mini robe léopard rose fluo. Heureusement, la grande majorité, filles et garçons sont en jeans et bien embêtés. J’ai beau flotté dans un nuage brumeux, dû à une migraine carabinée à cause de cette fichue sono et un début d’overdose de pain killers, il est évident même pour moi, que ces pauvres enfants préféreraient se trouver en pleine interrogation de math qu’au milieu du hall, sous l’œil perçant de leurs parents qui attendent en vain de les voir se bouger un peu en musique. Ils sont plantés, raides comme des piquets, les garçons d’un côté, les filles de l’autre, alors que deux ans avant, lorsqu’ils étaient encore chez les petits, ils sautaient partout joyeusement pendant la disco. Heureusement, leur calvaire ne dure qu’une heure. Il était temps, je commençais à envisager sérieusement de renverser subrepticement le reste du jus d’orange sur les fils de la sono.
Prochain événement mondain dans le calendrier du PTA: le loto, après les vacances…SuperMum nous a annoncé, pendant qu’on rangeait le hall, qu’elle avait de grandes idées pour révolutionner la chose, mais c’est une surprise. Aie. J’espère que le ski, ça la calmera un peu.