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Interview de Thomas Geha tome 1

Par Phooka @Phooka_Book

Interview de Thomas Geha tome 1

Il avait fallu un temps fou avant de localiser le planétoïde criblé de cratères. Encore plus pour situer LA grotte qui intéressait Marcus et Raugri.

Cependant, Le Vieux Mais Joli Lapin Rose se posa avec peine à l'intérieur de la cavité obscure. Il faut dire que l'accès au boyau était étroit ; la coque de l'engin, du coup, râpait les parois bosselées.

Une fois le Lapin définitivement stabilisé, Marcus et Raugri enfilèrent leurs scaphandres de sortie en silence. Le Tanopien bougonnait un peu : ces combinaisons n'étaient pas prévues pour sa morphologie de grand félin humanoïde, mais un bon tech d'Amarmitimiramia, deuxième ville la plus importante de Tanope, moins de cent mille habitants, l'avait recomposée - à peu près - à sa mesure.

" Marcus ! hurla Raugri dans son transmetteur. Y'a intérêt à ce qu'on ne rentre pas bredouilles, hein ! Je détesterais devoir t'étouffer dans ton sommeil. "

" Calme, mon ami. Respire un grand coup et avale une pilule ! "

Un grognement revint dans les oreilles de Marcus.

" Quoi encore ? demanda le prospecteur. "

" Mes pilules. J'ai oublié de les insérer dans le système nutritionnel. "

Les deux amis sortaient à présent de leur appareil. Pas un son ne parvenait à leurs oreilles, dans cette grotte dépourvue d'atmosphère et de gravité. Marcus attendait qu'ils soient en bas de la coursive, de mettre pied dans la couche de poussière de la grotte, pour activer l'autograv. Ce système permettait de générer de la gravité autour d'eux, au fur et à mesure qu'ils avançaient. Mais il fallait l'économiser au maximum. Le truc bouffait une énergie dingue. S'ils l'utilisaient un peu trop longtemps, tous les circuits électroniques de leurs scaphandres pouvaient griller.

Mais ils ne pensaient pas au pire. Ils pensaient au trésor dont ils avaient retrouvé la trace et qu'ils pourraient revendre pour acheter un moteur auxiliaire, ou peut-être un module complémentaire, comme une tourelle de défense avec lanceur plasma inclus.

" Si ça vient d'la Terre / J'mets les quat' fers en l'air / Si ça vient d'la Terre / J's'rai riche mon frère / Si ça vient d'la Terre / J'me saoule et j'rends mes viscères... ", chantonnait gaiment Raugri - ou braillait aurait précisé Marcus - tout en balayant les environs avec le faisceau puissant de sa torche.

C'est lui qui découvrit la première arcade, sculptée à même la roche de la grotte. Un fronton couvert de poussière offrait à leur vue trois lettres sculptées : BeS.

" T'as une idée de ce que ça signifie, Marcus ? "

Marcus souleva les épaules sous sa combinaison.

" T'es un marrant, en fait, toi. J'ai bien fait de te sauver les miches sur Tanope. "

Ils continuèrent de progresser dans l'obscurité seulement perturbée par leurs rais de lumière. Passèrent deux autres arcades aux frontons cryptiques : Ci-gît E.P et Ci-gît D. Pour cette dernière inscription, seule la première lettre existait encore, les autres avaient disparu suite à une fissure dans la pierre, qui avait fait s'écrouler la moitié du fronton.

" Par tous les gredins de l'espace !, s'écria Marcus. Je commence à comprendre. "

Raugri miaula dans les hauts-parleurs.

" Tu ne partagerais pas ta soudaine illumination, par hasard ? "

Le rire de Marcus lui répondit, en lieu et place d'explications. L'aventurier daigna quand même lâcher quelques mots :

" Dans quelques minutes, tu comprendras tout ! Nous sommes bien au bon endroit."

Quelques minutes, c'était long. Surtout pour un grand chat bougon. Et Marcus recevait fréquemment quelques insultes bien senties dans les oreilles.

Alors que Raugri allait lancer joyeusement un " espèce d'humain dégénéré de huitième génération ", il s'arrêta net. Marcus avait également stoppé sa progression. Une salle, aussi large que haute, leur faisait face. Ou les deux explorateurs lui faisaient face. Ce n'était qu'une question de point de vue.

" J'espère que la salle n'est pas protégée par un Ver-de-Lunes ", maugréa Raugri, qui n'osait faire un pas de plus.

" Je ne crois pas, commenta Marcus. Celles qui ont construit ce mausolée étaient pacifistes. Elles voulaient juste honorer la mémoire des deux fondatrices de ce culte désormais un peu oublié. "

" Alors, tu veux veux dire... on a trouvé... "

Marcus hocha la tête.

" Oui, on a trouvé. BeS. Book en Stock. Le tombeau, et les archives."

Marcus se tut et tendit un doigt vers le fonds de la salle.

" Regarde, Raugri. Deux sarcophages. "

" Les célèbres Emma Phooka et Dupinette ! "

Raugri émit un sifflement admiratif et reprit :

" Eh bien, mon Marcus... "

Ils explorèrent les alentours des cercueils en pierre, sans désir de les profaner - ils n'étaient pas là pour ça et respectaient le sommeil éternel des deux légendes de la Blogosphère - et découvrirent ce qu'ils étaient venu récupérer : les Archives de Book en Stock et notamment celles des fameux " Mois de " restés dans l'Histoire, parce que de grands noms de la littérature y avaient participé, des légendes comme Christian Léourier, David S. Khara, Ludovic Rosmorduc, Marika Gallman... et bien d'autres ! Book en Stock était ensuite devenu une religion, qui avait longtemps perduré ! Les Historiens et les Philosophes avaient longtemps débattu sur ce culte pacifiste, basé sur la toute puissance des Littératures de L'Imaginaire.

Les propos perdus de tous ces écrivains allaient pouvoir refaire surface et enchanter archéologues et historiens ! Et Marcus et Raugri - après tout, c'est ça le travail de prospecteur - allaient revendre ces informations assez cher pour réaliser une partie de leurs vœux : améliorer Le Vieux Mais Joli Lapin Rose. Pas de quoi acheter un chiffonneur, sans doute, mais chaque chose en son temps !

Les archives étaient enfermées dans un bas-relief du cercueil d'Emma Phooka. Tout était enregistré sur une... antique clef USB. Il n'y avait aucun doute : sur le métal était inscrit : archives blog BeS 2010-2120. Ça prendrait du temps, vieille technologie oblige, mais Raugri et Marcus sauraient lui faire cracher des mégaoctets de données.

Un mois plus tard, sur son vieil holobook, tandis que Raugri rangeait ses caisses de pilules régénératrices achetées avec la petite fortune récupérée en vendant les archives de Book en Stock au Cosmopolis Poli, le pus grand journal de la planète Valtor, Marcus lisait tranquillement le premier " Mois de ". Un certain Thomas Geha y était interviewé.

Bah, se dit l'aventurier, peu intéressé, il leur fallait bien un début !

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Phooka :
Coucou Thomas,
(Re)bienvenue ici. Je vais commencer par une question très bête: quoi de neuf depuis ton dernier Mois de ? :)

Salut Book En Stock ! Salut les Vénérables !Bon, quoi de neuf depus le dernier "mois de" qui m'était consacré ? Ouhlalalala, par où commencer ? D'abord, si je ne m'abuse, j'ai repris un travail en librairie (librairie Critic, Rennes), alors je m'amuse de nouveau à vider les portefeuilles de mes clients, certains que je connaissais déjà depuis des années, et plein de nouveau. C'est plaisant. Très. Surtout qu'ils reviennent, comme s'ils aimaient souffrir ! A part ça, je donne des cours à la fac de Rennes II, je travaille pour l'édition à Critic (j'ai découvert puis dirigé l'énorme et sublissime Dominium Mundi de François Baranger), et j'ai donné un coup de boost du côté de l'écriture. Je ne sais pas si ça s'est vu ! Toujours est-il que je me suis enchaîné à mon ordi, puis j'ai enchaîné les publications, ou je m'apprête à le faire. Nouvelles, romans, essais (quelques préfaces/postfaces), tout y est passé. Du coup, depuis le précédent "mois de", j'ai dû publier une dizaine de nouvelles en anthologies ou revues, un roman (Sous l'ombre des étoiles), et j'ai travaillé sur des rééditions (Alone en intégrale - avec de l'inédit dedans, Le Sabre de Sang pour Folio), sur des inédits (Celle qui voulait avoir trente ans - qu'aucun éditeur ne veut lire apparemment -, Cent Visages pour les éditions Rageot). Bref, vous voyez, ça bouillonne et pour tout dire, je suis un peu fatigué ! Du coup, 2014 va être plus calme niveau écriture, même si j'écris actuellement un roman d'urban fantasy avec Anne Fakhouri, qui paraîtra en octobre chez Critic, et que je commencerai l'écriture d'un autre roman top secret pour un éditeur que j'aime particulièrement (si le synopsis lui plaît évidemment !). Sinon, vous savez quoi ? Je suis ra-vi de débuter mon année par ce "mois de" sur Book en Stock. Les deux Vénérables du lieu sont un peu mes porte-bonheur !


Si cela c'est pas un enterrement de première.... lol Bon jusqu'en 2120 cela laisse une paille encore...
Thomas, quel reptile préfères- tu ?

Thomas :
En voilà une drôle de question ! Allez, je vais faire simple : je préfère le reptile qu'on trouve dans la nature que le reptile qu'on peut croiser au quotidien. Finalement, il y en a un plus dangereux que l'autre !
Moi je voulais savoir : qu'est-ce que ça fait d'être publié chez Folio SF, qui est (pour moi en tout cas, mais pas que à mon avis) une collection essentielle en SF (pour notamment avoir repris une partie du catalogue de la collection mythique Présence du Futur) ? Tu te la pètes ou bien ? Salut copain !
Thomas :
Question simple : quel est l'avenir des éditions Ad Astra ? Après ce qui ressemble à un succès (la réédition du cycle de Lanmeur de Christian Léourier), quels sont les prochaines sorties ?
QUOI ? Tu crois que je suis du genre à me la péter ??? Euh, eh bien, peut-être un peu sur le coup. Je ne sais pas, il y a quand même quelque-chose d'ennivrant à se dire qu'on est publié chez Gallimard, dans leur collection de poche, qui a une approche souvent patrimoniale dans sa ligne éditoriale. Et puis on retombe vite sur terre quand on visite leurs locaux parisiens, si chargés d'Histoire (et d'histoires), qu'on se fait soudain tout petit. Et tu as raison, Lune, Folio SF puise de temps en temps dans le vivier Présence du Futur, dont le lecteur de SF passionné est véritablement orphelin. Et si j'avais eu le choix (on n'a pas le choix dans ce milieu, on nous choisit, c'est pas pareil) (sauf si on est une star), c'est Folio que j'aurais voulu pour mes romans en poche (j'ai donc une chance inouïe). Tout bêtement parce que, en tant que libraire et lecteur, je trouve que c'est la collection poche qui propose le plus d'éclectisme, avec des textes plus ou moins abordables, mais toujours pertinents. C'est la collection SF la plus littéraire de toutes, qui propose aussi, chaque année, des romans populaires (quand d'autres avec une grosse tradition populaire ne le font paradoxalement plus vraiment ou alors se contentent désormais de franchises). Je ne vais pas me mettre à la place de Pascal Godbillon, directeur de la collection, mais j'ai l'impression qu'il publie ce qu'il aime, sans élitisme particulier. Et je pense que les libraires suivent très bien la collection. Tout ça pour dire que je ne pouvais rêver mieux. Et j'espère qu'avec cette nouvelle tribune à (plus) petit prix, mes romans vont trouver un plus large public.
Thomas :
Hello Lorkhan et toujours ravi de te voir traîner par ici. Je vais essayer de ne pas trop parler d'Ad Astra sur ce "mois de", préférant qu'on parle plutôt de mes bouquins, vu que cette fois-ci, c'est juste Thomas Geha l'invité ;) Mais je peux quand même te dire que j'ai des projets importants pour Ad Astra, que c'est en cours de réalisation. Suite à notre grosse déconvenue avec Lokomodo, on a juste beaucoup de mal à ses remettre sur les rails. Mais cette année, nous publierons sans doute trois titres, dont deux Léourier. Une nouvelle intégrale, et un recueil de nouvelles. Tous au deuxième semestre.


Cerise timide :
Bonjour frère Breton! En voilà un professeur de prestige pour Rennes II, ça me donnerait presque envie de me délocaliser...
Tu as l'air d'être quelqu'un de très occupé en tout cas, d'où la question qui suit :
Une journée typique chez Thomas Geha, ça s'organise comment?
Comment gères-tu tes session d'écriture?


Bonsoir chère compatriote et bienvenue dans l'arène de Book en Stock ! Les cours à la fac se passent plutôt bien, effectivement. Je donne des cours en DEUST et en DU, avec des étudiants qui, pour beaucoup, savent pourquoi ils sont là, et sont donc très attentifs, respectueux et curieux !
Pour répondre à ta question, je n'ai pas de journée type (ou plus), mais une semaine coupée en deux. Du dimanche au mercredi, je travaille chez moi, à domicile, sur l'édition, mes cours, l'écriture ; du jeudi au samedi, je travaille à la librairie Critic et ne me consacre qu'à cela. Ce qui signifie que j'écris de plus en plus entre le lundi et le mercredi. Dans ce cas-là, mon temps est passé en recherches, en écriture, lectures, ce qui fait que je suis le nez plongé soit dans un livre, soit dans mon ordinateur. Là, il n'y a pas de règles, mais en général, je travaille du matin au soir sans vraiment d'interruptions (ça m'arrive souvent d'oublier de manger le midi). Ces derniers mois ont été ainsi puissance 10, étant donné que j'avais énormément de projets à boucler sur 2013 (et qu'il me reste au moment où je parle encore deux nouvelles à finir, pour deux anthologies) ; pour te donner une idée : j'ai écrit en 2013 deux romans (Cent Visages, Sous l'ombre des étoiles), écrit ou réécrit plusieurs nouvelles (Géante Rouge spécial... moi^^, Réalité 5.0 aux éditions Goater, Vampires à contre-emploi, Mnemos), relu les textes des Créateurs pour l'édition numérique du recueil, révisé mes romans du cycle Alone pour l'édition intégrale chez Critic avec en plus l'écriture d'une nouvelle inédite, révisé aussi les Sabre de Sang pour l'édition Folio. Ca , c'est pour l'écriture. Côté édition, j'ai dirigé les 2 millions 400 mille signes de Dominium Mundi, de François Baranger, ce qui m'a pris un temps fou (mais quel plaisir aussi!) ; et par-dessus tout ça, gérer les cours à la fac. Autant dire, donc, que ma vie sociale aura été bien réduite en 2013. Voilà pourquoi, après les deux nouvelles que j'ai encore à rendre, j'arrête de répondre positivement aux demandes de nouvelles en anthologies. Ce n'est pas payé suffisamment (quand ça l'est), pour que je continue (mais cela dit, si on me paie bien, je peux changer d'avis). Surtout que j'adore écrire des nouvelles et que ces derniers temps, j'ai l'impression d'y prendre moins de plaisir du fait de deadlines et de thèmes imposés. Bref, si j'écris des nouvelles à l'avenir (et ce sera le cas), je les réserve en priorité pour les revues de SF type Fiction ou Bifrost (si elles les acceptent bien entendu!), parce que je pourrai prendre le temps que je veux pour les écrire, et c'est ce qui me convient le mieux.
J'en reviens à mes sessions d'écriture. J'écris donc du lundi au mercredi, mais aussi parfois après mon travail à la librairie. J'essaie de prendre projet après projet, ce qui a tendance à faire râler mes éditeurs qui me trouvent tous un peu trop lent et sans doute un poil fainéant (^__^)(surtout sur 2013, année qui m'a demandé le plus de travail depuis que j'écris, je crois que je n'ai pas toujours su m'organiser). Bah, c'est vrai que je ne suis pas un écrivain " rapide ", mais je fais de mon mieux pour contenter tous mes interlocuteurs du métier. Par exemple, le travail a été particulièrement long sur mon thriller jeunesse. N'étant pas auteur pour ados, à la base, j'ai beaucoup tâtonné, avant de trouver le style adéquat. Bref, je dirais que mes sessions d'écriture s'apparentent un exercice de jongleur : je passe d'un projet à un autre, dès qu'un d'entre eux est fini ou en stand by. Quand l'un s'achève, un autre prend le relais. Parfois ils s'entrechoquent, et là je choisis en fonction de la priorité. Sachant que mes différents éditeurs se réclament prioritaires... oui, quoi, il faut jongler, et essayer de contenter tous ces gentils gens qui me donnent du travail !


Il y a déjà nombres de questions pertinentes, mais heureusement personne n'est encore venu me chiper les miennes !!
Ce qui m'interpelle le plus dans ton actualité c'est le roman à quatre mains avec Anne Fakhouri. T'imagines bien mon impatience, j'adore ce que fait Anne et dois-je encore te dire combien j'aime ce que tu écris !! J'en viens à ma question, comment s'organise une écriture à quatre mains, outre le fait que l'échange se fait particulièrement via mail ( enfin je pense ou par voie de pigeon), j'imagine que c'est pas toujours suffisant ? Comment est réparti le travail, par personnage, par chapitre, je veux tout savoir ^^
Bizz
Cornwall

Disons-le tout net : c'est Anne qui tient les rênes du projet. C'est son univers que l'on explore, pas le mien. Le roman est un élargissement de sa nouvelle Du rififi entre les oreilles, parue dans une anthologie des Imaginales, Elfes et Assassins. Je ne sais plus comment on en est arrivés à vouloir écrire tous les deux dans cet univers-là, outre le fait que j'adore sa nouvelle, peut-être qu'Anne s'en souvient mieux que moi, mais quoi qu'il en soit, ce roman est né de notre envie d'écrire ensemble. On en parlait souvent tous les deux, et on n'avait pas encore trouvé l'univers qui nous conviendrait à tous les deux. Je suppose qu'à un moment donné, il s'est révélé clair comme de l'eau de roche que cette urban fantasy rigolote dans la mafia de Chicago des années 20 pouvait se prêter complètement à nos deux écritures. Simon Pinel, directeur éditorial de Critic, qui est un fan d'urban fantasy devant l'éternel (parlez-lui des dossiers Dresden pour voir), a tout de suite été emballé par le projet, d'autant qu'il avait gravement kiffé la nouvelle d'Anne dans l'antho des Imaginales. Et voilà, vous connaissez la suite, le roman paraîtra en octobre.
Quant à la répartition du travail, là encore, j'ai envie de dire que Anne est celle qui gère l'intrigue. Elle se charge du découpage, et on alterne les chapitres. Elle se réserve certains d'entre eux, tout comme moi certains autres (par exemple, je suis peut-être plus à mon aise dans les scènes d'action). On s'est retrouvés deux fois à Paris pour des séances de travail sur le bouquin (et boire du White Ambrosia). Ou chacun a apporté des idées. Beaucoup de discussions au téléphone, aussi, nous ont permis de développer l'intrigue, de trouver des angles d'attaque originaux, de développer de nouveaux personnages... On a essayé de tout imbriquer en discutant beaucoup, tout bêtement. Et c'est ainsi qu'est né ce roman qui, aux dernières excentricités d'Anne, s'intitulait Mafia Lose. Je rassure tout le monde, ce ne sera pas le titre retenu !


Bonjour Thomas, Licorne à l'appareil, vous savez celle qui était restée un peu bouche bée devant la fin du tome 1 du Sabre de sang... Depuis j'ai digéré la nouvelle et j'attends la sortie du poche Folio tome 2 pour m'y replonger. J'ai donc pu voir votre "style fantasy" et aujourd'hui je viens de finir " Sous l'ombre des étoiles " qui m'a permis de voir une autre facette de votre talent, plus tournée vers les rapports humains, mais tout aussi intéressante.
Je ne peux m'empêcher de vous demander ce qui vous attire chez les peuples aux allures reptiliennes, car on en retrouve dans les deux séries, c'est plus flagrant dans le sabre de sang, et j'ai beaucoup aimé votre vision de ce "genre". Personnellement très fan des livres de Pierre Pevel, je sais qu'il est lui aussi très sensible à ce genre de bêbêttes ! Le connaissez-vous et avez-vous parler de cette nature reptilienne qui sommeille sûrement en vous deux !
Deux genres à votre actif ! Fantasy et SF, quel genre développe plus votre imagination et votre envie d'écrire ?
Et enfin pour clotûrer cette première série de questions, j'aimerai savoir quels sont vos auteurs préférés en fantasy et en SF ! et en lisez vous beaucoup ? si non, quel est votre genre de lecture en général
Merci Thomas de prendre quelques minutes ! Bonne soirée

Coucou Licorne ! Merci encore pour ta lecture du Sabre de Sang. J'avoue un petit plaisir ravi (et pervers) quant à l'effet que la fin du premier volume a eu sur toi ! Si tu le souhaites, le Sabre de Sang 2 est sorti cette semaine en poche, donc tu le trouveras facilement (enfin j'espère!) chez ton libraire ! D'ailleurs, du coup, j'ai hâte d'avoir ton ressenti sur cette deuxième partie ! Pour ce qui est de Pierre Pevel, oui, je le connais et apprécie beaucoup ses livres (avec un petit faible pour Ambremer). Mais, ma foi, si nous nous croisons relativement souvent (la dernière fois dans les locaux de Gallimard, d'ailleurs), nous n'avons jamais abordé la face reptilienne obscure de la Force. Tout simplement, je n'y avais jamais prêté attention ! Mais si j'y pense, je lui en toucherai peut-être deux mots aux prochaines Imaginales d'Epinal ! En ce qui concerne ta deuxième question, je n'ai pas de genre de prédilection. Je reste cependant dans le vaste domaine des littératures de l'imaginaire, pour le moment. J'ai peut-être une affection plus particulière pour la SF (spatiale, post-apo). Mais comme j'aime varier mes histoires, j'aime passer d'un genre à l'autre, que ce soit SF/Fantasy/Fantastique, peu importe. Je crois même que j'écrirai de la littérature générale un jour. En ce qui concerne mes lectures : oui, je lis beaucoup de SF (faut dire qu'être libraire dans une librairie spécialisée en SF ça aide), et je possède quelques milliers d'ouvrages du genre, allant du très vieux au très récent ! Parmi mes auteurs favoris, on trouve de nombreux classiques, tels que Jack Vance, Clifford Simak, Theodore Sturgeon, Fritz Leiber, Richard Cowper, de vieux auteurs français d'avant-guerre 39/45, comme Rosny aîné, Théo Varlet (j'ai préfacé une édition numérique de La Grande Panne, disponible gratuitement sur le site Epagine), Régis Messac, et d'auteurs bien plus pimpants au teint, comme Thierry Di Rollo, Xavier Mauméjean, Joëlle Wintrebert (je viens de relire Le Créateur Chimérique, qui devrait te plaire, au moins pour son lot de bébêtes amphibies!), Ligny, Jaworski, Justine Niogret, Estelle Faye (je suis amoureux... de sa plume évidemment!), Anne Fakhouri (j'avais adoré le Clairvoyage avant de la rencontrer en vrai), Yves et Ada Rémy, Philippe Ward et Sylvie Miller, Sylvie Denis (lisez Haute Ecole, nondoudiou!), Mathieu Gaborit, Léo Henry, Laurent Whale, Timothée Rey, mon compère Lionel Davoust... bon, je pourrais en citer tellement ! Par exemple, je n'ai pas encore cité Julia Verlanger. Ma chouchoute. Et ce n'est qu'en littératures de l'imaginaire. Je suis aussi un gros lecteur de littérature générale, et j'ai des périodes où je me fais les œuvres intégrales de certains romanciers, comme Modiano, Colette, Hemingway, Steinbeck, Stevenson, et j'en passe !

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