Magazine Culture

Modèle économique : Le terrain de jeu a changé, changeons les règles

Publié le 01 février 2014 par Monartiste

Modèle économique : Le terrain de jeu a changé, changeons les règles

Les créateurs n’ont jamais eu dans l’histoire autant de possibilités, autant d’outils puissants pour créer, diffuser et distribuer leur création. La qualité professionnelle est presque accessible à tous, du moins la création de contenus audiovisuels se fait à des prix non comparable, quelques années en arrière. Aujourd’hui, les artistes possèdent des plateformes de qualité comme Viméo leur permettant de diffuser leur travail et leur offre la possibilité d’entrer d’une manière directe et efficace avec leur public ou de futurs collaborateurs. Considérés longtemps comme des défricheurs de talents, les producteurs, les labels et les éditeurs ont été contraints de s’adapter et nombreux à disparaître. Le streaming, le Peer to Peer, la vidéo à la demande, l’émergence de nouvelles formes narratives (comme les vidéos virales sur youtube) produisent  de nouvelles habitudes de consommation, de nouveaux critères de choix. Cette nouvelle donne, que l’on pouvait pressentir depuis dix ans, avec la naissance de Napster bouleverse totalement le modèle traditionnel de financement, de production et de distribution.

Donner envie par la valeur ajoutée qu’apportent l’expérience et l’appropriation.

S’il est difficile de vendre du contenu culturel. Les internautes sont toujours plus avides d’expériences. L’ampleur des pratiques de partage et de création directe des œuvres en ligne montre que le public a déjà évolué vers une nouvelle forme de relation aux contenus et à la culture. Pour ce public multi connecté, si la possession devient moins importante, la personnalisation, le sur-mesure, l’appropriation jouent, eux, un rôle de plus en plus grand dans des expériences médias qui remplacent la simple consommation de contenus

Ne l’oublions pas c’est essentiel la valeur repose sur la notion de désir. C’est le niveau de désir qui va influencer le montant de la valeur et donc notre envie de posséder / d’acquérir. C’est une valeur non quantifiable et personnelle et dépend de la situation actuelle de l’internaute. En passant de cette économie de la rareté où le support était au centre de l’échange à l’économie de l’abondance, où tout étant duplicable, c’est cette valeur ajoutée qui donne envie d’acheter. Cette révolution numérique n’a pas seulement bouleversé nos usages et nos habitudes, elle nous oblige du moins ceux qui souhaite diffuser et vendre sur internet à adopter un nouvel état d’esprit. Evidemment, tout est encore en évolution, les portes s’ouvrent et se referment aussi vite. Mais ce dont on peut se réjouir, c’est que les pistes existent pour mieux comprendre cette nouvelle exigence : donner pour vendre…

Comme le rappelle justement Chris Anderson l’auteur du célèbre livre   » Free – entrez dans l’économie du gratuit  »

Un produit est ce que l’on acquiert, une expérience est ce qu’il en découle. Acquérir n’est pas payer, c’est apprendre et intégrer. Ce qui compte, ce qui a de la valeur, c’est la valorisation de cette acquisition. Ce qui compte, c’est ce que le produit permet, pas ce qu’il est en terme manufacturé. Les cours de Berkeley sont en ligne sur YouTube, mais les amphis sont pleins d’étudiants à 35 000 $ l’année. TED est gratuit online, mais la salle est pleine de gens qui ont payé 3000 $.

La question centrale est donc de trouver comment susciter à nouveau l’envie de vivre des expériences.

La solution suggérée par Nicolas Alcalà, réalisateur du film «  el cosmonauta » est  d’impliquer dès le commencement le public, du co-financement au processus créatif et à la diffusion . Ne vendons pas simplement un film de science fiction, mais une expérience.

L’un des moteurs : Le partage

El cosmonauta : En construisant un univers narratif pour le film, c’est là où les membres de Riot Cinéma collective ont réussi ; utiliser internet est aussi pour eux le moyen de se démarquer, d’attirer la lumière dans un contexte difficile. En choisissant toujours l’innovation et le partage, ils se sont mis en accord avec leur volonté affichée de vouloir provoquer une révolution dans la production audiovisuelle. Ils n’ont pas hésité à partager, commenter les décisions qu’ils ont pu prendre avec la communauté et faire vivre les réussites comme les échecs, amenant le public à s’impliquer.

Ils n’ont pas eu peur de s’appuyer sur leur public, et cela leur a réussi. El cosmonauta, nous apprend aussi qu’il faut une bonne dose de storystelling.

Analyse des deux premiers ressorts essentiels, qui ont donné envie de participer :

Donner la possibilité aux internautes et en particulier aux jeunes la possibilité de soutenir un projet innovant, n’hésitant pas aller à contre courant et à l’encontre du « corporatisme ».

Soutenir le changement et la volonté de prendre son indépendance pour  bénéficier de plus de liberté. Libérer le contenu s’inscrit dans cette dynamique démontrant que l’important est non seulement de réaliser une œuvre, mais aussi de démontrer qu’une autre voie est possible.

En savoir plus sur le cosmonaute : sur le blog  ou sur le site du film

photo credit: Alex Osterwalder via photopin cc


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Monartiste 1279 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines