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"Dark Star" : le premier Carpenter, très space...

Par Vierasouto


01 - 02
2014
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PITCH.

Dans le futur depuis 20 ans, le vaisseau éclaireur Dark Star a pour mission de faire le tri entre les planètes habitables et celles instables. L'ennui règne, seul maître à bord, quand, soudain, tout va se détraquer...

 

 



NOTES.


En 1974, John Carpenter trouve un producteur pour son travail de fin d’étude, un petit film de 37 minutes. Le producteur demande néanmoins un objet plus long et c’est ainsi que des scènes additionnelles seront tournées ensuite pour lui donner un format commercialement exploitable. C’est également ainsi qu’un film tourné pour trois francs six sous, avec les moyens du bord, optimisant toutes les ressources du carton-pâte et des bouts de ficelles, lance la carrière à la fois du réalisateur qui se spécialisera dans les films d’horreur, et de son copain scénariste Dan O’Bannon qu’on retrouvera par exemple quelques années plus tard à l’écriture du scénario d’"Alien".

L’histoire raconte les aventures de l’équipage d’un vaisseau spatial isolé de tout depuis des années, y compris de toute communication avec la Terre, avec pour mission de détruire les planètes "instables" qu’il peut découvrir afin de débroussailler ainsi le terrain pour une future colonisation humaine. Le commandant, mort depuis quelques temps, a été cryogénisé et peut encore être interpelé pour des sujets importants. Son relai a été pris par le lieutenant du bord à la tête d’un petit équipage dépenaillé et hirsute de trois autres astronautes, dont l’un fait bande à part perdu dans la contemplation des étoiles sous la verrière du poste d’observation, et dont un autre est en charge de la curieuse créature adoptée comme mascotte.

La situation ronronnante se perturbe néanmoins lorsque la bombe intelligente que le vaisseau s’apprête à larguer refuse de se détacher et menace d’exploser sur place. Dans une curieuse discussion métaphysique avec l’objet, l’équipage tente de la convaincre d’interrompre son compte à rebours au prétexte qu’elle n’a pas de moyen d’être certaine que son ordre de mise à feu lui a bien été dicté par qui de droit. La question méritant réflexion, la bombe accepte d’interrompre son décompte et entre en méditation en récitant la Génèse. Jusqu’à ce qu’elle décide finalement de l’importance de l‘Illumination et explose.

 


ET AUSSI...

Si on peut voir dans ce premier long-métrage les premiers pas, les premières marques de style, qui étofferont la carrière de John Carpenter, il est bien difficile d’aller, comme certains critiques, jusqu’à en faire un intermédiaire entre "2001, l’Odyssée de l’espace" (1968) et "Star Wars" (1979). La virtuosité technique, les effets spéciaux, la puissance du propos ou de l’action, n’ont pas grand-chose à voir avec ces deux monuments. Le jeu des acteurs est du niveau d’une fête patronale, et les tentatives d’humour de celui de potaches embrumés lorqu’ils les expliquent ainsi une fois dégrisés. La qualité de l’image rappelle les plus médiocres épisodes de séries TV sous-dotées. Mais peut-être rien de tout cela n’est-il réellement important : peut-être faut-il simplement regarder ce film au  nième dégré avec l’oeil indulgent et ému d’un historien des sciences découvrant le premier cahier de maternelle du jeune Einstein apprenant à écrire.
PS. John Carpenter en étant le scénariste, on aimerait bien revoir le fameux "Les Yeux de Laura Mars"...


Faye Dunaway dans "Les Yeux de Laura Mars" ( Irvin Kershner, 1978)


DIFFUSION.
DVD double collector et Blu-ray éditions Carlotta, sortie 22 janvier 2014
BONUS
DVD1
le film dans sa version cinéma (80')
le film dans sa version "director's cut", raccourci (68')
DVD2
"Let there be light : l'odyssée de "Dark star" : documentaire (112') sur la génèse et la réalsation du film

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Mots-clés : CinéDVD, Cinéculte, cinéma américain, , John Carpenter

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