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John Knox : sola scriptura juridique et théologie de résistance

Par Monarchomaque
John Knox : sola scriptura juridique et théologie de résistance

Palais de Holyrood à Édimbourg

Le réformateur calviniste John Knox sur l’application de la doctrine protestante du sola scriptura aux autorités civiles. Prédication sur Romains 13, en la Cathédrale d’Édimbourg, le 19 août 1565 :

« En quelques mots, l’apôtre Paul déclare la finalité pour laquelle le glaive est donné aux puissances en disant que c’est “pour la punition des malfaiteurs et la félicitation des malfaiteurs”. Il est évident que le glaive de Dieu n’est pas placé dans la main de l’homme pour qu’il l’utilise comme bon lui plaît, mais uniquement pour punir le vice et maintenir la vertu, afin que les hommes puissent vivre dans une société qui soit acceptable devant Dieu. Cela est la raison précise et unique pour laquelle Dieu désigne des puissances sur la terre. […] Les rois n’ont pas un pouvoir absolu de faire en leurs régiments tout ce qui leur plaît. Leurs pouvoirs sont limités par la Parole de Dieu. Donc, s’ils frappent là où Dieu ne le commande pas, ils sont des meurtriers ; et s’ils font grâce là où Dieu commande de frapper, ils [les rois] ainsi que leur trône sont criminels, et coupables de la méchanceté qui abonde sur la terre par manque de punition. […] Ceux qui sont placés en position d’autorité doivent réfléchir s’ils règnent et dirigent selon Dieu — et si Dieu dirige par-dessus eux, ou s’ils dirigent sans Dieu, à côté de Dieu, et contre Dieu. »

John Knox élabore ensuite en soulignant que Dieu interdit aux juges et aux rois, dans la Bible, de se détourner de ses commandements « ni à droite, ni à gauche » (Deutéronome 17:20, Josué 1:7).

Cité dans Thomas THOMSON, Select Practical Writings of John Knox, Banner of Truth Trust, Édimbourg, 2011 (1854), p. 212-214.

John Knox sur la résistance légitime. Entrevue avec Mary Queen of Scots, Palais de Holyrood (Édimbourg), le 19 août 1561 :

« Si les princes excèdent leurs limites, madame, il ne fait aucun doute qu’ils peuvent être résistés, même par la force. Dieu ne commande pas de donner un plus grand hommage aux rois et aux princes qu’aux pères et aux mères. Supposons, madame, qu’un père devient fou et s’apprête à tuer ses enfants. Maintenant, madame, si les enfants se soulèvent, s’unissent ensemble, appréhendent le père, lui retirent son glaive, attachent ses mains, et le gardent emprisonnés jusqu’à se que sa raison lui revienne, croyez-vous, madame, que les enfants commettraient un quelconque péché ? Il en va autant, madame, des princes qui voudraient assassiner les enfants de Dieu qui sont leurs sujets. Leur zèle aveugle n’est rien d’autre qu’une folie démentielle. Conséquemment, leur retirer leur glaive, leur attacher les mains et les jeter en prison jusqu’à ce qu’ils reviennent à un état d’esprit plus sobre n’est aucune désobéissance contre les princes, mais une juste obéissance, car cela est conforme à la volonté de Dieu. »

Cité dans John EIDSMOE, Historical and Theological Foundations of Law, Vol. III : Reformation and Colonial, Powder Springs (Géorgie), Tolle Lege Press, 2011, p. 1052-1053.


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