Le nouveau projet de Ernest Zacharevic, vu déjà ici, se passe en Malaisie, terre d’accueil pour ce jeune artiste de rue rentré très tôt dans les élites du métier. Intitulée « Art is rubbish is art » (l’art est déchet/ le déchet est art) l’exposition, ouverte jusqu’au 14 février à Penang, regroupe plusieurs œuvres produites exclusivement avec des matériaux recyclés et des peintures provenant des lieux environnant, le tout dans un ancien dépôt de bus ré-agencé pour l’occasion.
Sensible à l’impact matériel et conceptuel de l’art dans la rue, l’artiste interroge l’individu sur la nature du déchet à l’abandon, sur sa condition artistique, sa dimension sculpturale et graphique. En lui redonnant vie, il met en lumière la beauté d’un objet défiguré par le temps et interpelle le visiteur sur ce qui fait fait sens dans l’art. Est-ce le temps ? La signature de l’artiste ? Le dispositif d’exposition ? Le fait même de philosopher sur une boîte de conserve ? A la fois joueur et respectueux de son environnement, le projet de Zacharevic produit de la beauté là ou on ne s’attend pas à en trouver.