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1925, quand l'Art Déco séduit le monde

Par Pralinerie @Pralinerie
Est-ce une fascination pour les années 1930, ces années folles, qui attire les foules à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine ? Est-ce un goût pour l’art déco ? Toujours est-il qu’on est rarement seul pour visiter cette exposition (comprenez qu’il vaut mieux y aller en semaine que le week-end). 

1925, quand l'Art Déco séduit le monde

Gentil et Bourdet, Projets pour un décor de mosaïque, 1915-1920


L’exposition débute par une vitrine comparative entre art nouveau et art déco. Se répondant en miroir, des objets aux formes typiques des deux mouvements artistiques sont présentés. Synthétique et efficace pour différencier les motifs !  On entre ensuite dans le vif du sujet avec une mise en contexte de l’époque : une première cimaise montre combien ces formes ont été adoptées sur tous les supports (mobilier, tapisserie, architecture, sculpture, peinture) par des artistes et artisans qui travaillaient main dans la main. Un ensemble thématique présente ensuite les nouveautés de la période : la vitesse de la voiture et de l’avion, la libération de la femme avec pour égérie la garçonne, l’influence de l’Afrique, la place du cinéma, etc.  La seconde partie est tout entière dédiée à l’exposition des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 qui marque le début de la diffusion de ce nouveau style et qui rassemble des artistes tels que Ruhlmann, Mallet-Stevens, Chareau, les frères Martel ou Dufrêne. Sont exposés notamment une maquette d'arbre cubiste, une partie de la boutique Siegel, des objets du pavillon du collectionneur, des dessins des pavillons de la maîtrise, Studium, Primavera ou Pomone. L’ensemble vise à évoquer l’omniprésence de ce mouvement, dans tous les arts, de l’architecture au jardin, de la vaisselle aux meubles, des tissus à la sculpture. 

1925, quand l'Art Déco séduit le monde

Ruhlmann, Meuble Elysée, 1920


Enfin, la dernière partie porte sur la diffusion du style art déco, notamment via les portfolios et les revues. Elle montre aussi combien ce style est utilisé pour tous types de bâtiments : magasin, immeuble d’habitation, casino. Quelques excursions au Brésil, au Japon ou au Maroc permettent de comprendre son internationalisation, complétées par des bornes multimédias bien remplies qui font naviguer le visiteur dans toutes les régions de France et sur tous les continents.  En outre, une exposition dédiée aux enfants (mais appréciée des grands) intitulée « Grandir en 1925 » propose aux plus petits des objets à leur hauteur et de leur âge (jouets, décoration de chambre d’enfant) ainsi qu’une zone pédagogique avec des petits jeux.  Si les cartels sont comme souvent assez mal placés et peu lisibles, les textes introductifs sont plutôt clairs. Pour ma part, j’ai eu la chance de suivre une visite guidée par les deux commissaires de l’exposition qui rentraient volontiers dans les détails et répondaient aux questions. L’exposition paraissait donc riche et fluide. Ceux-ci ont souligné que leur but n’était pas de parler de 1925 uniquement mais surtout de l’art déco (donc on oublie le pavillon de l’Esprit nouveau et Le Corbusier par exemple). On pourra toutefois reprocher une absence de perspective historique (l’influence viennoise est-elle un mythe pour qu’il n’en soit pas fait mention ?), de questionnement et de regard critique sur la réception de ce mouvement : certes, il est international, mais comment a-t-il été vu, aimé ou détesté ? Malgré ces quelques réserves, cette exposition permet de mettre en lumière les grandes figures de ce mouvement (et pas seulement en architecture) et présente des œuvres d'une grande beauté. 

1925, quand l'Art Déco séduit le monde

Ruhlmann, Tasse et sous-tasse, réédition de 2007 d'après un modèle de 1933


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