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Kaufmann/Villazon, l’autre choc des Titans

Publié le 06 février 2014 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
© privatenobby – Flickr

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Dans le petit univers des très grands chanteurs il y a bien sûr Placido Domingo, Roberto Alagna… mais il y a aussi Rolando Villazon et Jonas Kaufmann. Les deux immenses chanteurs sortent chacun et à deux semaines d’intervalle leur propre album. On les fait monter sur le ring ?

A gauche le fougueux, le généreux Rolando Villazon, le ténor mondialement connu, capable de chanter la cucaracha en rappel de ses récitals. On le connaît aussi beaucoup pour sa belle maîtrise du bel canto. Le revoici avec un nouvel enregistrement consacré à Mozart. Il nous avait beaucoup séduits avec son album Verdi qui nous a rappelé les belles heures de sa collaboration avec Anna Netrebko dans une Traviata de légende à Salzbourg. Ici avec Mozart, beau défi que celui que se lance le ténor Mexicain. On retrouve sur l’album des airs rares, loin des « tubes » mozartiens. Les explications se trouvent sur le site consacré à cet album. Il s’agit d’œuvres de Mozart écrites « soit pour un opéra d’un autre compositeur, soit pour mettre en valeur le talent d’un chanteur particulier, soit encore pour des œuvres lyriques qu’il n’a jamais terminées ». Beau travail de recherche qui permet d’obtenir un florilège original. La vidéo promotionnelle est intéressante et sobre avec un échange entre le ténor et le chef Antonio Pappano qui participe à l’album et qui rappelle l’importance que pouvait accorder Mozart aux chanteurs. Par contre le site réservé à cet album Mozart arias est d’un kitch amusant. On vous invite à le découvrir en même temps que cette belle surprise de début d’année.

A droite le beau, le plus ténébreux Jonas Kaufmann pour un album beaucoup plus personnel et intimiste avec le Winterreise de Schubert. Le Winterreise ou Voyage d’Hiver en français, est un cycle de 24 lieder considéré par beaucoup comme le nec plus ultra du lied. Tiré des poèmes de Wilhelm Müller traitant de l’errance dans un long hiver glacial et qui démarre par ces sombres mots « En étranger je suis venu, en étranger je repars. ». Schubert a composé cette œuvre malade, peu de temps avant sa mort et juste après celle de Beethoven qui l’a beaucoup touché. Bref, chaude ambiance dans cette œuvre absolument magnifique, sommet de l’art lyrique, de la mélodie et de la poésie. Pour la servir, Jonas Kaufmann, ténor allemand à la voix grave, récemment éblouissant dans Don Carlo à Salzbourg et qui nous a aussi laissé un souvenir impérissable dans Werther à Bastille il y a déjà quelques temps. L’œuvre est faite pour Jonas Kaufmann et Jonas Kaufmann est taillé pour cette partition. Aucun doute que le résultat ne vous laissera pas indifférent. Cet album sortira le 17 février et sera en écoute illimitée le jour de sa sortie sur le site qobuz.

Faut-il vraiment déclarer un gagnant ? Les deux albums sont complémentaires. Nous avons une faiblesse pour Jonas Kaufmann mais il s’agit plus de notre attirance pour la fatalité faite musique que d’une réelle appréciation musicale.

Bonne écoute !

Dans les sorties 2014 n’oubliez pas Marie-Nicole Lemieux et Bertrand Chamayou !



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