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Et les Malouines repointent leur nez à l'occasion d'une audience pontificale [Actu]

Publié le 06 février 2014 par Jyj9icx6
Il y a quelques jours, le Vatican et le Palais de Buckingham ont annoncé que le Pape François recevrait la Reine Elizabeth le 3 avril prochain, à l'occasion d'une visite officielle du couple royal à Rome, à l'invitation du Président Napolitano.
Or il se trouve que le 2 avril est aussi la date anniversaire de la guerre de Malouines, lorsqu'en 1982 la Grande-Bretagne voulut récupérer l'archipel qui venait d'être repris par l'armée argentine après 150 ans d'occupation anglaise. Pour les Argentins en effet, ces îles australes font partie intégrante du territoire national. Elles étaient déjà occupées par des forces armées argentines et des civils argentins, paysans et négociants, en 1833 lorsque la Royal Navy les a annexées à l'Empire naissant (ou plutôt renaissant). Huit ans seulement après que les Communes aient reconnu l'indépendance des Provinces-Unies de l'Amérique du Sud, comme on appelait encore ce pays d'Amérique du Sud.

Et les Malouines repointent leur nez à l'occasion d'une audience pontificale [Actu]

Luis Vernet (1784-1871) fut le dernier gouverneur
argentin des Malouines (jusqu'en 1833)

Il se trouve aussi que comme archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Bergoglio a affirmé à plusieurs reprises que ces îles appartenaient effectivement à l'Argentine et non pas à la Grande-Bretagne, à laquelle les puissances européennes l'ont concédées à une époque où la force faisait office de droit et où il n'existait aucune organisation politique internationale. Par la suite, et la SDN et l'ONU ont laissé les choses en l'état puisque ces deux organisations sont nées d'une volonté des vainqueurs après deux guerres mondiales, or l'Argentine avait été neutre. Elle fut donc priée de se taire. Depuis la guerre des Malouines, l'ONU a voté une résolution qui impose le dialogue entre les deux pays souverains, dialogue qui n'a jamais été entamé, pas même sous le gouvernement de Tony Blair. Il est bien évident qu'en tant que le Pape François doit nuancer ses positions s'il veut arriver à faire avancer le dossier diplomatique entre les deux pays, d'autant que David Cameron ne veut même pas aborder la question. Lors des réunions internationales, il lui est même arrivé de tourner le dos à Cristina Kirchner plutôt que d'avoir à la saluer lorsqu'ils se retrouvaient dans la même pièce...
L'annonce de l'audience papale a donc fait réapparaître dans la presse argentine et notamment dans les colonnes de Página/12 ce sujet délicat et douloureux, quelques jours après que le Pape ait reçu en audience l'un des leaders du mouvement des anciens combattants argentins des Malouines. Les anciens combattants se sont en effet organisés pour obtenir des reconnaissances politiques et matérielles de la part d'un Etat qui, sous la dictature militaire, en a fait de la chair à canon. C'était des jeunes gens de vingt ans qui effectuaient tranquillement leur service militaire sans penser à mal lorsqu'on les a envoyés au casse-pipe dans des îles déjà soumises aux rigueurs de l'hiver antartique.
Dans la torpeur estivale, il eût été étonnant que Página/12 laisse passer l'occasion de rappeler une nouvelle fois ses convictions concernant cet archipel du bout du monde qui fait partie de la carte du pays affichée dans toutes les salles de classe de la République.
Pour aller plus loin : voir l'article de Página/12.

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