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La justice alimentaire selon Michel Barnier

Par Epastol
Au Salon d’Agriculture hier à Paris, le ministre d’Agriculture Michel Barnier a dévoilé un projet de 80 000 euros pour l’amélioration de la santé à l’école. Alors que les consommateurs sont battus de plein fouet par la hausse des prix et les éleveurs travaillent à perte.

A l’entrée de la Porte de Versailles au Salon d’agriculture à Paris, les bovins dorés et gigantesques choquent les yeux et l’odeur distinctive d’engrais offense les narines. Ici, l’élevage se porte très bien, si bien qu’on pourrait se demander si c’est le même produit diminué de taille qu’on trouve sur les rayons de supermarché.

« C’est l’inflation cachée» s’emporte François-Xavier Midon, un agriculteur ovin de Moselle, sur la hausse de prix de la viande dans les grandes et moyennes surfaces (GMS). Une envolée qui n’est malheureusement pas répercutée sur son salaire. Sur la vente d’un agneau, il touche 5,20 euros le kilo alors que les GMS le vendent pour 15 euros.

Mais ce n’est pas de cela que le ministre d’Agriculture Michel Barnier est venu au Salon pour parler. Avec ses cheveux gris bien coiffés et un maquillage parfait, gare à ceux qui le froissent!On joue donc sur un terrain peu fâcheux. Soit la gastronomie. « Bien Manger, ça s’apprend », et aux côtés de cuisinier Jean-Pierre Coffe, M. Barnier s’érige en ultime défenseur de « la justice alimentaire ».

La justice alimentaire selon Michel Barnier
Michel Barnier anime le debat “bien manger, ca s’apprend”

« Les jeunes d’aujourd’hui consomment quatre fois moins des légumes et des fruits que leurs grand parents », tonne Barnier. Pour y remédier, l’Etat a dégainé 80 mille euros pour des écoles sensibles en conjonction avec Citoyen d’Europe pour les inciter à mieux manger. « L’objectif c’est de montrer qu’on peut consommer des fruits malgré le prix quelque fois », ajoute-t-il.

« Il faut mettre fin aux abus de prix »

Toujours Pro-européen, Barnier n’a pas lésiné sur les mérites du Pacte Agricole Commune (PAC), qui même si cher, garantit au moins la traçabilité. « Beaucoup de produits sont importés […] il faut pouvoir vérifier la qualité sanitaire ». Un quolibet à peine voilé au lait frelaté chinois.

Pourtant, pour beaucoup des agriculteurs comme M. Midon, le PAC ne favorise pas une bonne répartition des marges entre les produits étrangers et français. « Un gigot néerlandais peut se vendre à 6 euros à la caisse alors qu’il ne passe pas par les mêmes contrôles comme en France » révèle Midon.

M. Barnier le reconnaît. « Il y a certains pays, dont je ne vais pas nommer, qui sont laxistes et d’autres qui sont plus rigoureux ». Pour répondre aux angoisses des éleveurs, il propose la transparence. « Il faut réduire le nombre des intermédiaires entre le producteur et le consommateur et responsabiliser chacun pour mettre fin aux abus de prix. »

Paris entend mettre en place après 2013 une “assurance-chiffre d’affaire” au niveau européen, pour protéger les agriculteurs de la volatilité des prix. Mais à cette date, Barnier ne s’y occupera plus. On se demande à la fin de ce débat anodin, closant sur un numéro Country, s’il y pense même. Les Européennes s’empressent vite. Et Barnier, qui n’a pas cessé de regarder son portable tout au long du débat est un homme affairé.


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