Clémence est jeune, mais cela n’empêche pas qu’elle est l’une des plus anciennes chroniqueuses du Chat Qui Louche – automne 2010. À cette époque, elle résidait au Portugal, et le titre de sa participation était Chronique de Porto. Puis, elle a déménagé en Italie, et depuis ce temps, chaque quinzaine, nous lisons Chronique de Milan.
Clémence est une merveilleuse magicienne. Pourquoi ce mot ? Un magicien ou un prestidigitateur crée le réel ; ou du rien apparent, il fait sortir la vie, anime des êtres, émerveille. C’est ce que fait Clémence : un bout de rue, un rideau, un personnage falot ou furibond, un café… Tous ces éléments banals se rassemblent, se confondent et se cristallisent dans son imaginaire pour ressortir, ligne après ligne, en une mélopée modeste, mais ferme, qui ne casse pas, ne se dément pas, demeure cohérente, fidèle à la voix intérieure de celle qui écrit. Dès ses premiers textes, je l’avoue, je suis tombé sous le charme de cette Calypso du verbe et j’en suis devenu un fan inconditionnel.
Elle vient de publier son premier roman : Débandade, aux Éditions Philippe Rey. Un coup de maître de concision et d’homogénéité de la forme. L’intrigue est assez originale. Non comme réalité humaine, mais comme sujet littéraire – ainsi que le titre le suggère, elle traite de l’impuissance sexuelle du mâle.
Vous y retrouverez cette musique à la Satie ou à la Arvo Pärt, bien ciselée, qui coule sans effort et sans fard dans ses chroniques. Véritable eau de source, qui s’étend calme, évidente, sur la glace en hiver.
Bonne lecture !
L’auteur…
Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon
