La mer mauvaise
J’aime entendre la pluie tomber sur la campagne,
Le tonnerre lointain, le silence mouillé.
J’aime entendre la nuit vivre endormie ;
la porte
Gémir contre l’étable
où bougent encor, sous
Les toiles d’araignées, de vieilles peurs mal mortes ;
Et l’écho des sabots de chevaux disparus.
J’aime entendre le vent quand se heurtent les arbres
Dans la hauteur du ciel ;
la marche des nuages ;
L’appel d’une âme en peine auquel un chien répond ;
Et, plus que tout, battre la coque, à grands coups sourds,
Grondante de tous ses abîmes, la mer mauvaise.
Louis BRAUQUIER, in Hivernage © Je connais des îles lointaines, La table Ronde, 2000 (p 401)
J’ai découvert le nom de Louis Brauquier dans le recueil de nouvelles La vie en crue de Jean-Claude Garrigues (prêté par Mina – billet dans quelques jours), où chacun des trois textes est précédé d’un de ses poèmes. Quelques petites infos trouvées sur Wikimachin : Louis Brauquier, né à Marseille le 14 août 1900, décédé dans la même ville le 7 septembre 1976 est un écrivain et un poète français. Sa poésie est tournée tout entière vers le monde maritime.
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