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"Débandade" de Clémence Dumper

Par Secriture @SEcriture
Philippe Rey

Philippe Rey

Bienvenue sur le site des éditions Philippe Rey

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Merci pour cette découverte !

Alexis a 30 ans. Alexis crée des logos publicitaires pour du matériel de bureau. Alexis a beaucoup d’amis. Mais Alexis a un problème : il n’a jamais réussi à faire l’amour. Désespérément impuissant, il décide de partir en quête de sa sexualité, et pour aboutir à un résultat concluant, toutes les solutions sont bonnes à prendre : prostituées, homosexuels, viagra… Pour Alexis, tout est bon pour enfin parvenir à faire l’amour.

Tu t'enlisais dans une forme d’abrutissement par la littérature comme d’autres dans l’orgie.

p.39

Débandade est le premier roman de Clémence Dumper, ancienne professeure de lettres. Ce qui frappe en lisant ce court extrait de vie, c’est l’humour tantôt satyrique, tantôt sincère, tantôt quasi-noir. Le lecteur se plait dans ce semblant de vie pétillant et étonnant. Les émotions sont intenses et non feintes. D’ailleurs, les paradoxes sont légion dans cette ambiance singulière : entre pitrerie et désespoir, obsession et abandon, Alexis se doit d’avancer, un pas après l’autre, vers le but qu’il s’est fixé.

Il faut avouer que le style de Clémence Dumper est très particulier : le lecteur ne sait pas à quoi s’attendre, chaque page est unique. Le narrateur s’adresse directement au personnage principal avec un « Tu » accusateur, comme s’il voulait mettre ce personnage au cœur de toutes nos pensées, au cœur de notre vie. « Regarde, il est là, devant toi. Alexis est un homme comme toi, comme nous, comme tout le monde. Ce qui lui arrive est véridique, tout ceci pourrait être notre vie, nos problèmes. Toi. » Cette constante apostrophe pourrait lasser, néanmoins Clémence Dumper se joue des conventions, elle n’a que faire des habitudes. Elle dit la vie comme elle vient. Alors oui, elle tutoie son personnage, et alors ?

La vulgarité est totalement bannie de l’univers de ce court roman. Seule la sincérité compte. Oui on parle de sexe ici, de l’impuissance d’Alexis et de son obsession pour l’acte sexuel. C’est insolent mais juste, c’est moderne et ça plait. D’autant plus que la critique d’une société abrutie par le sexe est perceptible en trame de fond. Bref, le sexe est présent, mais il ne s’agit ici que du prétexte d’une réflexion plus profonde sur l’amour, la famille et le deuil. Ce qui est en jeu ici : la quête de soi. Alexis est une sorte d’étendard pour tous les appels à l’aide de monde et d’ailleurs. Point de tabou, point de non-dit, simplement la simplicité de parole, une ouverture d’esprit extrême et la beauté d’être soi-même dans un monde qui ne mérite pas de compter s’il ne nous accepte pas comme nous sommes. 

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