La deuxième conférence du SimeSitem (Marketing relationnel et 2.0 : un nouvel enjeu pour les musées et les sites patrimoniaux) s’intéressait à la prise en compte du numérique dans le développement des publics des établissements culturels.
Planification du produit, fixation du prix, choix du point de vente, promotion et services au public sont autant de techniques marketing : autant de leviers d’actions du marketing qui ont organisé la conférence, la rendant un peu trop technique pour la novice que je suis.
Des points intéressants ont cependant été soulevés. Dans un premier temps, la question de la modulation tarifaire et qui rejoint ce que l’auteure du blogue avait déjà souligné en partie ici. S’appuyant sur une étude du CREDOC publiée en 2012, l’intervenante a tenu à rappeler que le meilleur prédicteur de fréquentation d’un lieu culturel n’était pas corrélé au prix mais au niveau d’études. Ainsi, une politique de gratuité n’aurait de sens pour des personnes à bas revenus que si elle est couplée à une politique d’accompagnement permettant une meilleure compréhension de l’œuvre (on nage en plein déterminisme social…)
La notion de segmentation des publics et la prise en compte du numérique dans les politiques relationnelles ont été, à mon sens, les points les plus intéressants de l’intervention (j’avoue que les critères de choix des logiciels de billetterie m’ont laissée avec une forte envie de bailler aux corneilles). Devant la diversité des publics, il devient aujourd’hui nécessaire de définir une offre culturelle par segment, c’est-à-dire par centre d’intérêt et niveau de connaissance dans le domaine. Le numérique permet justement de nombreuses innovations dans les modes de visite. Nous vous parlions la semaine dernière du « Serious game » mis en place au château de Fontainebleau. Le musée du Louvre a, de son côté, développé un audioguide sur une console Nintendo permettant au visiteur de choisir lui-même le thème de sa visite ou son parcours. Le Rijksmuseum a mis en place le concours Rikjstudio, répondant à la mission première du musée de « connecter le public, l’art et l’histoire », comme le rappelait Peter Gorgels.
Les pratiques numériques modifient également les relations du public aux produits culturels, que ce soit par le téléchargement possible de commentaires sur les œuvres, la recherche d’informations pratiques relatives à la visite ou par des visites virtuelles.
Cette prise en compte de l’utilisation du numérique permet de mettre en place une offre de services adaptée et une politique relationnelle personnalisée, permettant l’élargissement de la diversité des publics.
Si cette conférence a permis de soulever des points intéressants, elle a cependant surtout plaqué des concepts marketing sur l’organisation de sites culturels. Ces derniers ne seraient plus que des Leclerc, pourvoyeurs d’œuvres d’art, dans lesquels le visiteur est considéré comme un consommateur et non plus comme un amateur d’art.