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Corbeau et Novembre de Stéphane Achille

Par Venise19 @VeniseLandry
Corbeau et Novembre de Stéphane Achille"Fin tableau de société personnifié par un obsessif compulsif"
Je pense avoir trouvé un auteur dont j’aime l’humour, même quand il ne désire pas être drôle, et peut-être parce qu’il ne le désire pas à tout prix.
Les excès de Charles-Alexandre Dulong ont récolté mon lot de sourires chroniques, celui-ci occupant pour mon plus grand plaisir, le rôle de narrateur. Stéphane Achille a su exploiter avec finesse les excès de ce personnage. Grâce à sa formation légale, celui-ci est en charge du département de la rédaction des modes d’emploi. Si vous vous êtes déjà demandé qui rédigeait ces mises en garde « ne pas immerger un séchoir dans l’eau quand il est branché», c’est notre narrateur qui s’en acquitte avec le plus grand des sérieux.
Comment peut-on devenir maniaque de la procédure, encadrer chacun de nos gestes au point de tuer toute spontanéité en soi? Bref, comment peut-on tenir à tout prix à se protéger de la vie? Les réponses à ces questions se trouvent dans les chapitres des années 1984, alors que Charles-Alexandre est un gamin de 11 ans.
L’auteur nous fait voyager de la racine (1984) à la fleur de l’âge (2011), aussi progressivement que subtilement, nous laissant découvrir pourquoi l’homme est devenu ce qu’il est : un être obsessif compulsif socialement productif.  
Les chapitres sur l’enfance sont captivants, une perle que cette relation avec sa mère, mais de le retrouver ensuite à l’âge adulte est jouissif. Ce professionnel prétentieux se prend en défaut et s’enfonce lentement les pieds dans les plats à la suite d’une erreur. Si vous voulez voir comment panique un homme qui vit aussi méthodiquement qu’un métronome ? Vous en trouverez une démonstration comique et complexe.
Que j’ai apprécié cette satire en douceur de notre société qui surconsomme couche de protection par-dessus couche de protection ! Nos travers de société défilent sous nos yeux, sans ton explicatif, encore moins moralisateur. Des intrigues assez denses nous mènent à tourner vivement les pages, tout en ne voulant rien manquer de ce style pince-sans-rire tout en subtilité.
Je ne l’ai pas lu, je l’ai souri. 

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