La Belle et la Bête // De Christophe Gans. Avec Léa Seydoux et Vincent Cassel.
Très attendu, La Belle et la Bête se devait de tenir ses promesses. Que cela soit sur le plan visuel (le film étant doté d’un budget plus que confortable) ou bien sur le plan de
l’histoire. Christophe Gans qui l’on doit déjà Silent Hill ou encore Le Pacte des Loups retrouve Vincent Cassel pour la
deuxième fois de sa carrière en tentant la relecture d’un conte de fées pourtant déjà si exploité. La dernière fois que j’ai vu l’histoire de La Belle et la Bête c’est dans
Once Upon a Time, une série américaine aux fonds verts éblouissants de laideur. Du coup, cela partait à mon humble avis de très bas. Mais le film réussi le pari incroyable de
surprendre visuellement. Car c’est avant tout une belle prouesse visuelle que d’avoir réussi à recréer un tel univers. C’était féérique et l’utilisation de l’univers par la réalisation de
Christophe Gans est suffisamment convaincante pour ne pas ennuyer ses yeux. Le film est donc ambitieux mais s’il l’est visuellement, on ne peut pas en dire autant du point de vue
du scénario. Certes l’histoire de base de conte n’a rien de très élaboré mais on était certainement en droit d’attendre une relecture plus monstrueuse. J’attendais un film plus sombre et surtout
moins centré sur Belle.
1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de
grâce.
Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.
Car le problème de Belle c’est Léa Seydoux (La Vie d’Adèle). Cette actrice est assez fade et quand on sait que Jérôme Seydoux, son père, est
producteur de La Belle et la Bête, on comprend mieux comment elle a eu le premier rôle. Elle avait un côté irritant/attachiant dans La Vie d’Adèle qui lui collait bien à la peau
mais elle n’a pas le charisme et l’humilité qu’il faut pour un rôle comme Belle. C’est dommage car cela gâche une bonne partie du film, un film étonnamment centré sur elle. J’aurais bien aimé que
justement La Belle et la Bête cherche à se concentre beaucoup plus sur la Bête, peut-être même en axant les bases de son histoire sur ce rôle là. Surtout que l’on ne peut pas
dire que la vie de Belle en dehors de son histoire d’amour soit passionnante. Il faut donc à chaque fois attendre quelque chose de ses soeurs (qui pour le coup sont drôles) ou bien de son père
incarné par un André Dussollier légèrement fatigué. A vouloir trop en attendre, forcément que La Belle et la Bête déçoit et c’est bien dommage car c’est un conte
que j’apprécie énormément car loin des conventionnelles histoires de princes et princesses.
Vincent Cassel de son côté incarne la Bête avec suffisamment de charisme. Il faut dire que par nature l’acteur colle déjà parfaitement au rôle qui lui est donné dans le film. On
est aussi assez loin du La Belle et la Bête de Jean Cocteau. Je me demande bien comment ce film a pu être validé. Son scénario est assez creux, les dialogues
prêtent plus à rire du film qu’autre chose (et ce même si le film n’est pas dénué d’humour on ne ressent en tout cas jamais le côté tragique). J’ai failli être ému à la fin de l’histoire mais
non. J’attendais des larmes ruisselantes mais il ne s’est rien passé, seulement un picotement. C’est bien la preuve que le film n’est pas si bon que ça. Pourtant je ne peux pas entièrement en
vouloir à Christophe Gans car visuellement c’est splendide et cela m’a permis de ne pas passer un si mauvais moment que ça. Du coup, malgré tous les gros ratés du film, je me
demande si le visuel ne pourrait pas l’emporter sur le reste pour une fois.
Note : 4.5/10. En bref, c’est merveilleusement bien fichu d’un point de vue visuel. La Belle et la Bête est donc une démonstration technique grâce à un budget
confortable qui n’a malheureusement pas été mis à contribution du reste, manquant cruellement de saveur.