Six ans après le succès public de « Bienvenue chez les Ch’tis », Dany Boon et Kad Merad se retrouvent devant la caméra de ce premier avec « Supercondriaque ». Pour son quatrième long-métrage, Dany Boon s’entoure également de Judith El Zein, Valérie Bonneton et Alice Pol. En plus de réaliser et interpréter le rôle principal, Dany Boon a écrit le scénario. « Supercondriaque » sort dans nos salles françaises le 26 février 2014.
Synopsis : Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à son hypocondrie maladie qui guide son style de vie. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le docteur Dimitri Zvenska, qui a eu le tort de le prendre en affection …
Nouveau film de Dany Boon, « Supercondriaque » a un sujet dès plus original : l’hypocondrie. Il est vrai que ce sujet n’a jamais été véritablement porté au cinéma, et qu’il peut être un déclencheur de rire ainsi qu’un portrait intéressant sur le monde d’aujourd’hui enclin à l’automédication. « Supercondriaque » évite toutes ces bonnes idées pour mieux essayer de divertir avec des blagues lourdes et en balayant son sujet principal dès ses trente premières minutes. Oui, l’hypocondrie du personnage principal passe très vite au second plan. C’est alors que le long-métrage part vers un pan scénaristique à la « Les aventures de Rabbi Jacob », où double physique et politique sont d’usages. Malheureusement, Dany Boon n’est pas Gérard Oury et ne trouve jamais une finesse ou une intelligence dans ses propos. « Supercondriaque » est un long-métrage aux idées faciles et recyclées, qui ne cherche qu’à se faire une place dans le box-office de cette année …
Dany Boon et Kad Merad se retrouvent devant la caméra pour la première fois depuis « Bienvenue chez les Ch’tis ». Si les deux acteurs ont toujours une complicité visible à l’écran, leurs jeux d’acteurs n’a pas évolué. Kad Merad joue l’agacé, tandis que Dany Boon interprète le gentil taré. Les deux acteurs nous livrent une participation que l’on a déjà-vu et qui ne convainc guère le spectateur en soif de renouveau. Alice Pol trouve avec « Supercondriaque » son premier rôle principal au cinéma et, à l’image de ses camarades, ne convainc pas plus qu’eux. Elle surjoue avec un jeu faciès très accentué sur les yeux et la bouche, et se trouve plus proche d’un jeu d’actrice pour sketch humoristique plutôt que d’un jeu de véritable actrice. Judith El Zein, et ses pauvres scènes, offre la meilleure interprétation avec des dialogues savoureux. D’ailleurs, ces mêmes dialogues ne seront pas prononcés par les autres acteurs, mais littéralement gueulés.
Tous ces petits problèmes auraient pu être oubliés, dissimulés, par une réalisation inventive. Ce n’est pas le cas. Dany Boon signe une réalisation sans âme, se contentant de livrer les images de son long-métrage dans un automatisme qui ne les flatte pas. Les plans se suivent et se ressemblent, tandis que les scènes d’actions deviennent assez risibles. Dany Boon oublie toutes notions de cadres et de mouvements de caméra. Pire encore, il donne à son film un côté one-man show filmé. Les dialogues se voulant forts, sont énoncés par Dany Boon dans des plans fixes et où les autres personnages sont muets. Rien n’est mis en œuvre pour livrer un objet de cinéma, mais au contraire, on découvre un long-métrage formaté et répondant à certaines normes de success-story. « Supercondriaque » ne trouvera jamais d’équilibre dans sa forme ou sa narration. Il restera à cette place étrange entre fiction peu divertissante et sketch trop long.
« Supercondriaque » est une comédie sans âme, surfant sur la vague de « Bienvenue chez les Ch’tis ». C’est un long-métrage sans réalisation, sans originalité scénaristique et sans prise de risque de la part des acteurs … Des défauts bien trop nombreux pour les pardonner.
Supercondriaque. De Dany Boon. Avec Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol, Judith El Zein, Valérie Bonneton, Jonathan Cohen, Bruno Lochet, …
Sortie le 26 février 2014.